Depuis l’assemblée générale qui s’est tenue au Palais de justice le mardi 11 janvier, la grève des avocats qui dure depuis six semaines, semble avoir pris un nouveau tournant. Les robes noires s’organisent pour faire profiter de leur mouvement contre la réforme des retraites les justiciables les plus faibles.
Les salariés des 19 centrales nucléaires contestent le projet de réforme des retraites depuis le 5 décembre. Toujours mobilisés pour les journées nationales, ils réfléchissent à des moyens plus radicaux pour se faire entendre.
Malgré la réquisition des trois incinérateurs de Paris, les salariés du secteur restent mobilisés contre la réforme des retraites. À Saint-Ouen, l’usine est toujours à l’arrêt. Quelques heures avant la manifestation de ce mardi, Philippe Martinez est venu resserrer les rangs.
Ils sont salariés de la sous-traitance, ouvriers du nucléaire, égoutiers, infirmières… et craignent de devoir travailler beaucoup plus longtemps si la loi sur les retraites est adoptée.
Dans un courrier révélé par Mediapart, la secrétaire d’État chargée de l’égalité a demandé au premier ministre de mieux prendre en compte, dans le futur régime de retraites, la pénibilité que vivent les « femmes de chambre, auxiliaires de vie à domicile, puéricultrices, etc. ».
Les députés de La République en marche, en soutien total à la réforme des retraites et au gouvernement, essaient par petites touches de combler les lacunes du texte sur la pénibilité et les droits familiaux. Une stratégie sans grande ambition.
Pour la première journée de discussion au sein de la commission spéciale sur la réforme des retraites, le 3 février, les gauches, parfois aidées par la droite, ont fait union pour déconstruire le projet de loi. LREM et ses alliés se sont tus, comme tout le gouvernement.
Avec l’entrée en vigueur du nouveau système de retraite universel, les Caisses d’assurance retraite et de santé au travail sont appelées à disparaître. Sauf que celles-ci s’occupent aussi de la prévention et de la réparation liées aux risques professionnels. Qui va donc gérer demain la santé des salariés ?
Camille Peugny, enseignant-chercheur à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, explore le lien entre inégalités et nouveau régime de retraites.
Plein de certitudes, le gouvernement a pensé gagner facilement la bataille de l’opinion avec ses arguments. En réalité, la défaite sur le terrain des idées a été complète. Et pose le problème de l’avenir politique de la réforme.
Partout en France, la mobilisation pour cette neuvième journée nationale de manifestation contre la réforme des retraites est en baisse. Selon le ministère de l’intérieur, seulement 108 000 personnes ont défilé. Une question revient, lancinante : faut-il monter d’un cran dans la radicalité ?
Avant la conférence de financement, les députés ont commencé leurs auditions sur la réforme des retraites, au sein d’une commission spéciale. Dopées par l'avis critique du conseil d'Etat, les oppositions tentent de freiner, voire bloquer le projet de loi, et pointent tous ses écueils. La majorité, elle aussi, réclame des précisions au gouvernement.
Dévoilée le 24 janvier, l’étude d’impact du projet de loi de réforme des retraites ne présente pas la vérité des faits. Elle « oublie » notamment les effets de l’âge pivot, la mesure qui est pourtant au cœur de la réforme.
Des projections financières « lacunaires », des « différences de traitement » injustifiées, un recours exagéré aux ordonnances, des promesses contraires à la Constitution… Dans son avis rendu le 24 janvier, le Conseil d’État attaque sévèrement la réforme des retraites. Et dénonce l’empressement de l’exécutif à vouloir faire passer un texte dont la « sécurité juridique » n’est pas garantie.
Depuis deux ans, l’exécutif entretient une stratégie du flou sur une réforme qui va toucher plus de 45 millions de personnes. Comment le nouveau régime se mettra-t-il en place ? Il est demandé aux Français d’accepter la réforme sans connaître précisément ses mécanismes les plus cruciaux.
Le nouveau système des retraites prévoit un ajustement permanent des paramètres en fonction de la situation financière. En cas de crise, ce mécanisme d’austérité permanente pourrait être particulièrement violent.