Le chef du gouvernement sortant, Abdelilah Benkirane, leader du Parti justice et développement (PJD, islamiste), a mis la question de l'autoritarisme de l'administration au centre du débat électoral – un système contre lequel le PJD tente de s’élever, en se présentant comme un parti anti-système. Le scrutin se déroule vendredi 7 octobre.
Abdullah Abaakil, militant du 20-Février et membre du parti socialiste unifié, qui fait partie de la FGD, se présente aux élections législatives au Maroc, prévues pour le 7 octobre prochain. La FGD espère créer une troisième voie entre les islamistes du parti de la justice et du développement (PJD, au gouvernement) et le parti authenticité et modernité (PAM).
Le scrutin du 7 octobre opposera le parti du chef du gouvernement, le PJD, au PAM, parti d’opposition mais perçu comme un parti du système et du statu quo. Cinq ans après une nouvelle constitution, les réformes politiques restent à appliquer.
Spécialiste des mouvements islamistes, Mohamed Tozy décrypte les contradictions auxquelles font face le Maroc et les pays de la région dans leur lutte contre l’islam radical et la nouvelle vague djihadiste emmenée par l’État islamique.
Le pays interdit à tout « musulman notoire » de rompre le jeûne en public pendant le ramadan, et les arrestations et condamnations se sont multipliées. Pourtant, le débat s’est fait cette année plus vif, et des voix s'élèvent pour demander l'abrogation de l'article 222 du Code pénal.
Le conflit en Syrie a séduit un nombre important de Marocains, qui forment son troisième contingent arabe, avec plus de 1 500 personnes qui se sont rendues en Irak et en Syrie. Leurs départs, auparavant tolérés par les autorités, sont désormais surveillés, de même que les retours, par crainte d'un attentat sur le territoire du royaume.
Depuis le début de l'année 2016, les procès à l'encontre des journalistes se multiplient. Le pouvoir tente de réduire au silence toute voix critique, selon des critères de plus en plus flous, dans l’espoir d’éteindre les dernières lueurs du mouvement du 20-Février.
La violente agression de deux homosexuels, suivie de l'arrestation des victimes, a fait grand bruit au Royaume et a ravivé le débat autour de l'article 489 qui punit l'homosexualité. Une partie de la société se mobilise désormais pour la dépénalisation de l'homosexualité, tandis que les médias débattent de la question.
En apparence, rien ne bouge au Maroc. Pourtant, une réelle culture de la manifestation se dessine dans le pays, jusque dans les endroits les plus reculés. Le problème reste leur coordination et leur implication politique.
Alors que de nombreuses ONG tirent la sonnette d'alarme sur une nouvelle vague de détentions, le ministre de la justice et des libertés marocain, issu de l'aile dure du parti islamiste PJD, réfute les accusations tout en admettant que la torture existe dans son pays.
Les autorités marocaines semblent vouloir montrer davantage de fermeté, en faisant preuve d'intransigeance envers les dérapages de personnalités religieuses et en révisant les programmes scolaires. Mais de nombreux critiques pointent la manière dont le pouvoir, en vue de diviser l'opposition, joue un rôle dans le développement du salafisme.
Depuis trois ans, une répression silencieuse cible de nombreux activistes et journalistes au Maroc. Khadija Ryadi, ancienne présidente de l'Association marocaine des droits humains, dresse un bilan extrêmement critique de l'évolution récente du Maroc.