A l'origine de Dexia, il y a la CAECL, un service de la Caisse des dépôts qui a la haute main sur le financement de toutes les collectivités locales. Nommé à sa tête en 1983, Pierre Richard, ancien responsable des villes sous Giscard mais aussi des premières lois sur la décentralisation de la gauche, va mener une bataille d'enfer pour arracher cette structure à la Caisse. Avec le soutien de Balladur et de l'UDF, il finira par l'emporter: la CAECL devient le Crédit local de France, privatisé. «Un vrai hold-up», se souviennent encore les témoins de l'époque.
La colère des profs de sciences économiques et sociales enfle. Ils étaient 1.500 à manifester, le 3 décembre, dans les rues de Paris, contre le projet de réforme de la seconde. Alors que le ministre de l'éducation nationale, Xavier Darcos, doit rendre ses derniers arbitrages d'ici au 15 décembre, la liste des inquiétudes pesant sur les «SES» ne cesse de s'allonger. La discipline pourrait voir ses effectifs s'effondrer. Elle pourrait même disparaître, au profit d'un apprentissage plus lisse de l'économie de marché, conformément aux vœux du patronat français... Enquête.
Mediapart a récupéré plusieurs documents et recueilli des témoignages attestant la réalité des menaces exercées contre des avocats, des militants associatifs et des citoyens africains qui tentent, depuis deux ans, de faire prospérer devant la justice parisienne des plaintes pour «recel de détournement de fonds publics». Par exemple, cet avertissement téléphonique:
Ces plaintes visent trois chefs d'Etat africains et leur entourage. Il s'agit d'Omar Bongo (Gabon, ci-contre), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et Teodoro Obiang (Guinée-Equatoriale). Ceux-ci sont accusés d'avoir acquis illégalement un faramineux patrimoine en France. Une nouvelle plainte vient d'être déposée.
En décembre 2006, alors qu'ils étaient SDF, ils ont rejoint le mouvement des Enfants de Don Quichotte et le canal Saint-Martin (Paris, Xe) dans l'espoir de sortir de la rue. Au bout de quelques mois, ils ont levé le camp en pensant qu'ils allaient enfin entamer une nouvelle vie... Deux ans plus tard, Thierry, Virginie, Jonathan et Francky racontent ce qu'ils ont vécu et ce qu'ils sont devenus.
François Fillon a donné un mot d'ordre hier: zéro refus d'hébergement pour le réveillon de la Saint-Sylvestre. Une façon d'avouer qu'en temps normal, ces refus sont nombreux, contrairement à ce qu'essaie de faire croire Christine Boutin. Un document qu'elle avait commandé, qu'elle s'est bien gardée de diffuser, mais publié par Mediapart démontre cette mauvaise foi de la ministre: en temps normal, la moitié des demandes d'hébergement ne sont pas satisfaites, et ces refus s'expliquent dans 73% des cas par le manque de places disponibles.
En avril, Nicolas Sarkozy promettait des investissements aux syndicalistes de l'aciérie ArcelorMittal de Gandrange (Moselle), dont 600 salariés allaient être licenciés. Dix mois plus tard, rien n'a été lancé. Mieux: selon les informations recueillies par Mediapart, les deux centrales électriques promises par l'électricien Poweo ne seront pas construites. Une mauvaise nouvelle de plus après l'annonce par ArcelorMittal de la suppression de 1.400 emplois en France début 2009. Le cas ArcelorMittal illustre la stratégie médiatique du président de la République en cas de crise: un, jouer les sauveurs au plus fort de la crise; deux, laisser le soufflé retomber – en silence. Lire aussi:Patrick Devedjian, ministre du placard?La face cachée du plan de relance de Sarkozy
Derrière les «success stories» des informaticiens de Bangalore ou des familles Mittal ou Tata, l'Inde demeure un pays horriblement pauvre, inégalitaire et fracturé. Selon les dirigeants du pays, la plus grande menace n'est pas le terrorisme islamique, mais la rébellion maoïste des naxalites, de plus en plus populaire auprès de ceux que l'Inde moderne laisse sur le bas-côté. Diaporama de Jean-Marc Giboux (cliquez sur l'image). Lire aussi notre entretien avecMira Kamdar: «Les attentats de Bombay sont le pire cauchemar de l’Inde»
Thomas Sankara, assassiné en 1987, se rappelle au bon souvenir de l'actuel président burkinabé, Blaise Compaoré. Depuis le 20e anniversaire de sa mort, les langues se délient sur les circonstances de son meurtre. Récemment, Prince Johnson, sénateur libérien, a avoué avoir participé à l'exécution sur ordre de Blaise Compaoré. Un témoignage qui embarrasse le pouvoir.
Durant toute la semaine, nous avons publié une série d'articles consacrés au Venezuela de Hugo Chavez, à l'occasion du 10e anniversaire de l'arrivée au pouvoir d'El Comandante. Réalisés par notre envoyée spéciale en Amérique latine, ils en dressent posément le bilan tant national qu'international.En cliquant sur Lire la suite, vous retrouverez un résumé de ces enquêtes ainsi que les liens permettrant d'y accéder rapidement.
A force de barrages sur les principaux axes routiers, la Guyane est désormais totalement paralysée par un vaste mouvement de protestation contre l'essence trop chère (1,77€). Lancé lundi 24 novembre par des associations de consommateurs et de transporteurs, ce blocage, calme et déterminé, a reçu le soutien de toute la population, des représentants patronaux, commerciaux et des politiques de tous bords qui en appellent ce dimanche à Nicolas Sarkozy. Récit, jour après jour, d'un conflit qui ébranle la Guyane comme elle ne l'a plus été depuis les émeutes de 1996.