Alexandre Benalla fait l’objet d’une nouvelle mise en examen pour l’interpellation du Jardin des plantes. Mediapart a aussi révélé ses liens avec Alexandre Djouhri, homme de main de Sarkozy. Fabrice Arfi décrypte ces rebondissements sur notre plateau.
Un oligarque proche de Vladimir Poutine, suspecté par plusieurs magistrats européens d’être lié à la mafia russe, a rémunéré la société de l’un des principaux protagonistes de l’affaire Benalla, le gendarme Vincent Crase. Un paiement de près de 300 000 euros a eu lieu au mois de juin 2018, à une date où le commandant Crase était encore salarié de La République en marche, au titre de responsable adjoint « sûreté et sécurité » du mouvement.
Pendant qu’Emmanuel Macron intensifie son rapprochement avec Nicolas Sarkozy, deux de leurs proches qui ont maille à partir avec la justice, Alexandre Benalla et Alexandre Djouhri, se sont vus à plusieurs reprises ces dernières semaines.
En plus de sa mise en examen pour les « violences volontaires » de la place de la Contrescarpe à Paris, le 1er mai, Alexandre Benalla a été de nouveau mis en examen pour des faits similaires commis dans l’enceinte du Jardin des plantes le même jour. Mediapart avait révélé la vidéo qui accable l’ancien collaborateur d'Emmanuel Macron.
La scène a lieu dans la nuit du 28 avril 2017, au sortir d’un meeting du candidat. Le désormais célèbre ex-collaborateur d’Emmanuel Macron est sollicité pour un selfie dans un restaurant. La photo est prise. Surprise ! Alexandre Benalla y brandit son arme. Problème : il n’avait pas d’autorisation de port d’armes à cette date.
Sous serment, Alexandre Benalla a indiqué mercredi devant les sénateurs qu’il avait détenu un pistolet Glock 43 pendant plusieurs déplacements présidentiels. Le directeur de cabinet de l’Élysée Patrick Strzoda, qui avait appuyé l’autorisation de port d’armes, avait pourtant prétendu le contraire. Problème : il était également sous serment.
La commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla a repris dans une ambiance électrique. Tandis que l’exécutif serre les rangs autour de l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron, les sénateurs insistent sur les zones d’ombre qui entourent les fonctions de l’ancien chargé de mission de l’Élysée.
Un syndicat de policiers, partie civile dans l’affaire des « faux policiers » de l’Élysée, vient de demander l’audition d’Ismaël Emelien, conseiller spécial de Macron, accusé d’avoir détenu le CD-Rom montrant les images volées de la vidéosurveillance des violences du 1er mai. Mediapart a consulté les pièces de l’enquête qui embarrassent ce collaborateur du président.
Khélifa M. raconte comment le 1er mai, au Jardin des plantes à Paris, Alexandre Benalla et Vincent Crase l’ont violemment interpellé. À la suite de la diffusion de ces vidéos par Mediapart, le parquet de Paris a élargi l’enquête à ces nouveaux faits. Auditionné dans le cadre de l'enquête, Khélifa M. annonce vouloir déposer plainte.
Plusieurs hauts fonctionnaires jugent « légitimes » les violences commises le 1er mai dernier par l’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron et justifient ainsi l’absence de procédure à son encontre. À leurs yeux, le seul problème, c’est qu’il n’était ni policier ni gendarme.
Comme le manifestant de la place de la Contrescarpe, Alexandre Benalla a défait le président d’un seul coup, et plus accompli en une journée que toutes les critiques adressées au chef de l’État depuis un an. Et toutes sirènes hurlantes, il a conduit Emmanuel Macron jusqu’à ce moment où un président perd à la fois la confiance des électeurs et sa crédibilité en tant que narrateur politique.
Alexandre Benalla n’était pas le seul pivot de l’équipe de sécurité d’Emmanuel Macron. Mediapart reconstitue le réseau informel de ces conseillers de l’ombre du président, et révèle l’existence d’un autre de ses membres, Alexandre Carayon, placé au renseignement et à la lutte contre le terrorisme. Des « copinages malsains » au cœur de l’Élysée.
Cherchant à minimiser l’affaire Benalla, la secrétaire d’État Marlène Schiappa avait affirmé que le sujet n’intéresse pas « les gens ». Mediapart a arpenté sa ville du Mans, des beaux quartiers à une base de loisirs plus populaire. Beaucoup se disent blasés de la politique, de l’« ancien » comme du « Nouveau monde ».
Il n’y a pas d’Alexandre Benalla à l’Élysée sans Emmanuel Macron, auquel le premier doit tout. Mais il n’y a pas non plus d’affaire Benalla sans le soutien apporté par le président de la République à son homme de confiance. C’est cette couverture, jusqu’au mensonge, qui en fait une affaire d’État.
Les dix jours d’auditions à l’Assemblée et au Sénat ont permis de retracer plus précisément la chronologie de l’affaire impliquant l’Élysée, mais surtout de soulever les incohérences sur la « sanction » prononcée par le Palais ainsi que les zones d’ombre sur le rôle tenu par l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron. L'enquête du Sénat reprendra en septembre.
Mediapart dévoile la liste des résidents du « quai Branly » à la date de décembre 2017, l'annexe où sont logés des personnels de l’Élysée et des collaborateurs d’Emmanuel Macron. C’est là qu’Alexandre Benalla s’apprêtait à emménager, dans un 80 m2. Nous publions également le fichier des occupants des « années Hollande ».
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