Journaliste, correspondante en Amérique Latine. Après une décennie au Brésil, je viens de m'installer au Mexique, l'autre géant de la région. Mais mon coeur palpite toujours pour Rio de Janeiro, Buenos Aires, La Paz, Santiago ou Caracas.
Samba, donc, car le rythme ne me quittera plus, je vais continuer à esquisser billets et articles sur toute la région, avec un accent particulier sur le Brésil et le Mexique.
Alors que la première phase éliminatoire vient de s’achever, 7 des 16 pays qualifiés sont de la région : Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Costa Rica, Mexique et Uruguay. La chaleur humaine fait la différence.
Givanildo Vieira de Souza: c'est le postérieur le plus fameux au Brésil. Il enflamme les réseaux sociaux, tandis que la coupe du monde donne lieu à une avalanche de clichés sexistes où les femmes sont là pour décorer les tribunes et où les homosexuels sont pourchassés à longueur de commentaires.
Des milliers de supporters argentins occupent Rio de Janeiro et déploient leurs banderoles : « Dieu est Maradona, le Pape est François, le Roi est Messi ». Depuis 1950, la concurrence entre les deux pays n'a jamais cessé. Et les Brésiliens sont tous d'accord : « Gagner c’est bon, mais battre l’Argentine, c’est encore meilleur. »
Les insultes fusant dans le stade contre la présidente Dilma Rousseff et Joseph Blatter (Fifa) ont donné lieu à une guerre de communication sur les télévisions. En revanche, la manifestation surprise d'un jeune Indien guarani, visant à défendre les terres ancestrales des tribus indigènes, a été soigneusement tue.
Il y a le Brésil rêvé, le symbole Lula, les nombreux succès accumulés depuis une décennie, l'émergence d'une grande puissance. Et il y a aussi ce Brésil réel, celui que dévoile pour partie le Mondial de football : un pays qui demeure inégal, injuste, violent, raciste, machiste, parfois pusillanime.
Il y a d'abord une criminalité galopante. Il y a aussi une multiplication des mouvements sociaux qui menace de déborder le pouvoir. Pour renforcer une police mal formée et accusée de violences, les autorités brésiliennes ont décidé de recourir à l'armée. En tout, près de 200 000 hommes vont être mobilisés durant la Coupe du monde de football.
Alors que le Mondial débute dans une semaine, retour sur cette passion du Brésil pour le football. Pour le sociologue Ronaldo Helal, professeur à l’université d’État de Rio de Janeiro, le « pays du football » est une construction sociale et politique mise en place au début des années 1930.
À trois semaines de la Coupe du monde de football, les protestations se multiplient contre les coûts démesurés de l'événement alors que les services de base manquent.
Avec un programme reposant sur une revalorisation de l’éducation publique, une refonte de la fiscalité et une nouvelle Constitution, Michelle Bachelet, réélue dimanche, n’a pas enchanté les foules, dans un pays encore marqué par les contestations sociales de ces dernières années.
Ils s'appellent Midia Ninja ou Rio na Rua, ces groupes de journalistes-citoyens tentent de contrecarrer les médias installés en proposant leurs propres couvertures des événements. « Le public a compris qu’il ne devrait pas être otage d’une narration, Midia Ninja remplit ce vide », explique l'un de ses fondateurs. Rio de Janeiro, de notre correspondante.
L'ancien avocat et blogueur, Glenn Greenwald, qui a publié les révélations de Snowden, a été invité devant les élus au Brésil, où il vit, pour témoigner de l'étendue des programmes de surveillance américains.
Le pape est au Brésil alors que le catholicisme y est en perte de vitesse. Il s'agit même d'un effondrement dans certaines régions du pays où en abandonnant l'action sociale, les prêtres catholiques ont laissé le champ libre aux églises évangéliques. Militantes, farouchement conservatrices, ce sont elles qui profitent aujourd'hui des tensions de la société brésilienne.
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Acculé par la population qui exige son départ et l'organisation d'élections anticipées, Michel Temer tente de s'acheter des soutiens au Congrès, donnant encore plus de pouvoirs au lobby de l'agro-business, aux dépens de l'environnement, des petits paysans et des indigènes. A la campagne, cette alliance se manifeste par le massacre de dizaines de travailleurs ruraux. Dans le silence et l'impunité.
Le spécialiste du narcotrafic Javier Valdez a été abattu dans l'Etat du Sinaloa le 15 mai 2017. C'est le sixième journaliste tué depuis le début de l'année au Mexique, désormais l'un des pays les plus dangereux du monde pour la profession. Dans l'après-midi, un septième assasinat a alourdi le bilan. Un décompte sinistre face auquel le gouvernement semble totalement indifférent.
Le reporter mexicain Javier Valdez a été abattu dans l'Etat du Sinaloa. C'est le sixième journaliste tué depuis le début de l'année au Mexique, désormais l'un des pays les plus dangereux du monde pour la profession. Un décompte sinistre qui semble laisser le gouvernement totalement indifférent.
Exactement un an après le début du processus de destitution contre Dilma Rousseff, Arte revient avec un beau documentaire sur ces mois rocambolesques, la destruction systématique d'un Brésil plus juste et la difficile épopée de ceux qui tentent de résister.
Les Latinos-Américains détestent voir les États-Unis monopoliser le terme d’AMERICA. Et plus encore pour semer des divisions, comme le cherche Donald Trump. Si les politiques tardent à répondre, la publicité mexicaine a réagi, avec des spots créatifs, et percutants.