Une page industrielle se tourne. Après avoir contrôlé le groupe pendant 200 ans, la famille du constructeur automobile abandonne le pouvoir. L’État français et le chinois Dongfeng vont entrer dans le capital du groupe exsangue, et tenter de lui redonner souffle. Récit d’une débâcle.
C'est le chiffre que l'on agite pour se faire peur : en 2013, la France a vu fondre de 77 % les investissements réalisés depuis l'étranger sur son territoire. Mais cette donnée est peu pertinente pour évaluer l'attractivité de la France. Et elle est même biaisée par l'activité des filiales des entreprises hexagonales.
Depuis sa nomination à la tête de Veolia, Antoine Frérot fait l’objet d’un procès permanent en illégitimité. Cette fois-ci, c’est la famille Dassault, actionnaire du groupe, qui mène l’attaque. Elle veut profiter du renouvellement de son mandat pour imposer à sa place le président de l’APE, David Azéma. Objectif : faire remonter le cours de la Bourse pour pouvoir mieux vendre.
Un mystérieux « collectif des 2 210 » exhortait les syndicats de Mory Ducros de ne pas bloquer l'offre de reprise de l'actuel propriétaire du transporteur en faillite. Un document interne révèle que ce collectif était piloté par les directeurs régionaux, qui voulaient rester dans l'ombre.
Le comité d'entreprise du transporteur en faillite a rendu, à titre consultatif, un avis négatif sur l'offre de reprise de son actuel propriétaire. L'offre, améliorée, devrait tout de même être validée par le tribunal de commerce. 2 210 salariés sur 5 000 conserveront leur emploi.
Le groupe aéronautique et de défense a annoncé lundi une vaste réorganisation de son activité de défense et spatiale. 5 800 emplois vont être supprimés d’ici à 2016. EADS, qui va devenir Groupe Airbus au 1er janvier, justifie ces mesures au nom de la rentabilité.
Au printemps, Pierre Moscovici avait annoncé que le gouvernement ne légiférerait pas sur les hautes rémunérations du privé, préférant s'en remettre à « l'autorégulation exigeante ». Patron de PSA, Philippe Varin a failli pouvoir lui dire merci : il voulait pouvoir partir avec une retraite chapeau de 21 millions d'euros. Un tollé d'indignation l'y a fait renoncer.
3 000 emplois et quatre marques d'électroménager grand public sont en jeu. FagorBrandt, filiale du groupe espagnol Fagor, est placée en redressement judiciaire. Et les repreneurs potentiels devront composer avec un tour de passe-passe fiscal irlandais.
Le groupe de télécommunications a fait l’objet d’un espionnage massif de la part des services de renseignement américains, selon les documents publiés par Le Monde. Fabriquant des équipements qui forment le système nerveux des communications mondiales, il ne peut qu’intéresser les grandes oreilles du monde entier.
Fin octobre, les 170 salariés de Renesas France, centre de recherche spécialisé dans les télécoms, risquent de tout perdre. Leur repreneur américain ne veut récupérer que les brevets et délocaliser toutes les compétences acquises depuis des années, avec le soutien de l’État.
Il ne fait pas toujours bon être propriétaire d'un magasin franchisé du groupe Casino : on risque de se faire facturer la marchandise plus cher qu'un simple consommateur aux caisses d'un banal supermarché. Une situation insensée que vivent de nombreux franchisés Spar. Et les autres poids lourds du secteur sont tout aussi habiles.
À un an de distance, Alcatel-Lucent annonce un nouveau plan social. Cinq centres en France sont appelés à être fermés ou vendus, 1 800 emplois supprimés. En sept ans, le groupe a perdu la moitié de ses effectifs en France. Alcatel-Lucent paie de lourdes erreurs stratégiques mais fait aussi les frais des inconséquences d’une politique européenne.
Depuis un siècle, la famille Dassault est nichée au cœur de l’État. À partir de la conception d’une hélice, Marcel Dassault a réussi à constituer un monopole privé dans l’industrie de défense. Des milliards d’argent public ont permis de bâtir une fortune privée dont l’influence s’étend sur tout le champ politique.
En présentant les 34 plans de « la nouvelle France industrielle », François Hollande et Arnaud Montebourg ont convoqué jeudi l’imaginaire de l’État dirigiste de De Gaulle et Pompidou. Tout en assumant une politique de l’offre, tournée vers les entreprises.