De plus en plus d'enfermement pour les personnes souffrant de troubles psychiques : c'est une des conclusions du rapporteur de la mission sur la santé mentale, Denys Robiliard, invité aux Assises citoyennes pour une hospitalité en psychiatrie, qui se tenaient ce week-end.
Comment, du champ psychiatrique, la notion de santé mentale s'est-elle déplacée sur le champ économique ? Entretien vidéo avec le psychiatre Mathieu Bellahsen, auteur du livre La Santé mentale – Vers un bonheur sous contrôle (Éd. La Fabrique).
On ne soigne plus – trop long –, on neutralise toute détresse psychique, dès la première alerte. Histoire de soumettre chacun aux normes et aux performances qu'exige la société capitaliste. Telle est la démonstration d'un médecin, Georges Zimra, dans Les Marchés de la folie (Ed. Berg International). Rencontre.
La loi réformant les soins sous contrainte entre en application aujourd'hui. Elle ne vise qu'un objectif: rendre encore plus difficiles les sorties de patients hospitalisés sans leur consentement.
Dans quelles conditions sont enfermés les malades mentaux considérés comme dangereux pour la société? Nous avons été autorisés à entrer dans l'unité pour malades difficiles (UMD) de l'hôpital Paul-Guiraud, à Villejuif.
Dans Un homme comme vous – Essai sur l'humanité de la folie, le journaliste Patrick Coupechoux démontre comment le concept de “santé mentale” exclut les grands malades psychiatriques.
À Paris, quelque 2 000 personnes passent chaque année par l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police, un lieu unique en France. Le contrôleur général des lieux de privation de liberté a demandé sa fermeture, mais la préfecture de police fait de la résistance et veut se contenter de menues réformes.
Le documentaire de Régis Sauder (à qui l'on doit Nous, princesses de Clèves) sort ce mercredi en salle. Être-là est un très beau film sur un sujet invisible : les soins psychiatriques en prison. Avec un extrait du tournage non retenu dans le film.
La tuerie de Newtown a relancé le débat sur l’état des structures de soins psychiatriques. Sous-financée, oubliée, la prise en charge de la santé mentale aux États-Unis est insuffisante. Obama souhaite augmenter les moyens en ce sens.
Cette semaine, la Parisienne Libérée chante le 3e plan autisme, le lobbying des méthodes comportementales et l'intervention politique dans le choix des techniques de soins.
Le documentaire «Un monde sans fous?», que Mediapart diffuse à partir d'aujourd'hui, démonte le discours sécuritaire qui tient lieu de politique de santé publique. Un projet de loi vise en effet à imposer des soins sous contrainte hors de l'hôpital. Texte dangereux, il pourrait avoir l'effet inverse de celui proclamé.
Pour soigner les schizophrènes, il y a d'autres voies que l'enfermement et le bracelet électronique. Organiser et penser le lien social, la relation aux autres, s'avère depuis longtemps plus efficace. C'est ainsi que fonctionne la clinique psychiatrique de La Chesnaie, l'un des rares lieux de la psychiatrie institutionnelle en France. Avec un diaporama sonnore.
L'enfermement n'a jamais soigné la folie mais une organisation de l'espace et du temps peut l'apaiser. C'est le «travail de civilisation» que défend le psychiatre Guy Dana et qu'il expose dans un petit livre: Quelle politique pour la folie?. Explications sur le terrain.
A 20 ans, Janet Frame entre en hôpital psychiatrique, va y subir plus de 200 électrochocs, échapper de peu à la lobotomie. A sa mort, en 2004, elle a figuré deux fois sur la liste du Nobel. Une œuvre lucide, bouleversante au sens premier, cruelle, que, à l’heure où entre en application la loi régressive sur l’obligation de soins, tout psychiatre en devenir et tout législateur devraient avoir, eux, l’obligation – et le plaisir – de lire.
«Discret», disent unanimement de lui tous ceux qui aujourd'hui lui rendent hommage. Tellement «discret» que l'engagement du «porteur de valises» Francis Jeanson pour la psychiatrie en est presque oublié. Il ne fut pourtant pas des moindres et son action n'est pas sans rappeler celle de Felix Guattari et Gilles Deleuze à la clinique de La Borde. La discrétion en plus.