Longtemps grand reporter à Libération, travaillant sur le Proche et Moyen-Orient. A présent, journaliste indépendant et écrivain.
Auteur de romans policiers,
dont Chiens et Louves (Gallimard - Série noire) et Une guerre sans fin (Rivages noir),
de récits de guerre, dont
Afghanistan: jours de poussière (La Table Ronde - grand prix des lectrices de Elle en 2003)
Les Rolling Stones sont à Bagdad (Flammarion - 2003)
La mort est ma servante, lettre à un ami assassiné - Syrie 2005 - 2013 (Fayard - 2013)
Le djihad contre le rêve d'Alexandre (Le Seuil - prix Joseph Kessel - 2017)
Les unités organisant la répression sont multiples et impitoyables mais n’arrivent toujours pas à mater des manifestants qui n’exigent plus seulement la fin du voile obligatoire, mais celle du régime.
Pour la septième journée consécutive, les manifestations se poursuivent dans 80 villes d’un bout à l’autre du pays. On compte déjà plus de 30 morts et des centaines de blessés. Les Gardiens de la révolution menacent d’intervenir, ce qui provoquerait un bain de sang.
Le décès de Mahsa Amini, 22 ans, arrêtée à Téhéran au motif qu’elle ne respectait pas le code vestimentaire en vigueur, témoigne que la dissidence féministe est aujourd’hui l’une des cibles prioritaires du régime. Plusieurs personnes ont été tuées lors de manifestations organisées, en réaction, dans différentes villes du pays.
Pour la première fois, un conflit entre chiites menace l’Irak depuis l’annonce par le religieux Moqtada al-Sadr de son « retrait définitif » de la vie politique, ce qui a lancé des milliers de ses partisans à l’attaque de la « zone verte » de Bagdad. Aucune réconciliation entre les protagonistes n’est en vue.
Longtemps caché dans la zone montagneuse reliant l’Afghanistan et le Pakistan, le chef d’Al-Qaïda été tué dimanche par un drone américain dans le quartier le plus sécurisé de Kaboul. Sa présence sur place est une violation des accords de Doha. À moins qu’il n’ait été délibérément « donné » aux États-Unis.
La hausse exponentielle des prix pousse à la révolte les villes du sud et de l’ouest de l’Iran. Une contestation que les forces sécuritaires ne parviennent pas à arrêter, tandis que le régime s’emploie à mettre en place une politique de ségrégation à l’égard des femmes.
La série de décrets visant à mettre les Afghanes sous tutelle, validée par le guide suprême des talibans, témoigne de la victoire du clan Haqqani et de la branche militaire sur la faction dite réaliste. Sur le terrain, l’opposition armée a mené ses premières opérations.
Le siège de Marioupol rappelle celui d’Alep, avec la même stratégie : assiéger la ville plutôt que la prendre, la pilonner et, enfin, l’affamer. Vladimir Poutine partage avec Bachar al-Assad la vision, forgée par la police politique, d’un monde où le peuple n’a aucune existence.
Pendant que tous les regards sont tournés vers l’Ukraine, Mohammed ben Salmane a fait exécuter, en un seul jour, 81 personnes accusées d’avoir « mis leurs pieds dans les pas de Satan ». Le prince héritier venait pourtant de promettre de limiter l’application de la peine capitale dans le royaume.
L’État islamique s’est emparé pendant une semaine d’un centre de détention à Hassaké, obligeant l’armée américaine à intervenir. Des dizaines de prisonniers sont en fuite. Pour les Forces démocratiques syriennes, le retour du phénix djihadiste est une très mauvaise nouvelle.
Au sixième mois de leur prise du pouvoir, les talibans hésitent entre davantage de répression et une très relative modération. Sur la scène internationale, ils n’ont marqué aucun point. À l’intérieur, la famine menace toutes les provinces.
Sauvé de la peine capitale en raison de son jeune âge et rescapé miraculeusement des pires geôles du régime syrien, l’écrivain Mohammed Berro a vu mourir sous ses yeux des centaines de détenus politiques. Il a finalement réussi à raconter ce qu’il croyait être l’indicible.