Le procès de l’explosion de l’usine AZF, qui a fait 30 morts et 4.500 blessés le 21 septembre 2001, s’ouvre ce lundi 23 février devant le tribunal correctionnel de Toulouse. Procès hors norme, sur ses enjeux, sa durée, son ampleur, ses intrigues, sa visée historique... Pour autant, le procès AZF sera-t-il un procès modèle? Un procès équitable pour les victimes les plus pauvres désireuses de croiser le fer avec Total, propriétaire de l'usine qui a explosé? La réponse est non. Entre gros chèques distribués par Total à quelques jours du procès, indemnités dérisoires pour les avocats défendant les victimes nécessiteuses et montant exorbitant de consignations pour certaines parties civiles: la sacro-sainte doctrine française de l’égalité de tous face à la justice est singulièrement mise à mal.
La justice enquête sur lui, ses dépenses, ses voyages et ses passions de collectionneur. Julien Dray garde bon nombre de ses secrets. Mediapart est allé dans l'Essonne où le fondateur de SOS Racisme et de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl) a construit une grande partie de sa carrière politique.
Imaginerait-on un instant le patron de la BBC, modèle d'indépendance médiatique, émarger au conseil d’administration de plusieurs grandes entreprises privées et présider le conseil de surveillance d’un groupe de casinos? Non. C’est pourtant ce que fait son homologue français, Alain de Pouzilhac, actuel président de l’Audiovisuel extérieur de la France, la structure publique qui coiffe les chaînes France 24 et TV5 Monde ainsi que la radio RFI. Au moment où les salariés de la holding publique s'inquiètent de plans sociaux et de l'autoritarisme du duo Christine Ockrent/Alain de Pouzilhac, ce dernier nie tout conflit d'intérêts.
A en croire l'Elysée, les universitaires ne seraient pas évalués. Or comme l'expliquent dans le détail tous nos témoignages, ici, c'est «tous les quatre ans»; là, c'est à chaque fois qu'il faut «passer un échelon». En réalité, la communauté scientifique bruisse de plaintes contre l'excès d'évaluation. Bureaucratisation, temps perdu pour la recherche, «logique de mise en concurrence et d'individualisation des carrières»: l'hyper-évaluation tourmente l'université française. Et devient une question centrale du conflit opposant les enseignants-chercheurs à l'exécutif, figeant les universitaires sur la défense d'un statu quo dont beaucoup souhaitaient pourtant sortir.
Crise sociale, Antilles... Loin des regards, l'UMP a presque bouclé sa réécriture du règlement intérieur de l'Assemblée. D'apparence techniques, ces dispositions constituent une véritable révolution du travail législatif. Sans que l'opposition ait vraiment été invitée à participer. L'essentiel est acté: un temps de parole réduit pour l'opposition, la création d'un comité d'une trentaine de "super-députés" pour évaluer le gouvernement, une nouvelle séance de "question à un ministre" – entre autres nouveautés.
Ce devait être la Rolls-Royce de la protection sociale pour les artisans, commerçants et professions libérales, soit près de deux millions de cotisants en France. Son nom: le RSI, pour «régime social des indépendants». Trois ans après sa création par Xavier Bertrand, un gigantesque chaos règne au sein de l’appareil entre un étrange doublon de cotisations en 2005 et des erreurs de traitement récurrentes ces derniers mois. A la clé: un préjudice pour les cotisants qui pourrait s’élever à plusieurs centaines de millions d’euros.
En juillet 2000, un jeune étudiant bulgare est sauvagement assassiné à Paris. Neuf ans plus tard, les deux suspects – compatriotes de la victime –, pointés du doigt par la police française, coulent des jours tranquilles en Bulgarie où ils semblent bénéficier de puissantes protections. Jusqu'où la France est prête à aller pour que justice soit faite dans cette affaire?Une enquête d'Alexandre Lévy
Une série de faits-divers impliquant des jeunes d'un même quartier ont ensanglanté le XIXe arrondissement, ces derniers mois à Paris. Vendredi 13 février, les membres de l'une de ces «bandes» ont été présentés à la justice pour des agressions hyper-violentes. Au hasard de leurs rencontres, ils enlevaient et torturaient leurs victimes pour leur soutirer un peu d'argent. Enquête sur ce morceau de Paris qui, par certains aspects, ressemble à la banlieue voisine.
Il y a un an, une enquête était déclenchée en France sur 92 exilés fiscaux au Liechtenstein. Les actionnaires du groupe Bolloré-Rivaud en font-ils partie? Peut-être. Les familles Fabri et de Ribes, actionnaires historiques du groupe Rivaud, comme le prouvent nos documents, ont depuis des années trouvé refuge dans la principauté, classée par l'OCDE comme une place financière «non coopérative». Vincent Bolloré jure qu'il n'est pas partie prenante à cet incroyable écheveau de trusts. Mais il n'ignore rien de leur existence. Mediapart publie quelques documents, jusqu'alors inaccessibles, de ces trusts si bien cachés.
Vincent Bolloré a deux métiers : industriel et financier. Il préfère de loin le second. Certains de ses coups financiers – Bouygues, Lazard, Vallourec – sont devenus légendaires. Pourtant, les formidables plus-values réalisées n'apparaissent que très peu dans les comptes de son groupe. Tout se passe ailleurs, de préférence au Luxembourg. L'argent qu'il a accumulé lui a servi en priorité à racheter tout le contrôle de son groupe. Désormais, Vincent Bolloré est seul maître à bord.