Journaliste au pôle politique, je chronique le second quinquennat d'Emmanuel Macron.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Au lendemain des révélations de Mediapart, l’Élysée et Matignon refusent de dire à Mediapart s’ils étaient informés de l’enquête judiciaire qui visait Agnès Firmin Le Bodo lorsqu’ils l’ont promue ministre de la santé. À bas bruit, plusieurs sources gouvernementales peinent à imaginer son maintien en poste.
Adoptée sous les applaudissements de l’extrême droite, la loi immigration laisse le camp présidentiel sonné. Après la démission du ministre de la santé, Aurélien Rousseau, la majorité sauve son unité mais les plaies sont profondes.
Le projet de loi sur l’immigration a été adopté mardi par les députés, avec le soutien de la droite et de l’extrême droite. Pour les macronistes, la crise politique est toutefois loin d’être éteinte : Élisabeth Borne a repris à son compte plusieurs obsessions de l’extrême droite, 62 députés n’ont pas voté la loi et plusieurs ministres menacent de démissionner.
L’Assemblée nationale a adopté largement mardi soir le projet de loi porté par Gérald Darmanin, quelques heures après que la commission mixte paritaire eut abouti à un accord entre les macronistes et les Républicains. Le Rassemblement national a voté le texte.
Rejeté par l’Assemblée nationale, le projet de loi devrait être de nouveau soumis au vote des députés mardi. Au terme d’une semaine de négociations, le gouvernement a accepté la plupart des revendications de LR pour obtenir ses voix. Une compromission politique qui n’assure même pas l’essentiel : dans la majorité, des députés menacent de ne pas voter un texte largement droitisé.
Jugé vendredi pour « discrimination » et « harcèlement moral » lorsqu’il entraînait Nice, Christophe Galtier a nié en bloc. La longue audience a révélé peu d'éléments matériels mais une flopée de témoignages concordants sur les pratiques du technicien. Le parquet a requis un an de prison avec sursis et 45 000 euros d’amende. La décision sera rendue le 21 décembre.
Mardi 12 décembre, le gouvernement a défendu à l’Assemblée sa décision de poursuivre le processus législatif sur la loi immigration rejetée la veille. Dans une ambiance électrique, les macronistes ont peiné à convaincre de leur faculté à obtenir une majorité.
En rejetant d’emblée le texte du gouvernement, les oppositions ont plongé le second quinquennat Macron dans un flou vertigineux. Le ministre de l’intérieur a perdu tout son capital politique, le gouvernement n’a décidément pas de majorité et les regards se tournent vers Emmanuel Macron, dont le quinquennat est plus enlisé que jamais.
Promesse de campagne, la nouvelle loi sur l’immigration portée par Gérald Darmanin est censée répondre à la progression de l’extrême droite. En plus de lui paver le chemin, Emmanuel Macron laisse prospérer les plus bas instincts de la société française. Une stratégie du pire qui marque, pour le chef de l’État, le reniement des reniements.
Le chef de l’État est critiqué de toutes parts pour avoir célébré la fête juive à l’Élysée. Jugeant cette polémique « accessoire », son entourage peine cependant à cacher son embarras. D’autant que des voix s’élèvent jusque dans la majorité, où certains dénoncent une « faute historique et irréparable ».
Cinq ans après un rapport parlementaire très remarqué sur le sujet, deux députés ont entrepris d’expertiser à nouveau les politiques publiques menées dans le département le plus pauvre de France. Les plans gouvernementaux n’ont pas réglé le problème de fond : la ségrégation et les inégalités sont prégnantes.
Comme secrétaire d’État chargé du numérique, Cédric O défendait la régulation de l’intelligence artificielle. Il conseille à présent l’inverse à Élisabeth Borne, en tant que lobbyiste du secteur, au nom de la principale start-up française. La Haute Autorité pour la transparence lui avait pourtant demandé de se tenir à l’écart des affaires publiques.