Journaliste depuis 1986, j'ai travaillé dix-neuf ans au Monde (Société et International). J'ai rejoint Mediapart dès le début, pour m'intéresser à la «chaîne pénale» (police, justice, prison).
C'est par un savoureux court-circuit d'actualité que le trafic de cannabis revient au devant de la scène. Mardi 7 octobre, les organisateurs d'un réseau de Seine-Saint-Denis ont été condamnés au terme d'un procès qui a révélé l'emprise des trafiquants sur la vie d'une cité HLM. Au même moment et sur le même sujet, un documentaire présenté par Charles Villeneuve rencontre un certain succès sur Internet... mais ce n'est qu'une fiction !
La ministre de la justice vient de perdre son procès contre le bâtonnier de la Réunion. A l'audience, l'avocat avait déclaré que Rachida Dati avait fait état d'un diplôme qu'elle n'avait pas. Le principe de la liberté de parole des avocats, lors de leurs plaidoieries, a prévalu.
Un quart de siècle après les écoutes téléphoniques organisées par la «cellule» de l'Elysée, la Cour de cassation vient de refermer définitivement le dossier judiciaire. Les collaborateurs de François Mitterrand sont jugés personnellement coupables d'avoir oublié une règle toujours d'actualité : un fonctionnaire doit refuser d'obéir à un ordre illégal.
Dans la semaine écoulée, deux événements ont illustré la volonté de prise en main du monde judiciaire par Rachida Dati. Côté magistrats, la ministre de la justice a convoqué cinq procureurs généraux pour leur remonter les bretelles. Côté avocats, un bâtonnier s'est vu menacer d'amende pour diffamation envers... la garde des Sceaux.
Clark Gable, Gary Cooper, Joan Crawford, Henry Fonda, et bien d'autres acteurs américains, étaient payés par l'industrie du tabac pour fumer à l'écran. Une équipe d'universitaires californiens a retrouvé les contrats passés entre des dizaines de vedettes du cinéma et les fabricants de cigarettes. Et, selon les chercheurs, cela continue aujourd'hui.
Après le psychodrame national provoqué par l'annulation d'un mariage à Lille, pour cause de mensonge de l'épousée sur sa virginité, le parquet général de Douai cherche l'apaisement. Il suggère qu'un autre motif d'annulation soit retenu par la cour d'appel qui examine le jugement initial. Le calme après la tempête?
Devant le tollé provoqué par le projet de fichier Edvige, la ministre de l'intérieur a annoncé hier devant les députés la fin du fichage politique en France: «Il n'y en aura plus, en aucun cas.» Ce revirement, s'il se confirme, constituerait une promesse «historique», qui met fin à une pratique ancestrale longtemps symbolisée par les RG. Pour le reste, la ministre a revu sa copie de fond en comble. Le fichier Edvige gardera son nom mais sera très largement remanié.
Michèle Alliot-Marie se souviendra d'Edvige. De plus en plus isolée dans sa défense du fichier policier, la ministre de l'intérieur a subi, mercredi, les sévères critiques de la commission des lois de l'Assemblée nationale. Avant d'être auditionnée par cette commission, à son tour, jeudi 18 septembre.
La secrétaire d'Etat à la famille vient d'engager la France dans la voie de l'interdiction de la fessée... Le 10 septembre, à Stockholm, Nadine Morano a signé, à cette fin, l'appel du Conseil de l'Europe pour l'abolition des châtiments corporels des parents sur leurs enfants.
Une grande chaîne de distribution alimentaire, Lidl, vient d'être condamnée à verser 1,5 million d'euros pour avoir espionné ses salariés en Allemagne. En France, tout indique que le problème est aussi étendu. Mais ici, les affaires de ce type se comptent sur les doigts d'une main.
Derrière Edvige, il y a tout un maquis de fichiers de police et de gendarmerie. Petit voyage guidé dans cette profusion de traitements automatisés de nos données personnelles dûment enregistrées, pour de bonnes et de moins bonnes raisons...
Le gouvernement tente de calmer l'opposition grandissante au fichier policier Edvige. Nicolas Sarkozy a organisé mardi soir une réunion à l'Elysée pour demander à Michèle Alliot-Marie «d'ouvrir rapidement une concertation» qui «sera suivie de décisions pour protéger les libertés». Plus de 130.000 citoyens ont signé la pétition lancée par le collectif "Non à Edvige". Des témoignages très concrets, apportés le 9 septembre par les associations, montrent comment les mineurs, les malades, les militants politiques, syndicalistes ou associatifs seraient "enregistrés" par ce super-fichier aux allures de Big Brother.