Journaliste depuis 1986, j'ai travaillé dix-neuf ans au Monde (Société et International). J'ai rejoint Mediapart dès le début, pour m'intéresser à la «chaîne pénale» (police, justice, prison).
Derrière l'«affaire Julien Dray», la mainmise exclusive du ministère public sur l'enquête visant un responsable politique de premier plan fait problème. Car le parquet, qui conduit les investigations, n'est pas indépendant du pouvoir exécutif... C'est en tous les cas ce que revendique explicitement la ministre Rachida Dati. Seulesl'ouverture d'une information judiciaire et la désignation d'un juge d'instruction permettraient le respect des droits de la défense. Lire aussi: Julien Dray, une extrême solitude chez les socialistes.
Après l'incendie criminel d'une mosquée du Rhône, le 20 décembre, des responsables musulmans demandent un dispositif renforcé de lutte contre l'«islamophobie». Sans hésiter à aborder le terrain complexe de la liberté d'expression...
Depuis le début des années 1990, la vidéosurveillance se développe sans frein. Sans raison, aussi, si l'on en juge par un rapport d'information du Sénat publié mercredi 17 décembre. Car rien ne permet d'affirmer que ces centaines de milliers de caméras servent à lutter contre la délinquance. Le constat est assez piteux pour les municipalités, les collectivités ou les sociétés qui ont investi lourdement dans ces systèmes depuis une quinzaine d'années.
L'agenda médiatique du mardi 16 décembre aura été dominé par un risque d'attentat dans un grand magasin parisien. Le lendemain, l'affaire avait fait long feu. Mais la logique antiterroriste a conduit à renforcer un plan Vigipirate – toujours en alerte «rouge» depuis trois ans. Comme elle a conduit, depuis des années, à renforcer un arsenal législatif utilisé dernièrement contre les jeunes de Tarnac, accusés d'actes de sabotage contre la SNCF... Ce système antiterroriste «à la française», toujours moins soucieux des libertés, est régulièrement dénoncé. Mais, à chaque nouvelle alerte, le jugement critique paraît anesthésié.
Promise pour Noël par Nicolas Sarkozy, la grâce prési- dentielle d'un petit nombre de «détenus méritants» vient de toucher Jean-Charles Marchiani. L'homme de confiance de Charles Pasqua, qui était écroué pour trafic d'influence, pourra demander sa libération conditionnelle dans les semaines qui viennent. Il reste jugé cependant dans le dossier des ventes d'armes à l'Angola. Illustration CPolitic
«Tout répressif», explosion des gardes à vue, interventions musclées dans les écoles, durcissement de la justice des mineurs, surpopulation sans précédent des prisons... Cette politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy atteint-elle ses limites? Voici un pilonnage en règle par un juge des enfants, un ancien ministre de l'intérieur, des universitaires, un policier et un député qui recommandent une politique alternative de sécurité.
Plus ou moins médiatisés, trois faits divers – descente «anti-drogue» de gendarmes dans un collège de Marciac (Gers), interpellation brutale d'un ancien PDG de Libération, arrestation hasardeuse de mineurs par des policiers armés de Taser dans l'Essonne – se situent quelque part entre la «routine» policière et la «bavure». Comme le sous-titrage d'une époque qui risquerait de s'habituer aux abus de pouvoirs, petits ou grands. Lire aussi:Sabotages de la SNCF: la police et la justice font marche arrière
Loin de la dramatisation orchestrée par la ministre de l'intérieur lors de l'interpellation des «anarcho-autonomes», la dangerosité de la «cellule invisible» arrêtée à la mi-novembre est remise en question. Dans la journée écoulée, la justice et la police ont relativisé la portée de cette menace incarnée par des «sabotages» de lignes SNCF. Non seulement la plupart des suspects sont désormais en liberté, mais le patron de l'antiterrorisme minimise les risques liés au groupe demantelé tandis qu'un rapport récent des RG n'évoque plus qu'un «préterrorisme». Mediapart avait publié l'intégralité du rapport d'enquête (à lire ici).
Loin de la dramatisation orchestrée par la ministre de l'intérieur lors de l'interpellation des «anarcho-autonomes», la dangerosité de la «cellule invisible» arrêtée à la mi-novembre fait toujours débat. Dans la journée écoulée, la justice et la police ont tendu à relativiser la portée de cette menace incarnée par des «sabotages» de lignes SNCF. Non seulement la plupart des suspects sont désormais en liberté mais le patron de l'antiterrorisme minimise les risques liés au groupe demantelé tandis qu'un rapport récent des RG évoque un «préterrorisme» sans commune mesure avec les mouvements de la fin des années 1970.
Les conditions de l'interpellation de Vittorio de Filippis, directeur de publication de Libération en 2006, vendredi 28 novembre, à son domicile du Raincy (Seine-Saint-Denis) pour une simple procédure en diffamation provoquent de nombreuses réactions tant politiques que syndicales. Jusqu'au président de la République qui a finalement pris le contre-pied de ses ministres de l'intérieur et de la justice en disant comprendre «l'émoi» causé par une telle interpellation. Lire aussi:Un climat délétère qui menace nos libertés publiques, le parti pris de François BonnetVive protestation à l'Assemblée après l'interpellation d'un ancien PDG de Libération
Grande peur des anarchistes, fichage politique, espionnage de la vie privée, carnets noirs d'Yves Bertrand... La «police éternelle» surgit au gré d'un livre qui vient illustrer quatre siècles de secrets policiers à Paris. Enquête dans les registres des courtisanes et des pédérastes, les dossiers de Jaurès, de la bande à Bonnot ou d'Arthur Rimbaud... Quand le passé éclaire le présent d'une lumière aveuglante.
La campagne terroriste qui a frappé Bombay, mercredi 26 novembre, causant une centaine de morts, rend les «experts» perplexes. Le modus operandi des attaquants – grenades, fusils d'assaut, prises d'otages – ne ressemble pas à celui des groupes affiliés à Al-Qaida. Des mouvances d'islamisme radical se sont développées. Et l'Inde, ces dernières années, hors zones de guerre, est devenue l'un des pays du monde le plus touchés par le terrorisme: 2.300 personnes ont été tuées en 2007.