En vue de la grève du 5 décembre, la majorité continue de soutenir le projet de réforme des retraites, centrale dans le programme d’Emmanuel Macron. Mais face à l’ensemble des mobilisations sociales, et après un an de mobilisation des « gilets jaunes », des députés souhaitent que l’exécutif joue l’apaisement.
À la veille du 5 décembre, il faut se souvenir d’un des enseignements du Front populaire : c’est la vitalité de la société qui, en 1934, a fait échec à l’extrême droite et qui, en 1936, a bousculé l’inertie des dirigeants de la gauche. Dans cette quête, les voix de Simone Weil ou de George Orwell peuvent servir de guides.
Le gouvernement a tenté de réduire le mouvement du 5 décembre à la défense des régimes spéciaux de retraite, sources de privilèges et d’inégalités. L’origine de ces régimes permet de relativiser ce discours qui, au reste, n’a jamais pris dans l’opinion publique.
En attendant la mobilisation du 5 décembre, le gouvernement continue d’expliquer que toutes les options sont sur la table, sans jamais entrer dans les détails de sa réforme des retraites. Sous couvert de « dialogue », il entretient une forme d’ambiguïté qui nourrit les colères. Décryptage d’une com’ de crise.
Longtemps donnés en modèle, les fonds de pension néerlandais se retrouvent en grande difficulté. La politique de taux négatifs de la BCE est désignée comme la principale responsable de ce malaise. La grande compression exercée sur les salaires depuis trente ans, qui détruit les systèmes sociaux, ronge désormais le système financier.
Après plusieurs jours de polémiques sur la date d’entrée en vigueur du futur « système universel », le premier ministre et le haut-commissaire à la réforme se sont affichés unis lors d’un débat organisé à Pau, dans la soirée, jeudi 14 novembre. Face à la tension sociale et avant la journée de grève du 5 décembre, Edouard Philippe et Jean-Paul Delevoye ont assuré qu’il n’y avait pas urgence à trancher les points douloureux.
Plusieurs milliers de policiers ont manifesté mercredi à Paris pour réclamer le maintien de leur régime de retraite anticipé, l’amélioration de leurs conditions de travail, et clamer leur mal-être face à une « haine du flic ».
Alors que la CGT appelle à manifester ce mardi contre la réforme des retraites, un rappel : pour la moitié des Français de 60 ans, voir reculer l’âge où ils pourront prendre leur retraite ne signifie pas qu’ils devront rester plus longtemps à leur poste. Déjà rejetés en dehors du marché du travail, ils devront patienter encore au chômage, au RSA, en invalidité, ou ne compter que sur eux-mêmes quelques années de plus.
Un collectif citoyen a épluché les données publiques disponibles pour établir les conséquences de la future réforme, en comparant les situations de salariés qui partiront prochainement à la retraite avec ceux qui partiront 30 ans plus tard. Pour des carrières identiques, le niveau des pensions chutera de 15 à 23 %. Pour conserver le même niveau, il faudra travailler trois ans de plus. À partir de ce jeudi 5 septembre, Édouard Philippe reçoit les syndicats et le patronat.
Plusieurs milliers de personnes ont défilé lundi 16 septembre dans la capitale à l'appel du collectif SOS Retraites, qui rassemble seize professions libérales, les avocats en tête de pont. Tous craignent le « hold-up » de leurs caisses de retraite, gérées de manière autonome et appelées à être fondues dans celle du régime général, ainsi qu'une mise à mort des petits cabinets, menacés par la hausse annoncée des cotisations retraite.
En menant une grève d’ampleur, bloquant une bonne partie du transport collectif d’Île-de-France, les agents de la RATP lancent le bal des mobilisations contre la réforme des retraites. Lundi, les professions libérales doivent prendre le relais. Face à cette constellation contestataire, le gouvernement joue la montre.
Le nouveau système par points renverse la logique du système de retraite en conduisant à un ajustement par le niveau de vie des retraités. Injuste par sa négation des différences d’espérance de vie, il ouvre grand la voie à la capitalisation.
Niveau des pensions, âge de départ, inégalités… Les « préconisations » présentées jeudi 18 juillet par Jean-Paul Delevoye permettent de voir plus clair dans le projet de refonte totale du système français de retraites. Les inquiétudes sont nombreuses face à ce qui pourrait être une secousse violente.
En attendant les annonces d’Emmanuel Macron, l’Élysée clôt la polémique autour de l’âge légal de départ à la retraite. Mais le débat, lui, est encore loin d’être purgé. Au sein de la majorité et du gouvernement, il a même créé une nouvelle ligne de fracture, entre ceux qui s’accrochent aux promesses de campagne et ceux qui rappellent qu’un budget voté engage tout autant, sinon plus.
Dans un des huit « ateliers citoyens » organisés par le gouvernement pour débattre de la réforme des retraites, les participants ont été plutôt séduits par le discours du haut-commissaire Jean-Paul Delevoye. Mais ils hésitent à le croire lorsqu'il promet que le régime « universel », par point, sera « stable, cohérent et juste ».
Le gouvernement a commencé à mettre sur la table les premières orientations de la réforme des retraites qu’il souhaite voir aboutir en 2025. Quel mécanisme exact pour le nouveau régime ? Quel sort pour les fonctionnaires, et pour les femmes ? Si les grands principes du futur système sont certes connus, de très nombreuses zones d’ombre perdurent. Tour d’horizon.