Né en 1980, deux années d'école à Marseille, deux autres à La Croix. Reporter spécialisé sur le Maghreb et le Moyen-Orient pour Mediapart depuis 2008. Auteur de quatre essais, dont La révolution confisquée, enquête sur la transition démocratique en Tunisie (Actes Sud, 2012), et un roman, La Traversée du chien (Galaade, 2014). Dernière parution : Israël-Palestine, la paix n'aura pas lieu (Don Quichotte, 2015.)
Ce devrait être un plébiscite. Le 17 juin, EDF lance un grand emprunt national à destination des particuliers. La direction du groupe d'électricité veut faire de cette levée de fonds une opération de communication pour affirmer son statut d'entreprise préférée des Français. Peu de chose pourtant subsiste de l'ancienne entreprise publique. Avec l'accord des responsables politiques, EDF a été démantelé, éclaté en morceaux pour répondre aux impératifs de la concurrence de Bruxelles. «Je ne pensais pas que cela arriverait», constate aujourd'hui l'ancien patron d'EDF, Marcel Boiteux (vidéo). Enquête.
Dans un discours prononcé en public vendredi matin, Ali Khameneï, plus haute autorité du régime, a tranché. Ahmadinejad a été élu président et le régime «ne cédera pas à la pression de la rue». La veille, des centaines de milliers de personnes avaient manifesté pour soutenir Moussavi. Le guide suprême ne laisse aucun espoir à l'opposition et au peuple qui s'est emparé de la rue. Le président Ahmadinejad a été élu «avec 24 millions de voix», a-t-il assuré, ajoutant que cette victoire est «définitive».
Ahmadinejad avait promis une «troisième phase» de la révolution islamique. C'est une tout autre révolution qui se joue depuis lundi dans les rues de Téhéran, et dans d'autres villes du pays, semble-t-il. Près de deux millions de personnes ont manifesté hier dans la capitale. Sept manifestants ont été tués lors d'affrontements en marge du défilé. Mardi matin, le «conseil des gardiens» a annoncé un recomptage des voix dans certaines régions mais, selon la télévision d'Etat, a écarté l'idée d'annuler le scrutin. Un nouveau rassemblement est prévu ce mardi. Pour la chercheuse iranienne Azadeh Kian, c'est à un «coup d'État contre les partisans de l'ouverture» que l'on assiste. (Photo: lundi, dans le centre de Téhéran. Ghalamnews.ir)
Samedi, des manifestations spontanées ont éclaté un peu partout dans Téhéran, aux cris de «Dictature!, Dictature!», après l'annonce de la victoire, Mahmoud Ahmadinejad, le président sortant de la République islamique d'Iran. Elles ont été violemment réprimées. Autre sujet d'inquiétude : la situation financière de l'Iran, déjà éreintée par la gestion anarchique et clientéliste d'Ahmadinejad, alors que se profile à l'horizon une récession économique «prolongée» pour les pays du Moyen-Orient, selon le FMI.
Vendredi 12 juin 2009, les Iraniens éliront leur président de la République. Si Mahmoud Ahmadinejad se représente pour un second mandat, c'est Mir Hossein Moussavi, ancien premier ministre de 1981 à 1989, qui est désormais favori. Mis au ban de la communauté internationale après l'assassinat du premier ministre libanais en 2005, année de l'arrivée au pouvoir d'Ahmadinejad, Damas est depuis en passe de retrouver toute sa place dans le concert des nations. Et, quel que soit le résultat de l'élection iranienne, la Syrie pourrait bien sacrifier son alliance avec Téhéran, tant les intérêts des deux pays divergent sur tous les dossiers chauds du moment au Moyen-Orient.
Pour l'Arabie saoudite, peu importe qu’Ahmadinejad obtienne ou non un second mandat. Le régime sunnite wahhabite est condamné à composer avec la puissance militaire et démographique de son rival chiite, jusqu’à pousser son roi à se promener main dans la main avec le président iranien pendant le pèlerinage de La Mecque.
Depuis l'élection de Barack Obama, la position des États-Unis à l'égard de l'Iran et de son programme nucléaire s'assouplit. Il est question de négociations directes et sans «pré-conditions» pour sortir d'années de blocage. La position française, elle, définie au temps de George Bush reste inchangée: Paris campe sur une ligne ferme, jugeant l'attitude américaine empreinte de naïveté. Ce décalage s'explique par la présence d'«idéologues durs» dans l'entourage de Nicolas Sarkozy.
Les Iraniens votent vendredi pour élire leur président. Et ce ne sera peut-être plus Ahmadinejad! Le conservateur modéré Mir Hussein Moussavi est désormais placé en tête par les sondages d'opinion, à la faveur notamment d'un débat télévisé dévastateur pour Ahmadinejad. Mediapart rend compte dans une série d'articles de l'inquiétude des régimes arabes confrontés à la puissance iranienne. Premier volet, l'Egypte.
Le Hezbollah et ses alliés, qui pensaient pouvoir renverser l'actuelle majorité parlementaire de Saad Hariri, ont été défaits au cours du scrutin qui s'est tenu, dimanche 7 juin, au Liban. Le succès du mouvement du 14 Mars d'Hariri, appuyé par Washington et Riyad, était qualifié d'«historique» lundi par le quotidien Al Moustaqbal. Il aurait obtenu 71 sièges contre 57 pour l'opposition. «Nous acceptons les résultats avec un esprit sportif et démocratique», a déclaré le leader du parti chiite, Hassan Nasrallah. Pour autant, les dizaines de milliers d'achats de votes via des financements venus principalement d'Arabie saoudite, des États-Unis mais aussi d'Iran, ont jeté une ombre sur un scrutin dont l'enjeu pouvait être résumé ainsi: pour ou contre le Hezbollah ?
En Israël comme dans le monde arabe, l'heure est au questionnement : jusqu'où ira Obama ? S'il n'a pas annoncé de calendrier, quel est son agenda ? Jusqu'où ira-t-il sur le dossier des colonies ? Enthousiaste sur la manière, le monde arabe demeure sceptique sur la capacité du président américain à faire pression sur Israël. Dans la presse israélienne, l'analyse la plus remarquable est à lire dans les colonnes de Haaretz, qui annonce la fin de l'«ère du 11 Septembre». Et beaucoup croient savoir que la solution des «deux Etats» se réalisera en novembre 2010.
En Israël, le discours d’Obama a réveillé les fractures d’une coalition travailliste-Likoud-extrême droite. «Mensonges arabes», «propos naïfs et obtus»... Les déclarations les plus vives sont venues des mouvements des colons de Cisjordanie, directement menacés par les propos d’Obama. Pour le Hamas comme pour l’Autorité palestinienne, le discours constitue au contraire un «bon début».
Israël-Palestine : chronologie du conflit depuis 1947.
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Chères lectrices, chers lecteurs: Depuis janvier 2008, je couvrais pour Mediapart le Maghreb et le Moyen-Orient. Une mission qui, les premières années, fut à la fois exaltante et précaire, comme le sont les débuts des aventures.
Deux des témoins clés de l'enquête publiée en avril dans Mediapart sur l'ampleur et la responsabilité des purges dans l'inefficacité des services antiterroristes turcs ont été arrêtés après la tentative de coup d'Etat en Turquie. La répression engagée par Erdogan est désormais sans limite.
Jadis soutien actif de Ben Ali lorsqu'il était président du FMI, décoré par l'ancien dictateur tunisien, DSK, apprend-on dans Le Parisien, va se pencher «au chevet de la Tunisie» et «mettre ses compétences et son immense carnet d'adresses au service de la Tunisie».
Qu’est-ce que l’islam politique ? Qui sont les Frères musulmans ? À rebours d’une approche globalisante de l’islam politique, l’ouvrage dont j’ai eu le plaisir de diriger la rédaction et qui paraît ce jour a pour objectif de montrer que les organisations issues des Frères musulmans des différents pays du Maghreb et du Moyen-Orient ne constituent pas une seule et même entité mais prennent de multiples visages, qui s’opposent parfois radicalement.