Journaliste politique, chargé du suivi des extrêmes droites
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Le flou du discours de politique générale du premier ministre, destiné à ménager l’extrême droite comme le camp présidentiel, lui a permis de s’éviter une bronca d’entrée de jeu. Mais il n’a généré ni enthousiasme ni hostilité.
Un rassemblement a eu lieu à Paris, dimanche, à l’initiative d’un collectif d’extrême droite pour rendre hommage à Philippine… et pointer du doigt l’immigration. Les statistiques et les experts invitent pourtant à interroger le meurtre de la jeune femme au prisme de la lutte contre les féminicides, loin des débats nauséabonds sur les populations étrangères.
Le parti d’extrême droite profite de sa position centrale pour applaudir les propositions sécuritaires et anti-immigration du ministre de l’intérieur, tout en menaçant de censure le gouvernement à la moindre contrariété. Michel Barnier, lui, semble s’en accommoder.
Après avoir largement contribué au rapprochement entre le chef de l’État et la droite LR sous le précédent quinquennat, l’ancien député a noué des liens privilégiés avec Marine Le Pen et Jordan Bardella, au point de devenir l’« agent traitant » du RN auprès du camp présidentiel. Un rôle aussi utile que gênant pour l’Élysée.
Fort de 126 députés, le groupe d’extrême droite a organisé son séminaire de rentrée dans une ambiance de restructuration du parti, tout en savourant sa position centrale dans l’hémicycle.
Au bord de l’explosion en juin, le parti Reconquête a organisé son université d’été samedi, dans l’espoir de montrer qu’il avait encore quelques ressources. Mais la journée a surtout pris des airs de festival des influenceurs d’extrême droite, réduits à discuter de leurs obsessions entre eux.
Le philosophe Michel Feher publie « Producteurs et parasites ». Il y décrit la façon dont l’extrême droite propose une version morale et racialisée de la lutte des classes, selon une vision du monde qualifiée de « producériste ». Il éclaire ainsi les difficultés stratégiques de la gauche.
La nomination du nouveau premier ministre issu des rangs de LR suscite la méfiance des macronistes et la colère de la gauche, qui crie au déni de démocratie. La droite jubile et l’extrême droite apprécie sa position de faiseuse de rois.
Déçu de son score aux législatives, mais fort du premier groupe de la nouvelle assemblée, le Rassemblement national aura un rôle pivot dans l’hémicycle. Mais sa rentrée sera perturbée par l’ouverture du procès de Marine Le Pen et d’autres cadres pour détournement de fonds publics.
Les dirigeants du Nouveau Front populaire pensent avoir marqué un point, vendredi 23 août, en faisant reconnaître sa défaite à Emmanuel Macron, mais restent loin de crier victoire. Le chef de l’État, pas décidé à nommer Lucie Castets, poursuit ses consultations.
Les cadres du NFP se rendront unis à l’Élysée, malgré les voix dissonantes que font entendre les courants minoritaires du Parti socialiste, opposés à l’alliance avec La France insoumise et qui voient d’un bon œil les hypothèses Bernard Cazeneuve et Karim Bouamrane poussées par les macronistes.
Dans une tribune, les cadres de La France insoumise menacent de demander la destitution d’Emmanuel Macron s’il ne nomme pas Lucie Castets à Matignon. La procédure a peu de chance d’aboutir, et l’initiative divise au sein du Nouveau Front populaire.