Journaliste depuis 1986, j'ai travaillé dix-neuf ans au Monde (Société et International). J'ai rejoint Mediapart dès le début, pour m'intéresser à la «chaîne pénale» (police, justice, prison).
Comment sanctionner les fautes commises sur les marchés financiers qui ont été révélées par la crise ? Le sujet a réuni des grands noms du monde juridique et des autorités françaises de régulation, lundi 11 mai au Sénat, pour un colloque animé par l'ancienne ministre Nicole Questiaux. Où l'on voit que contrôler et punir les responsables de la finance ayant fauté ne va pas être chose aisée pour ceux qui en sont chargés.
Dans le mois écoulé, l'actualité judiciaire a, sans le vouloir, plaidé coup sur coup contre la suppression des juges d'instruction annoncée par Nicolas Sarkozy. Sans ces magistrats indépendants, l'enquête sur les «biens mal acquis» des chefs d'Etat africains en France serait déjà enterrée. Sans eux, le dossier judiciaire relatif au groupe Casino serait bizarrement orchestré, à cause d'un douteux dîner entre le procureur de Nanterre, le chef de la police financière chargée du dossier, le patron de Casino et son avocat. Parti pris.
Des policiers déguisés en manifestants ont causé des débordements à la fin du défilé du 1er mai à Paris, selon Le Canard enchaîné du 6 mai. Ces «provocateurs» appartiendraient à une Compagnie de sécurisation de la préfecture de police. Des «allégations mensongères», assure la préfecture de police de Paris. Mediapart a interrogé le témoin des faits, un responsable syndical de la FSU-Protection judiciaire de la jeunesse.
Depuis dimanche 3 mai, Claude Guéant a fait de la probable candidature de Dieudonné aux européennes son nouvel épouvantail. Aucune liste n'a encore été officiellement déposée par «l'humoriste», mais cette polémique vient à point pour l'Elysée: elle détourne le regard des réalités sociales, et pourrait plonger la gauche, divisée sur l'antisionisme, dans l’embarras.
Un mouvement de «blocage» des prisons a été lancé lundi 4 mai par leurs surveillants en colère. La situation est d'autant plus tendue que la population carcérale vient de battre un nouveau record historique en avril 2009. Et que Rachida Dati, la garde des Sceaux, n'a plus sa force politique d'antan. C'est le moment choisi par la ministre pour remettre en cause – dans une extrême discrétion ! – l'un des piliers de la «Grande loi» pénitentiaire promise par le gouvernement: la candidate (UMP) aux élections européennes vient de geler l'application des normes européennes aux prisons françaises.