Journaliste depuis 1986, j'ai travaillé dix-neuf ans au Monde (Société et International). J'ai rejoint Mediapart dès le début, pour m'intéresser à la «chaîne pénale» (police, justice, prison).
On croyait l'opposition entre le corps judiciaire et la ministre parvenue à son paroxysme. Mais cette semaine a montré que la fronde continue sur de nouveaux fronts, avec une pétition nommément signée par des centaines de magistrats. Leur mise en cause des «incohérences de la politique pénale» française vient aussi d'être relayée par le Conseil de l'Europe. Et à tout cela s'ajoute une retouche photo à la Une du Figaro, où une grosse bague disparaît...
Depuis fin 2007, le livre L’Insurrection qui vient est cité dans plusieurs enquêtes policières visant la «mouvance anarcho-autonome». Sa dernière apparition dans la chronique judiciaire est liée aux sabotages commis contre la SNCF. Julien Coupat, l'un des jeunes gens interpellés et finalement mis en examen, dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 novembre, figure parmi les probables auteurs de cet ouvrage anonyme. Interview avec son éditeur, Eric Hazan.
Dix personnes appartenant à des «mouvements anarcho-autonomes», selon la ministre Michèle Alliot-Marie, ont été placées en garde à vue dans l'enquête sur les «actes de sabotage» de la SNCF. Mais, au fait, qui sont donc ces «anarcho-autonomes» arrêtés en Corrèze, dans la Meuse, à Rouen, en région parisienne? Visite au cœur d'une nébuleuse où Internet tient un rôle important. Lire aussi:Les «anarcho-autonomes», le fantasme du réseau et la réalité des écrits
Pour avoir brandi une affichette «Casse-toi pov'con», au passage de la voiture de Nicolas Sarkozy, un chômeur de Mayenne a été condamné à une amende de trente euros avec sursis, jeudi 6 novembre, par le tribunal de Laval. De quoi relativiser cette bizarre survivance du crime de lèse-majesté?
L'inclassable soprano péruvienne, Yma Sumac, est morte à Los Angeles, le 1er novembre. Indémodable, tenant de la cantatrice et de la pop star, elle avait 86 ans.
Une nouvelle police secrète a été créée en France, il y a quatre mois. Sans susciter d'émoi, malgré l'écume provoquée par le fichier Edvige ou les «carnets noirs» d'Yves Bertrand. La direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) opère pourtant sous le sceau du «secret défense», à l'abri des curiosités du parlement, de la justice, de la presse. Décryptage.
Une soixantaine de magistrats ont livré des témoignages très forts sur l'état d'une justice qui va mal, pour la journée de mobilisation du 23 octobre contre la politique conduite par la ministre de la justice Rachida Dati. Ils dénoncent les ravages de la justice-spectacle et de la communication politique. Leurs contributions, adressées au blog de Maître Eolas, en disent long sur le délabrement du système judiciaire français. Extraits choisis.
Deux policiers soupçonnés d'avoir porté des coups sur un jeune homme de 20 ans, le 14 octobre, à Montfermeil (Seine-Saint-Denis) ont été placés en garde à vue, mardi 21 octobre. Une dizaine de leurs collègues devaient être entendus par l'Inspection générale des services (IGS). Cette enquête a été ouverte, notamment, grâce à la diffusion sur internet d'une vidéo montrant les brutalités policières. Le document a déjà été vu par plus de 100.000 personnes. Filmer la police? Rarissime en France, cette pratique citoyenne irrite toujours les policiers. On est très loin du professionnalisme des «copwatchers» (observateurs de flics) américains.
La rupture est consommée entre la ministre de la justice et les magistrats. Leurs principaux syndicats s'unissent pour dénoncer les attaques portées par Rachida Dati à «l'indépendance de l'autorité judiciaire». Ils demandent au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) de prendre position sur «ces graves atteintes». Du jamais vu.
Le tribunal administratif de Bordeaux, mercredi 15 octobre, a demandé l'alignement de la pension militaire d'un groupe de vétérans coloniaux sur les allocations (huit fois plus élevées) versées à leurs anciens frères d'armes français. Cette décision est une première dans l'histoire judiciaire de l'Hexagone.
Le suicide de deux mineurs en détention a bousculé l'agenda hebdomadaire de la ministre de la justice, qui a annoncé des mesures en urgence. Mais ce double drame remet en question la répression pénale accrue prônée par le gouvernement à l'encontre des adolescents délinquants, qui conduira mécaniquement à les envoyer davantage en prison.
La publication des carnets de l'ancien directeur des Renseignements généraux, Yves Bertrand, dans Le Point, jeudi 9 octobre, fait sensation. S'y croisent des ragots, des rumeurs et des renseignements, sur l'argent ou la vie sexuelle de personnalités politiques. Les derniers éléments sont datés de 2003. Une situation impossible aujourd'hui?