Journaliste au pôle politique, je chronique le second quinquennat d'Emmanuel Macron.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Le président de la République a troublé jusqu’à ses propres diplomates en multipliant les positions paradoxales sur la guerre à Gaza. Il réfléchit à une initiative pour revenir au centre du jeu. D’autres le pressent d’attendre, tétanisés par la résonance intérieure du conflit.
Suivant l’avis du ministère de l’agriculture, la France a refusé de voter contre la réautorisation du glyphosate pour dix ans. La majorité peine à justifier cette position, alors qu’elle maintient sa volonté de réduire son utilisation au niveau national.
La présidente de la région Île-de-France doit attribuer vendredi 17 novembre une généreuse subvention à l’association dirigée par Didier Lemaire. L’ancien professeur de philosophie de Trappes, qui fut au cœur d’une polémique en 2021, est devenu entre-temps… cadre de l’administration régionale.
Tout en soutenant le droit d’Israël à se défendre, le président de la République tente de montrer qu’il n’oublie pas les populations civiles de Gaza. Un devoir moral de la France, explique-t-on à l’Élysée, qui n’est pas dénué de considérations de politique intérieure.
Alors que le projet de loi sur l’immigration est examiné au Sénat cette semaine, plusieurs amendements sont venus durcir encore un peu plus le texte, notamment sur l’aide médicale d’État, les quotas migratoires ou le regroupement familial. Avec l’assentiment du ministre de l’intérieur.
Jeudi et vendredi, Élisabeth Borne et son gouvernement ont annoncé une batterie de mesures contre les violences urbaines et pour les quartiers populaires. Une double réponse qui penche largement du côté de la répression et qui évite d’aborder les violences policières.
Ces jours-ci, le ministre de l’intérieur a accusé Karim Benzema d’accointances avec l’islamisme, lié l’antisémitisme à la « haine du flic » et annoncé un durcissement massif de son projet de loi sur l’immigration. Une surenchère permanente qui vise à le dépeindre en ministre d’action… Au mépris des faits.
Sous pression de la droite et de l’extrême droite, le camp présidentiel veut montrer qu’il n’a pas « la main qui tremble » en matière de sécurité. Depuis le drame d’Arras, l’Élysée et le gouvernement rivalisent de formules et de déclarations pour convaincre de leur fermeté. Au risque de se laisser aller à certaines dérives, voire d’enfreindre le droit international.
Le président a appelé, jeudi à la télévision, les Français à rester « unis ». Volontaire dans la lutte contre l’antisémitisme et pour la libération des otages, il a pris soin d’éviter de commenter le siège de Gaza par l’armée israélienne. Et n’annonce aucune initiative diplomatique concrète.
Faute de réponses pérennes, le pouvoir s’évertue à dépolitiser les révoltes de juin. Prévu le 9 octobre, le conseil interministériel des villes a été reporté. À la place, Élisabeth Borne a convoqué une réunion dont l’ordre du jour n’évoque ni les violences policières ni les discriminations.
Le gouvernement a présenté un budget qui marque une baisse du déficit public principalement due au coup de rabot sur le bouclier tarifaire et à la hausse des recettes fiscales liées à l’inflation. Mais ce qui inquiète le plus, c’est la trajectoire très austère qui attend les finances publiques d’ici à 2027.
Pour réduire de moitié nos émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, le chef de l’État a annoncé, entre autres, la production de 1 million de voitures électriques et de 1 million de pompes à chaleur. Des mesures en vrac certes concrètes, mais en deçà des ambitions de sobriété et de bifurcation écologique nécessaires face à l’urgence climatique.