Virtuose et moqueur, Coetzee donne à lire son autoportrait
Prix Nobel en 2003, le romancier né en Afrique du Sud et vivant désormais en Australie, J. M. Coetzee prolonge son entreprise autobiographique fictive en commençant par se déclarer mort pour laisser un universitaire poursuivre le travail. L'Eté de la vie est l'un des très grands romans de cette rentrée. Extrait.
Depuis plus de dix ans, à côté de ses romans «normaux», y compris ceux qui mettent en scène son double féminin, la romancière Elisabeth Costello, J. M. Coetzee a entrepris des récits qu'il a pu qualifier d'«autre-biography » (en français dans le texte) – des mémoires qui revendiquent ouvertement la fiction, seul mode de connaissance possible pour Coetzee, dont on se souvient que lors de sa réception du prix Nobel en 2003 il a préféré la lecture d'une nouvelle en guise de traditionnel discours de Stockholm.