Entreprises

L’offre d’Air France sur Alitalia divise l’Italie

Le conseil d'administration de la compagnie aérienne italienne a accepté, samedi 15 mars, l'offre de rachat présentée par Air France-KLM. Mais les conditions financières sont très dures. Si le gouvernement Prodi est prêt à les accepter, Silvio Berlusconi, qui veut remporter les législatives d'avril, hésite.

Martine Orange

Cette fois est-elle la bonne ? Depuis bientôt près de sept ans, Alitalia discute régulièrement d’un rapprochement avec Air France. Le sujet a été à nouveau soumis, samedi 15 mars, au conseil d’administration de la compagnie italienne. Après plus de douze heures de débats, celui-ci a finalement accepté l’offre de rachat présentée par Air France-KLM. Une vente à «un prix soldé» titre Il Giornale, le quotidien appartenant à la famille Berlusconi, tandis que le quotidien économique Il Sole 24 Ore évoque «un oui douloureux». Tant les conditions financières sont dures. Sachant Alitalia au bord de la faillite, le groupe franco-néerlandais a fait une proposition sans concession, à prendre ou à laisser. Il offre de reprendre la compagnie aérienne par un échange de titres sur la base de 160 actions Alitalia pour une action Air-France –KLM. Cet échange valorise la compagnie italienne à 139 millions d’euros, soit une décote de 81% par rapport à son dernier cours de Bourse. Air France prévoit par la suite d’investir 1 milliard pour relancer la compagnie.
Malgré ce feu vert de principe, il n'est pas encore totalement sûr que cette opération voit le jour. D’abord, Air France-KLM doit obtenir l’accord des syndicats de la compagnie. Dans son plan de reprise, le groupe prévoit la suppression de 1 600 emplois environ sur 11 000 postes. Les syndicats italiens ont déjà commencé à dire tout le mal qu’ils pensaient de ce rachat, dont ils craignent de payer un très lourd tribut. Surtout, il faut obtenir l’aval des partis politiques, qui ont fait mille fois capoter le projet dans le passé. La situation est encore plus compliquée aujourd’hui. Le gouvernement Prodi, favorable au rapprochement, n’expédie plus que les affaires courantes depuis sa démission fin janvier. Même s’il donne son accord, comme il est censé le faire lundi, celui-ci n’aura aucune signification. La décision reviendra au prochain gouvernement issu des élections législatives prévues les 13 et 14 avril.

Réservé aux abonné·es

Se connecter

La lecture des articles est réservée aux abonné·es

Se connecter