Journaliste au pôle politique, je chronique le second quinquennat d'Emmanuel Macron.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Gabriel Attal, plusieurs fois interpellé, a même reçu une alerte d’un parent d’élève en novembre dernier, sans jamais réagir. Ministre de l’éducation, il a aussi refusé de dévoiler les conclusions de l’enquête administrative sur son bureau depuis l’été dernier.
À Mediapart, Amélie Oudéa-Castéra justifie son choix de scolariser ses enfants dans le très catholique collège-lycée Stanislas en raison « des paquets d’heures pas sérieusement remplacées » dans le public. Nos révélations sur cet établissement ont conduit à un rapport de l’inspection resté confidentiel, dont la ministre affirme qu’il « n’est à l’heure actuelle pas sur son bureau ».
La première équipe ministérielle de Gabriel Attal est une copie de la précédente, dans une version encore plus à droite et encore plus masculine. Deux anciennes ministres de droite rejoignent l’exécutif : Catherine Vautrin, qui hérite d’un grand ministère social, et Rachida Dati, nommée à la culture malgré sa mise en examen.
Propulsé à la tête du gouvernement, Gabriel Attal a connu une ascension symbolique du Parti socialiste finissant et de la genèse du macronisme : la promotion de jeunes apparatchiks devenus de bons communicants.
Le président de la République a choisi le directeur du Trésor pour occuper le poste stratégique de directeur de cabinet du premier ministre. Comme Gabriel Attal, Emmanuel Moulin incarne le macronisme à sa façon : les réseaux sarkozystes, le lien public-privé et une vision pro-entreprises de l’économie.
Le président de la République a nommé son ministre de l’éducation pour succéder à Élisabeth Borne. À 34 ans, l’ancien militant socialiste devient le plus jeune premier ministre de la Ve République. Faute d’inflexion sur la ligne ou sur la méthode, sa feuille de route paraît tout aussi impossible que celle de sa prédécesseuse.
Élisabeth Borne a présenté, lundi 8 janvier, sa démission au président de la République. C’est bien Emmanuel Macron, pourtant, qui a choisi de la débarquer de Matignon, désireux de donner un nouvel élan à son quinquennat. Un nouveau premier ministre doit être nommé mardi.
Après les annonces de Gabriel Attal sur la réforme du collège pour améliorer le niveau et celles d'Emmanuel Macron sur le rétablissement de l'autorité, Fatiha Keloua Hachi (PS) et Christophe Marion (Renaissance), discutent des chamboulements à venir dans l'éducation.
Le chef de l’État a adressé ses vœux aux Français, à l’aube de la nouvelle année. Un exercice convenu, plus court que l’année précédente, dont il n’est pas sorti grand-chose. La promesse d’un « réarmement civique » du pays, à l’école en particulier, confirme toutefois la tonalité politique de ce second quinquennat.
En mettant en œuvre la droitisation du projet de loi immigration, la première ministre a perdu ses derniers soutiens dans le camp présidentiel. Sa loyauté au chef de l’État lui a-t-elle fait gagner, à l’inverse, quelques mois de sursis ? Des voix de plus en plus audibles réclament son départ, pour acter la fin du « en même temps ».
Au lendemain des révélations de Mediapart, l’Élysée et Matignon refusent de dire à Mediapart s’ils étaient informés de l’enquête judiciaire qui visait Agnès Firmin Le Bodo lorsqu’ils l’ont promue ministre de la santé. À bas bruit, plusieurs sources gouvernementales peinent à imaginer son maintien en poste.
Adoptée sous les applaudissements de l’extrême droite, la loi immigration laisse le camp présidentiel sonné. Après la démission du ministre de la santé, Aurélien Rousseau, la majorité sauve son unité mais les plaies sont profondes.