Sans doute Marilyn n'est-elle qu'une fiction : les romans tentent de la saisir, à distance et de biais, de Joyce Carol Oates à Adam Braver, en passant par Andrew O'Hagan, pour ne retenir que les plus beaux. Comme l'écrit Marie Darrieussecq dans Monroerama, si Marilyn capture tous les regards et toute la lumière, c'est qu'elle est un être entièrement de projection : chacun projette sur Marilyn la Marilyn qu'il a en tête, et se voit renvoyer une créature qu'il n'avait pas prévue. De quoi Marilyn est-elle le nom ? D'un désir sans plus d'objet, d'un au-delà du désir.
Les gens ne se rendent pas compte, mais elle a inventé Marilyn Monroe disait le photographe Richard Avedon. Certes, mais des témoins (réels ou imaginaires) ont aussi contribué à l'édification d'un mythe littéraire. Les mémoires et portraits de Marilyn par Truman Capote, Arthur Miller ou Norman Mailer disent chacun une Marilyn, et révèlent paradoxalement beaucoup de leurs auteurs. Comme le montre Michel Schneider, sans doute Marilyn est-elle une surface de projection de la fiction, un miroir.
« Marilyn dead » titrent les journaux, le 5 août 1962. Mais cinquante ans après, l'icône qui, toute sa vie rêva de « disparaître » est, paradoxalement, très présente dans notre imaginaire. Celle dont le corps était à lui seul un récit, dont la vie est tragédie, continue d'inspirer les romanciers. Marilyn, moins mise en fiction que fiction d'elle-même.
Le football n'est pas qu'un jeu où « tout est compliqué par la présence de l'équipe adverse », pour reprendre le (bon) mot de Jean-Paul Sartre. Il est un système de représentation, un exercice de style mais aussi, l'espace d'une mélancolie fondamentale. Sur le terrain, onze romans et quelques remplaçants d'exception, puisqu'il n'y a pas ici de banc de touche.
« Courir ! S'il existe une activité plus réjouissante, plus euphorisante, qui nourrisse davantage l'imagination, j'ignore laquelle », écrit Joyce Carol Oates. « L'efflorescence mystérieuse du langage semble battre dans notre cerveau au rythme de nos pieds et du balancement de nos bras. » Sur la ligne de départ, marathoniens des mots, sprinters et portraits d'auteurs en coureurs de fond : « La fierté, c'était de courir » (Jean Hatzfeld).
On ne compte pas les écrivains amoureux des cycles, de Malaparte déclarant que « la bicyclette, en Italie fait partie du patrimoine artistique national au même titre que la Joconde » à Paul Fournel, en passant par Blondin, Audiard, Cioran, Buzzati (qui suivit le Giro pour le Corriere della Serra) ou Bayon. Parcours d'étape en quelques romans et nouvelles.
Lorsque le philosophe Gilles Deleuze égrène son abécédaire, il illustre le T par le mot tennis qui, selon lui, n'est pas qu'un jeu ou un sport, mais une « question de style ». Même réflexion chez Serge Daney amateur de tennis, « un match, comme un film, est un petit récit. (…) Un tournoi, c'est déjà un grand récit. Une année de tennis, c'est une vraie saga ». Illustration dans ce “tennis volet”, avec Mathieu Lindon, Lionel Shriver et David Foster Wallace au service.
Dans l'Antiquité, on disait d'un homme peu instruit il ne sait ni lire ni nager. La natation n'est pas qu'une discipline sportive, elle est une traversée, une leçon, une expérience cosmique, un ailleurs. Pour le deuxième volet de notre série, revue de lignes d'eau et de romans au goût de sel et chlore, en une dizaine de titres qui croisent les techniques : nage indienne dans les cours d'eau français, planche à Tokyo, nage libre, 800 mètres aux JO. Où l'on croise Philippe, l’ancien entraîneur de Laure Manaudou.
La XXXe édition des Jeux Olympiques modernes s'ouvre à Londres le 27 juillet. Et si le sport ne pouvait se saisir que par la fiction ? André Scala écrit dans Silences de Federer que « pour être, le sport doit être dit et commenté, pas seulement vu et regardé ». Cette série de huit articles, sorte de JO du livre, se propose d'analyser leurs liens, leur langue commune, en quelques dizaines de titres composant un palmarès littéraire sans classement final.Avec des photos de Raymond Depardon
Mediapart a rencontré l'auteur de Vie animale, premier roman remarqué. Voix inouïe, poète électrique et sauvage de l’enfance, de la différence et de la déréliction.
Jacques Audiard a créé la sensation à Cannes avec De rouille et d'os, adapté d'un recueil de nouvelles de Craig Davidson. Nous avons demandé à l'écrivain ce qu'il pensait du film. Il évoque pour Mediapart sa rencontre avec Audiard, le lovely chapeau du réalisateur et, plus sérieusement, la liberté dans l'adaptation cinématographique.
Au générique des 22 films en sélection officielle, 7 adaptations et Don DeLillo attendu sur les marches du palais. Bandes-annonces, extraits et revue des romans, de De rouille et d'os à Cosmopolis, en passant par Lawless, Killing them softly, Sur la route et The Paperboy.
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Là, je dois avouer que ce texte m'est directement inspiré par ma vie quotidienne. Il aurait pu avoir pour titre "je range donc je suis". Je désignant la femme et non l'homme.
Au lieu de tempêter et de pester contre la chronique incompréhension masculine à l'encontre de la limpide expression féminine, demandez-vous si leurs "je comprends mal (mâle)" ne sont pas logiques... Certaines pratiques sont à éviter si vous souhaitez être entendues, mesdames...
Le titre n'est pas très clair : c'est du langage de filles. Je traduis : les dix mots que les hommes ne comprennent pas, justement parce qu’ils ne sont pas des femmes.