Dans le sillage des révélations autour de la Ligue du LOL, un petit club d'hommes travaillant dans les médias et la publicité, accusés d'avoir harcelé, pourchassé et dénigré des femmes, plusieurs rédactions ont été secouées par des révélations sur leurs pratiques internes.
Si l’enquête judiciaire visant l'ancien présentateur vedette Patrick Poivre d’Arvor a été classée sans suite, les 23 témoignages de l’affaire posent la question de la responsabilité de la chaîne. Les 9 et 18 novembre, les élus syndicaux ont interpellé la direction. Elle n’a pas souhaité réagir publiquement ni diligenter d’enquête interne.
Accusations de harcèlement moral, d’agissements sexistes ou à connotation sexuelle, homophobie, comportements brutaux : des enquêtes internes ont révélé un climat « délétère » au sein de la chaîne, en pleine réorganisation de l'audiovisuel public. La direction de la rédaction est mise en cause.
À la suite d’un audit interne, deux journalistes connus de l’hebdomadaire ont été licenciés, accusés d’agissements sexistes et de harcèlement sexuel et, dans un cas, également de harcèlement moral. Pour nombre de salarié.e.s, cet audit lève la « chape de silence et de honte » qui pesait sur le journal depuis de longues années. La direction fait son mea culpa.
Publiée jeudi 7 mars, une enquête réalisée par trois associations – Prenons la une, Nous toutes et Paye ton journal – met en évidence l’étendue du sexisme et du harcèlement, ainsi que le manque de procédures d’alerte dans les médias.
Les révélations sur la Ligue du LOL secouent le magazine culturel Les Inrockuptibles, où deux cadres ont été mis à pied. Plusieurs salariés dénoncent des méthodes qui ont également eu cours au sein de la rédaction, sans que la direction n’y mette fin.
Le fondateur de la Ligue du LOL, Vincent Glad, est personnellement mis en cause par deux femmes. Il coadministrait un compte impliqué dans plusieurs campagnes de cyberharcèlement. Il affirme n’avoir « harcelé personne avec ses propres tweets ».
Plusieurs membres de la Ligue du LOL se sont livrés à des publications ou à des opérations de dénigrement en ligne à caractère raciste et antisémite. Deux d’entre eux, Gautier Gevrey et Julien Verkest, travaillent à la mairie de Paris. Ils ont été suspendus le 18 février, après la publication de cet article.
Plusieurs salariés de la presse ou de la communication ont participé, de près ou de loin, au harcèlement présumé de dizaines d’internautes. Leurs employeurs, qui se retrouvent à devoir gérer les sanctions, sont dans l’embarras.
Alors que la France a longtemps fait figure de retardataire, les violences sexistes et sexuelles font de nouveau la une de l’actualité avec, au cœur des dernières révélations, la situation dans plusieurs médias. La presse avait jusque-là peiné à mener sa propre introspection.
La grande majorité des journalistes hommes du site étaient inscrits sur une boucle de messages où s’échangeaient des remarques à caractère sexiste, raciste ou homophobe. La direction a aussitôt décidé d’importantes sanctions disciplinaires.
Depuis vendredi, les accusations publiques émanant de femmes et d’hommes harcelés en ligne se sont multipliées sur les réseaux sociaux. Après s’être excusés, plusieurs journalistes ayant pris part à ce harcèlement ont démissionné ou ont été mis à pied.
Slate, dont le rédacteur en chef, Christophe Carron, faisait partie du groupe de la Ligue du LOL et s’est dit « désolé » d’en avoir fait partie, publie le témoignage de Lucile Bellan, qui a subi les agissements de la Ligue du LOL. Elle raconte son expérience, sa collaboration avec Slate et ses questionnements.
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