Longtemps grand reporter à Libération, travaillant sur le Proche et Moyen-Orient. A présent, journaliste indépendant et écrivain.
Auteur de romans policiers,
dont Chiens et Louves (Gallimard - Série noire) et Une guerre sans fin (Rivages noir),
de récits de guerre, dont
Afghanistan: jours de poussière (La Table Ronde - grand prix des lectrices de Elle en 2003)
Les Rolling Stones sont à Bagdad (Flammarion - 2003)
La mort est ma servante, lettre à un ami assassiné - Syrie 2005 - 2013 (Fayard - 2013)
Le djihad contre le rêve d'Alexandre (Le Seuil - prix Joseph Kessel - 2017)
Après avoir rompu avec Al-Qaïda et l’État islamique, le chef de Hayat Tahrir al-Cham a promis de dissoudre son organisation. Il ne fait pas mystère de vouloir remplacer Bachar al-Assad. Mais beaucoup d’ombres demeurent.
Après Alep, la coalition rebelle conduite par la formation salafiste Hayat Tahrir al-Cham s’est emparée jeudi de la ville où Hafez al-Assad, père de l’actuel président, avait fait massacrer en 1982 au moins 20 000 personnes. Les combattants islamistes avancent à présent en direction de Homs.
À la surprise générale, une coalition de groupes rebelles a lancé une offensive foudroyante contre le régime de Bachar al-Assad baptisée « En finir avec l’oppression », qui lui a permis de s’emparer de la seconde ville syrienne. Les lignes de défense des forces loyalistes craquent les unes après les autres.
Le nouveau secrétaire général du Hezbollah, un idéologue discret et sans charisme au service de l’Iran, n’est pas à la mesure de son prédécesseur. Sa nomination témoigne de l’affaiblissement du mouvement chiite.
Chef de guerre incarnant la résistance à Israël dans le monde arabe, leader politique, Hassan Nasrallah avait transformé le Hezbollah en organisation non étatique la plus puissante au monde, tout en demeurant la principale force de frappe de l’Iran dans la région.
En dépit de l’affaiblissement du Hezbollah sous les coups de l’armée israélienne, Téhéran n’a toujours pas l’intention de lui venir en aide en attaquant directement l’État hébreu, préférant miser sur ses alliés regroupés au sein de l’« Axe de la résistance ».
L’intellectuel Lokman Slim, le photographe Joe Bejjany, les colonels Joseph Skaff et Mounir Abou Rjeily ont été tués, l’un avant l’explosion du nitrate d’ammonium dans le port de Beyrouth, trois après. Aucun suspect n’a jamais été arrêté. Et nul ne sait exactement ce qu’ils avaient découvert.
Alors que se développe depuis janvier dans les centres de détention un mouvement sans précédent pour l’abolition de la peine de mort, la figure la plus emblématique de l’opposition a été violemment frappée par les gardiens, au point de faire une crise cardiaque. Sa famille craint pour sa vie.
Une vingtaine d’avocats, réunis dans un « bureau d’accusation », se battent pied à pied pour « maintenir le dossier en vie » et arriver jusqu’aux responsables de l’explosion du port de Beyrouth. Si son déclenchement n’est pas attribué, toutes les pistes conduisent vers Moscou et Damas.
Avec 35 mesures de dessaisissement et une inculpation, la classe politique et l’institution judiciaire s’acharnent contre le juge Bitar, chargé de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth. Le magistrat a décidé de passer outre et de continuer ses investigations. Seul.
Après l’explosion qui a endeuillé et dévasté Beyrouth en 2020, les autorités ont multiplié fausses pistes et fausses informations. Même la destination du cargo porteur de la cargaison finalement destructrice était fictive. Mediapart a remonté son parcours depuis la Géorgie.
Le réformateur Massoud Pezeshkian, quasi inconnu, a été élu avec 53,6 % des suffrages. Son élection permet au régime de montrer qu’il est capable d’ouverture après la féroce répression du mouvement « Femme, vie, liberté ». Cela pourrait aussi donner l’occasion à la société civile de se reconstruire.