Deux jours avant la proclamation de Juan Guaidó, un quartier chaviste et populaire manifestait, pour la première fois, contre Nicolás Maduro. La crise a poussé les habitants, et en particulier les femmes, à soutenir des militaires en rébellion. Alors que l’opposition tente d’en profiter pour mettre un pied dans le quartier, les soutiens au président socialiste n’ont pas pour autant disparu.
Devant un gouvernement inflexible, l’opposition n’est pas parvenue samedi à briser le pouvoir maduriste, mais les fissures se multiplient. Le bilan fait déjà état de plusieurs morts et de nombreux blessés.
Tout peut basculer ce samedi 23 février au Venezuela. Contre l’avis du gouvernement, l’opposition veut faire entrer une aide humanitaire très médiatisée. Les Vénézuéliens craignent une explosion de la violence alors que la dénutrition et le besoin de médicaments sont toujours plus importants. Les deux adversaires politiques se disputent le statut de sauveur.
Dans un pays qui est le théâtre d’une lutte entre deux présidents, Juan Guaidó d’un côté et Nicolás Maduro de l’autre, la « plateforme » citoyenne de défense de la Constitution propose une troisième voie afin d’éviter une recrudescence de la violence. Un de ses membres, Edgardo Lander, figure de la gauche vénézuélienne, renvoie les deux adversaires dos à dos et défend l’organisation d’un référendum.
Une troisième voie émergera-t-elle de la réunion à Montevideo regroupant des pays latino-américains et européens ce jeudi ? Les appels au dialogue portés par l’Uruguay et le Mexique ont peu de chances d’aboutir, tant peu de pays du continent américain sont prêts à donner à Nicolás Maduro cette respiration.
Dix jours après s’être proclamé président de transition, Juan Guaidó a de nouveau mobilisé les foules dans tout le Venezuela samedi. L'opposition gagne du pouvoir alors que le président en exercice, Nicolás Maduro, a rejeté, dimanche 3 février, l’ultimatum de plusieurs pays de l’Union européenne pour l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle. Un général de division de l’armée de l’air a fait allégeance à Juan Guaidó.
Et si c'était le coup de grâce ? En privant le gouvernement en exercice des revenus du pétrole aux États-Unis, Washington asphyxie économiquement Nicolás Maduro et donne plus de pouvoir à son adversaire Juan Guaidó. Le président vénézuélien dispose de peu de marge de manœuvre pour sortir de la crise.
Inconnu il y a quelques semaines, Juan Guaidó dispute aujourd'hui la présidence à Nicolás Maduro et, devenu populaire, parvient à soutenir le bras de fer. S'il profite de son profil atypique, ses idées et sa stratégie politique demeurent, elles, dans la logique de son parti et de son mentor : Leopoldo López.
Juan Guaidó, à la tête de l’Assemblée nationale, s’est autoproclamé président par intérim. L’opposition, forte du soutien des États-Unis et de nombreux pays d’Amérique du Sud, tente le tout pour le tout à l’issue d’une importante mobilisation en sa faveur afin de provoquer la fin de Nicolás Maduro. L’Union européenne a réclamé des élections « libres et crédibles ». Ce 24 janvier, les Vénézuéliens se réveilleront dans l’incertitude.
Alors que Nicolás Maduro entame un nouveau mandat présidentiel, non reconnu par l’opposition, les États-Unis, l’Union européenne et la plupart des pays latinos, la société vénézuélienne se scinde désormais en deux : ceux qui ont accepté le « carnet de la patrie » et les autres.
Elle est l’un des fers de lance de l’opposition à Nicolás Maduro. L’ancienne procureure générale du Venezuela, Luisa Ortega Díaz, attaque le président vénézuélien par le flanc judiciaire. Dénonçant le non-respect des droits de l’homme, décrivant un pouvoir corrompu, elle souhaite l’arrestation du président vénézuélien, dans un entretien à Mediapart.
Bastonnades, électrocutions, asphyxies : les prisonniers politiques vénézuéliens sont victimes de multiples supplices et vivent dans des conditions sanitaires déplorables. Dans l'incapacité de se défendre équitablement, ces détenus constituent une monnaie d'échange pour le gouvernement. Plusieurs anciens prisonniers témoignent.