Le syndicat de police Vigi, partie civile dans le dossier Benalla, dénonce de multiples anomalies dans la conduite de l’enquête judiciaire et la trop grande proximité entre le procureur de Paris et le pouvoir politique. Il réclame le dépaysement du dossier.
Une nouvelle enquête de Mediapart permet aujourd’hui d’affirmer, preuves à l’appui, qu’Alexandre Benalla a bien été l’architecte, depuis l’Élysée, d’un contrat sécuritaire avec un proche de Poutine, soupçonné de liens mafieux. L’ancien conseiller de Macron a également fait affaire, en décembre dernier, avec un second oligarque russe. Au total, ces contrats s’élèvent à 2,2 millions d’euros. Une partie des fonds a été perçue par Benalla au Maroc.
L’affaire Benalla réserve tellement de rebondissements qu’on s’y perd. La semaine, entamée par une tentative de perquisition au siège du journal, a été particulièrement riche. Cette synthèse répondant aux principales questions de nos lecteurs devrait vous permettre de vous y retrouver.
Contrairement à ce qu’il a répété, Alexandre Benalla est bien impliqué dans l’affaire du contrat russe. La société de sécurité Velours, sous-traitante du marché, a elle-même reconnu vendredi auprès de l’AFP que l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron avait joué le rôle d’intermédiaire du temps où il était à l’Élysée.
Le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête pour « corruption » sur le contrat de sécurité signé avec l’oligarque russe Iskander Makhmudov, négocié par Alexandre Benalla du temps où il était à l’Élysée. Mediapart avait révélé l’existence de ce contrat et ses coulisses au mois de décembre.
Le parquet de Paris entretient le mystère sur les « éléments » à l'origine de son enquête visant à identifier les sources de notre journal. La procédure repose en réalité sur des rumeurs transmises par le pouvoir exécutif. Les services du premier ministre ont alerté la justice à la suite de questions d’un journaliste de l’hebdomadaire Valeurs actuelles.
Les juges d’instruction chargés de l’enquête sur les violences du 1er Mai ont estimé que les deux anciens collaborateurs d’Emmanuel Macron avaient violé leur contrôle judiciaire en se rencontrant le 26 juillet 2018, quatre jours seulement après leur mise en examen.
C’est désormais un fait : Alexandre Benalla et son ami Vincent Crase, ex-responsable sécurité de LREM, ont menti à plusieurs reprises, sous serment, devant la commission d’enquête du Sénat. En particulier sur un point clé : le contrat de sécurité signé avec Iskander Makhmudov, un oligarque russe proche de Poutine.
Pour protéger ses sources, Mediapart s’est opposé à une perquisition dans l’enquête pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » ouverte par le parquet. Nous avons en revanche donné suite à la réquisition formulée par les juges de l’affaire du 1er Mai, en remettant sept enregistrements, dont un inédit, dans lequel Benalla et Crase discutent de détruire des preuves.
Macron, contrat russe, violences du 1er Mai… Une enquête de plusieurs mois de Mediapart, qui repose sur une dizaine de sources indépendantes et de nombreux documents inédits, dont des extraits sonores, jette une nouvelle lumière sur les dessous de l’affaire Benalla. Révélations.
Un collaborateur de la présidence utilisant son statut pour faire affaire avec un milliardaire proche de Vladimir Poutine : l’information a de quoi inquiéter un pouvoir qui craint les « manipulations » de la « russosphère ». Mais l’implication de Benalla dans le contrat russe signé lorsqu’il était encore à l’Élysée ne fait officiellement réagir personne en Macronie.
Alors qu’Alexandre Benalla continue de démentir tout lien avec le contrat de sécurité signé en juin 2018 avec un oligarque russe proche de Poutine, une nouvelle connexion apparaît aujourd’hui avec un troisième personnage de l’affaire : Reynald Chevallier, un agent de sécurité du parti LREM, qui intervient comme « prof de sport à l’Élysée », selon Benalla lui-même.
Alexandre Benalla a été mis en examen pour « usage public et sans droit d’un document justificatif d’une qualité professionnelle », dans le cadre de l’enquête sur ses passeports diplomatiques. Placé sous le statut de témoin assisté pour les soupçons de « faux » et « usage de faux », il sera auditionné lundi au Sénat.
Contrairement à ce qu’il a affirmé, Alexandre Benalla est lié à divers degrés, y compris financiers, aux principaux protagonistes d’un contrat de sécurité signé en juin 2018 avec un oligarque russe proche de Vladimir Poutine, par ailleurs soupçonné d’accointances avec l’un des pires groupes criminels moscovites.
Alexandre Benalla affirme à Mediapart avoir échangé très régulièrement avec Emmanuel Macron, sur des « thématiques diverses » comme les gilets jaunes, depuis sa mise à l’écart l’été dernier. L'Élysée avait pourtant assuré n'entretenir « plus aucun contact » avec lui. « Ça va être très dur de le démentir parce que tous ces échanges sont sur mon téléphone portable », confie l’ancien collaborateur du président, qu’il décrit par ailleurs comme étant entouré de « technocrates » qui « appartiennent à une famille pire que la mafia ».
Alors que l’Élysée a assuré ces derniers jours qu’il n’était pas « un émissaire officiel ou officieux » de la République, Alexandre Benalla voyage depuis plusieurs mois avec un passeport diplomatique, selon des informations obtenues par Mediapart. Le précieux document, utilisé ces dernières semaines pour entrer dans différents pays africains ainsi qu’en Israël, et qui porte la référence 17CD09254, a été délivré le 24 mai 2018.
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