Quelle ligne la droite doit-elle adopter dans l'affaire Cahuzac ? Ce débat, l'UMP l'a eu à plusieurs reprises en interne. Tiraillé sur la question, le parti se livre à un numéro d'équilibriste depuis les aveux de l'ex-ministre du budget, dont elle a vanté les qualités jusque très récemment. Récit.
Après l’avoir beaucoup soutenu, les députés PS dénoncent les « mensonges » de Jérôme Cahuzac. Beaucoup jugent sa carrière politique terminée. La droite, elle, délaisse sa retenue des dernières semaines et raille la « République exemplaire » de François Hollande.
L'ancien ministre du budget a pris rendez-vous ce mardi avec les juges d'instruction en charge de l'enquête sur son compte suisse pour passer aux aveux.
« Bien pire qu'une simple erreur individuelle », l'attitude de l'ancien ministre du budget est un « attentat contre la démocratie », affirme le secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts, Pascal Durand. Entretien express.
M. Cahuzac reconnaît devant les juges les faits révélés par Mediapart. En mentant hier à la représentation nationale, il a fait sombrer davantage la Ve République dans la régression démocratique. Leçons d'un parjure.
Après avoir soutenu durant des semaines Jérôme Cahuzac, le ministre de l'économie Pierre Moscovici s'en démarque désormais plus ou moins subtilement. Au risque d'être mis face à ses précédents propos. Les journalistes ont aussi retrouvé des sources mettant en cause l'ex-ministre du budget.
La démission du ministre provoque un choc chez les socialistes. Beaucoup continuent à le soutenir, d'autres s'interrogent sur la piste d'un financement politique par les laboratoires pharmaceutiques.
Les députés UMP sont étonnamment cléments depuis le début de l'affaire. Sans doute parce que Jérôme Cahuzac incarnait l'aile droite du gouvernement. Mais aussi parce que les révélations viennent d'un journal qu'ils connaissent trop bien, et que les juges qui vont instruire ce dossier travaillent déjà à des affaires les concernant.
Après quatre mois de soutien, discret mais tenace, le président de la République a fini par trancher. L'ouverture d'une information judiciaire pour blanchiment de fraude fiscale rendait intenable la position de Jérôme Cahuzac.
L’information judiciaire, ouverte mardi, vise non seulement des faits de « blanchiment de fraude fiscale », mais aussi l'argent que le ministre, désormais démissionnaire, aurait touché grâce à l'industrie pharmaceutique.
Jérôme Cahuzac n'a pas hésité à user de tous les moyens de l'État pour tenter d'étouffer l'affaire de son compte suisse. Appuyé par les communicants de Stéphane Fouks, il aura su embarquer à sa suite l'ensemble du pouvoir, une partie de son administration et la plupart des médias.
Le parquet de Paris a décidé d'ouvrir une information judiciaire visant Jérôme Cahuzac pour « blanchiment de fraude fiscale ». Il valide ainsi l'ensemble des informations publiées par Mediapart.
Jamais depuis son élection, le président de la République ne s’était exprimé sur l’attitude qu’il prônerait en cas de mise en cause judiciaire d’un ministre. Il a fini par trancher.
L’enquête préliminaire pour « blanchiment de fraude fiscale » visant le ministre du budget a établi l’authenticité de l’enregistrement révélé par Mediapart, dans lequel Jérôme Cahuzac reconnaît détenir un compte à l’UBS de Genève. La bande n’a pas été manipulée et il s’agit bien de la voix de M. Cahuzac, d’après les experts sollicités et les témoins entendus.
Le ministre du budget, déjà visé par une enquête judiciaire pour « blanchiment de fraude fiscale », a-t-il truqué ses déclarations de patrimoine ? Sa propre administration se le demande. Mediapart publie un document qui prouve que le fisc a engagé des vérifications approfondies sur les déclarations d’impôt sur la fortune du ministre, dont la sincérité pourrait être remise en cause.
Jérôme Cahuzac tente de sauver son poste ministériel en multipliant les pressions sur la justice et en liant à son sort tout le pouvoir exécutif. C’est une stratégie risquée, qui pourrait exaspérer Matignon et l’Élysée tant ils se retrouvent ainsi placés en première ligne du scandale.