Dossier Notre dossier sur l’antisémitisme en France
Alors que le ministère de l’intérieur a annoncé que le nombre de faits à caractère antisémite signalés aux policiers et gendarmes a augmenté de 74 % en France en 2018, voici rassemblés dans cette page tous nos articles, enquêtes et reportages (et quelques-uns de vos billets de blog) sur la résurgence de l’antisémitisme en France.
Pour la politologue Nonna Mayer, le mouvement des gilets jaunes n’est pas antisémite en soi, mais se prête plus que d’autres à une instrumentalisation, car il s’agit d’une mobilisation contre les élites, traditionnellement associées aux juifs dans les préjugés antisémites.
Plusieurs membres de la Ligue du LOL se sont livrés à des publications ou à des opérations de dénigrement en ligne à caractère raciste et antisémite. Deux d’entre eux, Gautier Gevrey et Julien Verkest, travaillent à la mairie de Paris. Ils ont été suspendus le 18 février, après la publication de cet article.
Alors que le ministère de l’intérieur a annoncé un bond des actes antisémites de 74 % en France en 2018 et que la justice a été saisie à la suite de plusieurs actes antisémites à Paris et à Sainte-Geneviève-des-Bois, entretien avec Delphine Horvilleur, rabbin et figure singulière du judaïsme français, qui publie un livre sur la question.
Haine absolue de l’Autre, l’antisémitisme n’est pas une variante du racisme mais son noyau dur. Toute complaisance, relativisme ou négligence envers ses manifestations ouvre la voie à la hiérarchie des humanités. Toute instrumentalisation politicienne de cette cause suprême l’affaiblit, au risque de la discréditer.
Dans Antisémitisme et homophobie : clichés en scène et à l’écran, l’historienne Chantal Meyer-Plantureux retrace comment des figures de réprouvés furent offertes à la détestation publique sous la IIIe République. En attendant le passage à l’acte.
Depuis la mi-novembre, la mouvance hétéroclite de l’extrême droite radicale tente de se refaire une santé grâce au mouvement des « gilets jaunes ». Des identitaires aux royalistes, en passant par les conspirationnistes dieudonno-soraliens, tour d’horizon d’une nébuleuse dopée par cette mobilisation aux contours politiques inédits.
Dans le département francilien, dont les statistiques sur l’antisémitisme sont dans la moyenne du reste de la région parisienne, l’insécurité est réelle et les synagogues se vident. Ceux qui restent se divisent entre repli communautaire et volonté d’ouverture par l’éducation et le dialogue interreligieux.
Depuis quelques mois, les actes antisémites se multiplient dans les établissements d’enseignement supérieur. Une jeune étudiante en médecine vient de déposer une plainte pour injures antisémites contre des camarades de promotion. Le président de l’Union des étudiants juifs de France est inquiet. Il alerte sur une banalisation de ces actes, et notamment de la haine en ligne.
Débarqué du FN après avoir divulgué la vidéo des insultes racistes du numéro 2 du Front national de la jeunesse (FNJ), l’ex-président d’un collectif frontiste dénonce la « chasse aux sorcières » dont il a été victime. À Mediapart, Daniel A. affirme aussi avoir été lui-même « harcelé » par ce responsable frontiste, à coups de remarques « xénophobes », « antisémites », « homophobes ».
Mediapart Live a ouvert ses portes à des personnalités aux profils variés – de Claude Askolovitch à Raphaël Enthoven en passant par Marwan Muhammad ou Dominique Vidal – pour diagnostiquer l’antisémitisme en France et évaluer les moyens les plus pertinents de le combattre.
Des milliers de personnes ont défilé mercredi soir à Paris en hommage à Mireille Knoll et contre l’antisémitisme, choquées par le meurtre de cette octogénaire juive qui avait échappé à la rafle du Vél d’Hiv. Cette mobilisation a été entachée par une violente prise à partie par la Ligue de défense juive (LDJ) des députés de la France insoumise.
Dans les écoles juives marseillaises, les militaires de l’opération « Sentinelle », présents en permanence depuis les attentats 2015, sont repartis. Sans céder à la paranoïa, parents et enfants n’ont pas retrouvé leur « légèreté » d’avant.
Selon la Commission nationale consultative des droits de l’homme, les Français sont plus tolérants que jamais. Ce qui n’a pas empêché, en 2017, une légère hausse des actes violents racistes recensés par le ministère de l’intérieur.
En affirmant que l’antisionisme était « la forme réinventée de l’antisémitisme », Emmanuel Macron a endossé, de manière inédite, la rhétorique du Crif et de Netanyahou. A-t-il aussi mis le doigt sur un angle mort de certaines gauches propalestiniennes ? La polémique est ancienne, mais s’est violemment et récemment reconfigurée.
Pour Antoine Gallimard, « l’antisémitisme n’est plus du côté des chrétiens mais des musulmans ». Sur quoi se fonde cette vulgate de plus en plus répandue ? Et les gauches ont-elles perdu leur radar sur le sujet en raison d’œillères sociologiques ou idéologiques ?