L’affaire Alexandre Benalla, dans laquelle la privatisation de la sécurité présidentielle, avec ses dérives barbouzardes, dévoile la part d’ombre du monarchisme macronien. Retrouvez nos enquêtes, entretiens et partis pris.
Dans un jugement du 6 juillet 2022, le tribunal de Nanterre a condamné l’État pour sa tentative de perquisition des locaux de Mediapart du 4 février 2019, la jugeant « ni nécessaire dans une société démocratique ni proportionnée à l’objectif poursuivi ». Le jugement, très sévère pour le parquet de Paris, consacre la liberté d’informer et la protection des sources.
Un président de chambre du tribunal de Nanterre a décidé, lundi 30 mai, de s’abstenir « en conscience » – mais sans autre précision – de juger le procès que Mediapart a intenté à l’État dans l’affaire Benalla, après avoir pourtant présidé il y a moins de deux mois une audience publique consacrée à ce dossier.
Considérant son comportement comme « inadmissible et insupportable au corps social », le tribunal a condamné l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron à trois ans de prison, dont un ferme, dans les affaires des violences du 1er-Mai, du selfie armé et des passeports diplomatiques.
Alexandre Benalla, l’ancien « Monsieur sécurité » de l’Élysée, a comparu pendant trois semaines devant le tribunal correctionnel de Paris pour les violences du 1er mai 2018, un « selfie » avec arme, et l’utilisation de passeports diplomatiques. Tous nos articles.
Alexandre Benalla a été placé en garde à vue, mardi 14 décembre, dans le cadre de l’enquête pour « corruption » sur les contrats de sécurité avec deux oligarques russes, négociés avant et après son départ de l’Élysée, en 2018.
Lors de son procès, Alexandre Benalla a dit travailler pour une ONG internationale basée en Suisse, l’OMRGC. Derrière cette structure, il y a en réalité un mystérieux réseau, dans lequel on retrouve un ancien policier aux prises avec la justice mais aussi un contrat de protection de l’ambassadrice des Émirats arabes unis à Paris.
L’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron a rencontré, fin mai, le nouveau président de Guinée-Bissau en compagnie d’un membre actuel de l’état-major particulier de l’Élysée. Il s'agit de Ludovic Chaker, un ancien militaire qui fut le premier secrétaire général du mouvement En Marche en 2016.
Le parquet de Paris a annoncé vendredi avoir requis le renvoi devant un tribunal d’Alexandre Benalla dans l’affaire des passeports diplomatiques que cet ancien collaborateur d’Emmanuel Macron est suspecté d’avoir indûment utilisés après son renvoi de l’Élysée. Il est également soupçonné d’avoir réalisé des faux.
C’est une opération de nettoyage au sommet de l’État, qui a été décrite par le menu sur procès-verbal. Un témoin clé de l’affaire Benalla a impliqué, mardi 21 janvier, lors d’une audition devant la Brigade criminelle, plusieurs membres de la présidence de la République dans la disparition de deux coffres-forts, dont un à l’Élysée, contenant des documents « sensibles ».
L’ancien gendarme Vincent Crase, ex-responsable de la sécurité du parti LREM, a été interpellé et placé en garde à vue, mardi 17 décembre, dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet national financier (PNF) sur les contrats russes de la galaxie Benalla.
Un an et demi après la disparition du coffre d’Alexandre Benalla, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour « soustraction de documents ou objets (...) en vue de faire obstacle à la manifestation de la vérité ». Sous l’impulsion d’un juge indépendant, les enquêteurs pourront aussi se pencher sur la disparition, au même moment, du contenu d’un second coffre. Celui que l'ancien chargé de mission utilisait à l'Elysée.
Dans le feuilleton Benalla, il joue le rôle de l’homme de l’ombre. L’intermédiaire français Jean-Louis Haguenauer, qui fut l’architecte du contrat russe d’Alexandre Benalla du temps où celui-ci travaillait à l’Élysée, a développé depuis plus de trente ans un réseau d’influence unique en Russie, ainsi qu’une grande proximité avec les services secrets du pays.
Dans un avis rendu le 14 mars, la commission de déontologie de la fonction publique a interdit plusieurs activités à Alexandre Benalla, en soulignant la « confusion » entre ses missions publiques et privées. Un obstacle pour sa reconversion express. D’autant que, selon nos informations, l’ancien collaborateur n’a pas tout dit à l’organisme de contrôle.
Selon nos informations, la société France Close Protection, qui a conclu des contrats de sécurité avec deux oligarques russes, a loué une villa à Marrakech pour le compte d’Alexandre Benalla. Son coût : 14 500 euros. Le bail a été établi en décembre au nom de la compagne de Benalla.
Un rapport d’enquête de la police scientifique, que révèle Mediapart, démontre que les enregistrements de l’affaire Benalla n’ont pas été montés. L’expertise « renforce l’hypothèse » selon laquelle il s’agit bien des voix d’Alexandre Benalla et Vincent Crase, et privilégie la piste d’« un enregistrement par un dictaphone ou un smartphone ».
L’actuel principal garde du corps d’Emmanuel Macron est un proche d’Alexandre Benalla, dont il a poussé au recrutement à l’Élysée dans des conditions dérogatoires. L’homme en question, Christian Guédon, est aussi, d’après son C.V. consulté par Mediapart, un spécialiste dans les « domaines [...] de l’effraction et de l’infiltration », ainsi que « des techniques d’ouverture discrètes des serrures de bâtiments et véhicules » à des fins judiciaires.
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