Journaliste au pôle politique, je chronique le second quinquennat d'Emmanuel Macron.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Désormais complète, la liste des candidatures aux élections législatives anticipées donne à voir le rapprochement du camp présidentiel avec la droite d’opposition. Bien qu’elles s’en défendent, les deux forces politiques ont passé, en toute discrétion, des accords locaux pour résister à la progression du RN et à l’union de la gauche.
À deux semaines des élections législatives anticipées, la majorité s’attend au pire. Pris en étau par le duel entre l’union de la gauche et l’extrême droite, les candidats macronistes s’attachent à limiter la casse… en se tenant le plus loin possible d’Emmanuel Macron.
Le président de la République a lancé mercredi la campagne des législatives au cours d’une conférence de presse. Trois jours après avoir dissous l’Assemblée nationale, sa stratégie est simple : diaboliser les « blocs extrêmes ». Sans trace d’idées nouvelles ni de mea culpa.
En jetant la droite dans les bras du RN, Éric Ciotti rompt avec l’histoire politique de son camp et menace son propre parti d’implosion. Mais il assure sa réélection et entrevoit enfin la perspective de devenir ministre. Le pire de la politique.
Le président du parti Les Républicains a annoncé mardi sa volonté de sceller un accord de coalition avec le Rassemblement national en vue des élections législatives du 30 juin. Une annonce qui a stupéfié son camp, où les appels à la démission se multiplient.
Encore sous le choc de l’annonce du chef de l’État, les députés de la majorité redoutent une campagne bricolée et craignent de perdre leur siège face à l’extrême droite. Un pari assumé dans l’entourage présidentiel, malgré les alertes en interne.
Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale dans la foulée de sa défaite aux élections européennes. Une décision inattendue qui place la vie politique du pays dans le grand flou et fait planer le risque d’une victoire de l’extrême droite.
À la veille du scrutin européen, la campagne de Valérie Hayer se termine dans une ambiance de défaitisme. Confrontés à l’impopularité d’un président de la République omniprésent sur les écrans, les élus de la majorité tentent de faire bonne figure. Mais le vent de face est puissant.
Mécontent des derniers arbitrages budgétaires, le secteur des hôpitaux privés et des cliniques a fait planer durant des semaines la menace d’une grève totale entre le 3 et le 5 juin. Mediapart raconte, documents à l’appui, comment le lobby du privé a conduit le gouvernement à capituler.
La crise en Nouvelle-Calédonie a mis en lumière l’échec de la stratégie du ministre de l’intérieur, bête noire des indépendantistes. De la loi immigration à Mayotte, Gérald Darmanin multiplie les revers et concentre les critiques, y compris dans le camp présidentiel.
La réponse apportée par le gouvernement aux émeutes en Nouvelle-Calédonie ressemble à s’y méprendre à celle de l’été 2023, lors des révoltes urbaines. Entre répression et dépolitisation des jeunes, le pouvoir recycle de vieilles méthodes dont la filiation coloniale fait peu de doute.
Accaparé par la situation sécuritaire, le gouvernement peine à ouvrir un horizon politique à propos de l’archipel. Au sein même du camp présidentiel, des voix appellent à confier une mission de médiation à des personnalités extérieures.