Marine Le Pen, candidate pour la troisième fois à l’élection présidentielle, n’a sans doute jamais été aussi près d’accéder au pouvoir. La candidature concurrente d’Éric Zemmour, loin de l’avoir plombée, lui a permis de parachever sa stratégie de «dédiabolisation». Tandis que l’ancien journaliste du «Figaro», avec la complicité de certains médias, a su imposer dans le débat public des sujets comme la «remigration» ou le «grand remplacement».
Marine Le Pen a rejoué son débat raté face à Macron lors de son dernier meeting dans le Pas-de-Calais. Dans la salle survoltée, la colère dominait parmi ses sympathisants qui craignent une élection « truquée ».
Qualifiée pour le second tour, la candidate d’extrême droite, qui a beaucoup travaillé à lisser son image pour masquer la brutalité de son programme, doit désormais convaincre qu’elle est prête à gouverner. Une marche encore bien haute pour celle qui apparaît plus isolée que jamais.
La candidate du Rassemblement national multiplie les signaux à l’égard de l’électorat féminin et se présente même comme la défenseure de ses droits. Mais les discours se heurtent à la réalité de son programme et aux votes de son parti.
La candidate du RN a annoncé vouloir écouter « le peuple » méprisé par Emmanuel Macron. Le rôle de composition de la grande démocrate, en réalité dans la plus pure tradition plébiscitaire, n’aura pas tenu bien longtemps.
La candidate du RN, talonnée par Jean-Luc Mélenchon, a décidé de tendre la main aux électeurs de La France insoumise et d’axer sa campagne d’entre-deux-tours sur « le travail » et « l’injustice sociale ».
Avec 7 % des suffrages exprimés, le candidat d’extrême droite Éric Zemmour termine en quatrième position, loin derrière le duo Macron-Le Pen. Un échec patent pour l’ancien chroniqueur de CNews qui représente néanmoins une réserve de voix potentielle pour Marine Le Pen.
À la veille du premier tour, Mediapart a demandé à une douzaine de représentants de la société civile de décrire les dégâts que produirait une présidence d’extrême droite, en matière de justice ou d’éducation, pour les droits des femmes ou des étrangers. Revue des catastrophes prévisibles.
Malgré une campagne laborieuse, axée sur la haine de l’étranger et de l’islam, Éric Zemmour reste le candidat que bon nombre de personnes souhaiteraient voir accéder au pouvoir. Derrière leur « fascination » pour l’ancien polémiste d’extrême droite, certains de ses électeurs racontent à Mediapart ce qui détermine leur vote.
À trois jours du premier tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen a exhorté son camp à se mobiliser et joué, comme jamais, sur la corde « féminine » pour rallier le vote des électrices, essentiel à son élection.
Derrière sa fade campagne, la candidate d’extrême droite défend un programme brutal, profondément xénophobe et autoritaire, qui mettrait la France au ban des démocraties européennes.
Directrice de recherche émérite au CNRS, spécialiste de l’extrême droite, la sociologue analyse la dynamique électorale de Marine Le Pen à quelques jours du premier tour de la présidentielle. Elle juge une victoire de la candidate « hautement improbable », mais « rien n’est impossible ».
À six jours du premier tour, l’extrême droite, avec non pas un mais deux candidats, peut-elle remporter l’élection ? Tentative de réponses avec nos journalistes et nos invités.
L’enquête intellectuelle et historique « Zemmour et nous », de Judith Cohen Solal et Jonathan Hayoun, analyse les ressorts de l’antisémitisme du candidat d’extrême droite, qui revendique son identité juive. Elle souligne aussi combien les ambiguïtés de Zemmour prospèrent sur une amnésie bien française de l’antisémitisme d’État.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, Marine Le Pen assure qu’elle a toujours défendu une ligne « à équidistance » des États-Unis et de la Russie. En réalité, dès son arrivée à la tête du FN en 2011, elle a soutenu le Kremlin et son parti a bénéficié de deux prêts russes.
Marine Le Pen a mis en sourdine sa dénonciation de la corruption de ses adversaires, au profit d’attaques contre la « justice politique ». Car, ces dernières années, les affaires financières la visant elle ou son parti et ses cadres s’accumulent.