Journaliste, correspondante en Amérique Latine. Après une décennie au Brésil, je viens de m'installer au Mexique, l'autre géant de la région. Mais mon coeur palpite toujours pour Rio de Janeiro, Buenos Aires, La Paz, Santiago ou Caracas.
Samba, donc, car le rythme ne me quittera plus, je vais continuer à esquisser billets et articles sur toute la région, avec un accent particulier sur le Brésil et le Mexique.
Après avoir résisté à la crise économique mondiale de 2008, le Brésil s'effondre. La politique de rigueur a fait exploser les licenciements, enclenchant un cercle vicieux. L'austérité a d'abord frappé les programmes sociaux, elle s'étend désormais aux financements d'infrastructures. À cela s'ajoutent les affaires politico-financières qui finissent de briser le rêve de millions de foyers. La présidente Dilma Rousseff ne peut plus compter que sur elle-même.
Le Brésil s'enfonce dans une crise politique inédite. Mais derrière le scandale de corruption qui touche le pouvoir et l'ancien président Lula apparaît un autre agenda qui est directement politique. Des juges engagés, des dirigeants de l'opposition déchaînés, une presse en campagne… Une partie de l'électorat de gauche, même critique du pouvoir, dénonce le risque d'un « coup d'État à froid », tandis que la destitution de Dilma Rousseff se précise.
L'ancien président Lula pourrait bientôt dormir en prison, Dilma Rousseff est menacée de destitution, de grands patrons sont condamnés et l'économie est à genoux. Le Brésil vit au rythme de l'opération Lava Jato (Kärcher) lancée par le juge Sergio Moro en s'inspirant du précédent Mani pulite («Mains propres») en Italie. Tout un système liant politique et business s'effondre.
Alors qu'une procédure de destitution a été lancée contre la présidente brésilienne sur fond de corruption généralisée de la classe politique, la population affiche une désillusion croissante à l’égard de la démocratie rétablie en 1985.
La responsabilité des multinationales ne figure pas au programme officiel de la COP21. Pourtant, celles-ci sont les plus gros pollueurs de la planète, comme le montre la rupture récente d'un barrage brésilien détenu en partie par l'entreprise Vale, la deuxième plus importante du pays.
Le candidat de la droite libérale Mauricio Macri a été élu dimanche 22 novembre à la présidence de l'Argentine. Nestor puis Cristina Kirchner ont gouverné le pays pendant douze ans. Leur politique péroniste a réduit la pauvreté et créé une société plus ouverte et plus juste, mais la corruption et le clientélisme n'ont cessé de prospérer.
Quel que soit le résultat du deuxième tour de la présidentielle, le 24 novembre 2015, en Argentine, qui oppose Daniel Scioli à Mauricio Macri, les douze années de pouvoir du couple Kirchner ont permis d'examiner les crimes de la dictature et de mettre fin à l'impunité dont jouissaient leurs auteurs.
Nestor puis Cristina Kirchner ont gouverné l'Argentine pendant douze ans. Leur politique péroniste a réduit la pauvreté et créé une société plus ouverte et plus juste, mais la corruption et le clientélisme ont prospéré. Suivi de près, lors du scrutin du dimanche 25 octobre, par son rival de centre droit, Daniel Scioli, dauphin de Cristina, devra affronter un second tour.
La crise qui secoue le pays se traduit par des difficultés croissantes d'accès au logement, que décrit pour Mediapart le leader du Mouvement des travailleurs sans toit. Malgré le risque de retour d'une droite réactionnaire, celui-ci ne voit aucune raison de soutenir le gouvernement de Dilma Rousseff, qui laisse « les militants de gauche désemparés ».
Menacée de destitution, impopulaire, et à la tête d’une coalition défaite, Dilma Rousseff estime que la seule façon de terminer son mandat est de s’allier à l’élite brésilienne avec qui elle vient de passer un accord ouvrant la voie au démantèlement du fragile État-providence brésilien.
La visite en Colombie et au Brésil du premier ministre chinois Li Keqiang, à la mi-mai, souligne à quel point les pays de la région sont désormais tournés vers le géant asiatique pour obtenir des prêts et vendre leurs matières premières.
Invité cette année du Salon du livre, le Brésil peut présenter un genre littéraire qui bouscule depuis des années l'édition : la littérature « de la périphérie » ou des favelas. Nouveaux auteurs issus des quartiers les plus pauvres, nouveaux thèmes, nouveaux styles : leurs succès s'accompagnent d'un développement accéléré des « saraus », des rencontres littéraires qui attirent les plus défavorisés.
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Acculé par la population qui exige son départ et l'organisation d'élections anticipées, Michel Temer tente de s'acheter des soutiens au Congrès, donnant encore plus de pouvoirs au lobby de l'agro-business, aux dépens de l'environnement, des petits paysans et des indigènes. A la campagne, cette alliance se manifeste par le massacre de dizaines de travailleurs ruraux. Dans le silence et l'impunité.
Le spécialiste du narcotrafic Javier Valdez a été abattu dans l'Etat du Sinaloa le 15 mai 2017. C'est le sixième journaliste tué depuis le début de l'année au Mexique, désormais l'un des pays les plus dangereux du monde pour la profession. Dans l'après-midi, un septième assasinat a alourdi le bilan. Un décompte sinistre face auquel le gouvernement semble totalement indifférent.
Le reporter mexicain Javier Valdez a été abattu dans l'Etat du Sinaloa. C'est le sixième journaliste tué depuis le début de l'année au Mexique, désormais l'un des pays les plus dangereux du monde pour la profession. Un décompte sinistre qui semble laisser le gouvernement totalement indifférent.
Exactement un an après le début du processus de destitution contre Dilma Rousseff, Arte revient avec un beau documentaire sur ces mois rocambolesques, la destruction systématique d'un Brésil plus juste et la difficile épopée de ceux qui tentent de résister.
Les Latinos-Américains détestent voir les États-Unis monopoliser le terme d’AMERICA. Et plus encore pour semer des divisions, comme le cherche Donald Trump. Si les politiques tardent à répondre, la publicité mexicaine a réagi, avec des spots créatifs, et percutants.