En une trentaine de pages d'analyse d'un pseudo texte d'Alain Badiou, deux philosophes ont piégé une revue de philosophie. Ce pastiche entendait faire la preuve de « l’inanité de certaines élucubrations queer/féministes faites sous pavillon postmoderne ». C'est gagné et c'est drôle.
L'histoire, les origines et les activités de beaucoup de Marocains installés en Belgique expliquent comment le quartier de Molenbeek, dans l'agglomération bruxelloise, a pu devenir un sanctuaire de l'islam radical, selon l'historien Pierre Vermeren. Explications sur cette immigration venue de la région du Rif, au Maroc, et sur le poids de l'«économie du haschich».
La sociologue Dominique Méda et le juriste Pascal Lokiec décryptent et démontent le projet de réforme du code du travail, l'une des dernières lois sociales du quinquennat, qui a été présenté en conseil des ministres ce jeudi.
Le Quai d’Orsay et l'Institut français ont innové en accueillant, pendant toute une nuit, un parterre d’intellectuels français et étrangers et un public nombreux, aussi jeune qu’assidu. Pour y piocher des idées nouvelles ou instrumentaliser quelques belles paroles ?
Élu à l'Académie française au fauteuil d'un ancien collabo, Félicien Marceau, auquel il doit rendre hommage ce 28 janvier lors de son discours de réception, Alain Finkielkraut s'est laissé piéger par une institution à la mémoire longue. Voici notre convulsionnaire national transformé en dindon de la tragédie…
Un juge n'est pas une machine à dire le droit. Dans la revue Les Cahiers de la justice, des chercheurs tentent de comprendre les biais qui peuvent peser sur une décision. Les origines, le parcours, les opinions politiques jouent un rôle. Mais la fatigue, un estomac pas assez rempli, un fait divers médiatisé ou la crise économique aussi.
Un appel pour une « grande primaire des gauches et des écologistes » signée par d’anciens soutiens intellectuels des socialistes. Une phrase du premier ministre confondant sciences sociales et « excuses sociologiques ». Alors que l’Élysée avait voulu remettre en scène, depuis un an, le retour des intellectuels dans son giron, le fossé se creuse.
Pour le politologue Vincent Tiberj, l'adhésion massive des Français au projet de loi sur la déchéance de nationalité, attestée par des sondages récents, pourrait diminuer dans les semaines et les mois à venir.
Jean-Philippe Derosier est professeur agrégé de droit public à l’université de Rouen. Favorable à la constitutionnalisation de l’état d’urgence, il critique une réforme précipitée et s’insurge contre la déchéance de nationalité pour tous les binationaux, soumise au Conseil d’État par le gouvernement. Enfermer préventivement les fiches S serait un « Patriot act à la française », prévient-il.
Une vague de fond idéologique, formée à bas bruit au début des années 1990, s'est abattue sur la France, occasionnant une spectaculaire droitisation de l'ensemble du spectre politique. Quelle est la genèse de ce « néorépublicanisme » devenu hégémonique ? Une enquête effectuée par la Revue du Crieur, dont le deuxième numéro est en librairie et en Relay depuis le 22 octobre.
Finkielkraut, Zemmour, Onfray… : rebelles de papier au service des pouvoirs, leur omniprésence mérite qu’on s’y arrête car elle marque une nouvelle étape d’une mue entamée il y a plus de trente ans avec l’invention de l’intellectuel médiatique. Avec eux, les médias sont devenus le lieu du blanchiment des pires préjugés racistes, le paradis fiscal où se recycle l’argent sale du commerce xénophobe. Les uns s'alimentent des autres dans un affaissement généralisé du débat public.
La profusion de livres publiés sur le sujet des attentats de Paris et des manifestations du 11 janvier 2015 ne constitue pas seulement un phénomène éditorial rentable. Ces ouvrages tentent de répondre à l’urgence de redéfinir ce qui lie, ou clive, un peuple. Ils dessinent une cartographie de la manière contradictoire dont se pense aujourd’hui la République.
Censé définir l’ensemble des organisations politiques se référant à l’Islam, le mot « islamisme » ne constitue au mieux qu'un terme fourre-tout ; au pire, un concept dont le caractère flou sert d’épouvantail à ses pourfendeurs, prompts à brandir une menace dont ils sont incapables de préciser les contours.
Après les attentats de Paris et Copenhague, Rokhaya Diallo invite pour cette édition d'Alter-égaux Nadia Geerts, philosophe, enseignante à la Haute École de Bruxelles, et fortement engagée dans la défense d'une laïcité « offensive ».
À l'heure où l'antisémitisme et le racisme ont été déclarés « cause nationale » par le ministre de l'intérieur, Rokhaya Diallo invite pour cette édition d'Alter-égaux Dominique Sopo, président de SOS Racisme.