Longtemps grand reporter à Libération, travaillant sur le Proche et Moyen-Orient. A présent, journaliste indépendant et écrivain.
Auteur de romans policiers,
dont Chiens et Louves (Gallimard - Série noire) et Une guerre sans fin (Rivages noir),
de récits de guerre, dont
Afghanistan: jours de poussière (La Table Ronde - grand prix des lectrices de Elle en 2003)
Les Rolling Stones sont à Bagdad (Flammarion - 2003)
La mort est ma servante, lettre à un ami assassiné - Syrie 2005 - 2013 (Fayard - 2013)
Le djihad contre le rêve d'Alexandre (Le Seuil - prix Joseph Kessel - 2017)
Le régime, qui a fait le choix de la terreur et durcit sans cesse ses menaces, rapatrie du front syrien les milices chiites afghanes et pakistanaises. Du côté de la contestation, les manifestations sont devenues plus sporadiques.
L’exécution inattendue du jeune manifestant Mohsen Shekari pour « inimitié à l’égard de Dieu » témoigne du fait que le régime de Téhéran ne mise que sur la répression pour venir à bout de la contestation. Plusieurs autres pendaisons semblent imminentes.
Mediapart organisait mardi 6 décembre une grande soirée publique de soutien au peuple iranien : Femme, liberté, solidarité. Durant plus de deux heures, des intellectuels, des artistes et de nombreuses personnalités iraniennes ont témoigné sur scène.
Pour les familles, l’incarcération ou la disparition d’un proche signifie souvent le début d’une longue recherche pour savoir qui le détient et son lieu de détention. Le célèbre rappeur Toomaj, dont on était sans nouvelles, risque d’être condamné à mort.
À Mahabad, les gardiens de la révolution sont intervenus massivement pour mettre fin à la contestation. La ville est coupée du monde et d’autres localités kurdes subissent une répression terrible. En Syrie, dans la région du Rojava, les Kurdes sont ciblés par la Turquie.
Les collégiennes, lycéennes et même écolières, qui ont rejoint la contestation, veulent faire entendre leurs voix au-delà des frontières. Une douzaine d’entre elles ont été battues à mort, d’autres se sont suicidées à la suite de leur arrestation.
Mediapart s’est entretenu avec Kamyar, un homme dans la quarantaine qui participe depuis le début à la contestation. Face à la répression multiforme, « les grandes foules, c’est hors de question maintenant ». « Nous sommes tous des otages », témoigne-t-il.
Le soulèvement de la jeunesse iranienne est entré dans sa sixième semaine. Les funérailles des victimes permettent une remobilisation de la contestation, qui a pris une coloration très antireligieuse.
Même si Téhéran nie envoyer des armes à l’armée russe, les drones iraniens se multiplient dans le ciel ukrainien et participent à la tentative de démoralisation de la population. Ils témoignent du fait que Moscou et la République islamique ont plus que jamais besoin l’un de l’autre.
Un incendie est survenu samedi soir à Evin, la prison de Téhéran, ainsi que des affrontements et des fusillades, tandis que le mouvement de contestation entrait dans sa cinquième semaine.
Environ 80 morts en une seule journée à Zahedan, la capitale du Baluchistan. Répression phénoménale à Sanandaj, la grande ville kurde. Pour casser la révolte, qui vient de toucher le secteur pétrolier, le régime fait croire qu’elle risque de disloquer l’Iran.
À l’heure où les affrontements se font de plus en plus violents, comme à l’université Sharif de Téhéran et qu’une autre jeune fille a été battue à mort, la chanson « Pour », qui raconte simplement les désirs de liberté des manifestants, a recueilli plus de 40 millions de vues en deux jours.