Víctor Alvarez, ancien ministre d'Hugo Chavez, voit dans le référendum révocatoire l'unique solution pour sortir de la crise que traverse le pays. Selon lui, « l'obstination » de Maduro « à s'accrocher au pouvoir peut déboucher sur des bouleversements sociaux ». Entretien.
Le Venezuela s'approche toujours plus du crash économique et les pilotes s'entredéchirent. Les deux adversaires, le gouvernement chaviste et le Parlement, dirigé par l'opposition, comptent bien amener les Vénézuéliens à les soutenir dans la rue. Les députés cherchent à lancer au plus tôt un référendum révocatoire, le gouvernement freine le processus.
Dans toute l'Amérique du Sud les défaites électorales des gauches au pouvoir s'accumulent. Serait-ce la fin des expériences progressistes latinos, l’avènement d'une nouvelle droite qui régnera sans partage ? C'est oublier l'héritage de ces gauches et leur capacité à résister et/ou se renouveler.
Qui sortira le Venezuela de la crise économique ? L'opposition parlementaire, qui souhaite pousser le président Nicolas Maduro vers la sortie, subit pour l'instant le rythme du gouvernement. Dans ce bras de fer institutionnel, chaque camp veut apparaître comme le sauveur.
La coalition d'opposition a remporté le 6 décembre une large majorité de sièges à l'Assemblée nationale, une victoire sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez il y a 16 ans. Deux options se présentent: composer ou s'affronter dans un pays où la polarisation des camps est extrême.
Depuis que Nicolas Maduro a été élu président, de nombreux cadres ont pris leurs distances avec une révolution bolivarienne qui, tout au long de son histoire, a connu des défections. Le succès politique de ces anciens chavistes est jusqu'à maintenant minime, tant la polarisation entre pouvoir et opposition est forte. Les élections du 6 décembre devraient le confirmer.
Pénurie et inflation occupent tous les esprits: «crise» ou «guerre» économique, la vie des Vénézuéliens est bouleversée. Cette rapide dégradation a pesé lourd dans la large victoire de l'opposition, la première depuis 1999, lors des législatives du 6 décembre.
La décision de Caracas d'expulser des Colombiens illégaux plonge les deux pays dans une crise diplomatique profonde. Cette rupture qui menace les pourparlers de paix avec les guérillas démontre le manque d'efficacité des organisations de coopération continentales.
La visite du pape en Amérique du Sud fin juillet 2015 a démontré une nouvelle fois la frontière poreuse entre la sphère politique et la religion catholique sur le sous-continent. Les gouvernements surfent sur l'image positive du pape.
La Colombie est un des pays au monde qui comptent le plus de personnes ayant fui un conflit à l'intérieur de ses frontières. Les pourparlers de paix pourraient accélérer le processus de retour et le gouvernement a lancé un programme de restitution des terres aux résultats mitigés.
La croissance de l’économie, couplée aux pourparlers de paix entre le gouvernement et les Farc à La Havane, pourrait entraîner une meilleure répartition des richesses. Mais ce n'est pas le chemin emprunté par le gouvernement, dont la priorité reste d'attirer les investisseurs étrangers et de développer l'agro-industrie et l'extractivisme.
Avec le processus de paix entre les Farc et le gouvernement, les Colombiens se mettent à rêver de leur pays de demain. Les obstacles sont nombreux, les rêves incompatibles, la violence toujours présente. Le premier nœud du processus de paix est le devenir des Farc, que les Colombiens préféreraient voir derrière les barreaux.