Le régime communiste chinois mène une guerre de l’information visant à discréditer le mouvement de protestation à Hong Kong. Cherchant à imposer l’image d’un consensus régnant en Chine sur cette crise, Pékin adopte notamment un discours musclé vis-à-vis des médias étrangers. Explications.
La cheffe de l’exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, a annoncé mercredi 4 septembre le retrait pur et simple de son projet controversé d’extradition vers la Chine pour tenter de mettre fin à l’une des crises politiques les plus graves depuis la rétrocession en 1997. Elle rejette cependant les autres revendications, en particulier la création d’une commission d’enquête indépendante sur les violences policières.
Pour faire taire la contestation, le gouvernement de Hong Kong agite le spectre d’une grave crise économique. Il est en réalité trop tôt pour le dire, mais une chose est sûre : ce territoire continue de représenter un maillon clé de la stratégie d’investissements à l’étranger des entreprises chinoises, qui profitent de son système capitaliste pour s’aligner sur les standards internationaux.
Dimanche dernier, plus de 1,7 million de personnes ont contesté l’autorité de Pékin à Hong Kong. Ils s’apprêtent à récidiver en fin de semaine à l’appel du Front civil des droits de l’homme. La moitié des manifestants se considèrent issus de la classe moyenne et 41 % sont issus des classes populaires. « Ils sont loin d’avoir tous 20 ans », constate un retraité manifestant.
Pour la deuxième journée consécutive, les vols à l’aéroport de Hong Kong sont suspendus. Alors que la contestation s’amplifie, les autorités gouvernementales ont de plus en plus recours à la violence pour arrêter le mouvement. Le gouvernement chinois menace d’intervenir. Cette stratégie de la peur ne dissuade pas les manifestants, persuadés que s’ils arrêtent leur mouvement cette fois-ci, « il n’y aura pas d’autre fois ».
Au lendemain d'une grève générale à Hong Kong – une première depuis plus de cinquante ans sur l’archipel –, entretien avec l’universitaire Jean-Philippe Béja, pour comprendre la spécificité de ce mouvement populaire et le bras de fer avec Pékin.
Une grève générale a paralysé Hong Kong ce lundi, sur fond d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. L’archipel vit sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession par Londres en 1997.
Les mobilisations massives qui agitent Hong Kong, pour demander l’annulation d’un projet de loi autorisant l’extradition vers la Chine, réveillent parfois un sentiment anti-chinois très vif, et risquent de renforcer les mouvements indépendantistes. Ceux-ci se font discrets pour éviter la répression. Pour l’instant, du moins.
La cheffe du gouvernement de Hong Kong, Carrie Lam, a de nouveau présenté mardi ses excuses, mais n’a toujours pas annoncé l’abandon officiel du projet d’extradition vers la Chine. Cette réforme a servi de catalyseur aux colères d’une population qui est massivement descendue dans les rues.
Alors que les manifestations massives ne cessaient de croître, et que les violences policières laissaient craindre une radicalisation du mouvement, la cheffe de l’exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, a finalement choisi samedi de retirer le texte de loi autorisant les extraditions vers la Chine. Mais la renaissance du mouvement civique hongkongais pourrait se prolonger.
Des centaines de milliers de personnes ont défilé dimanche contre un projet de loi qui faciliterait le transfert de suspects vers la Chine continentale.