Emmanuel Macron a juré mardi soir être le « seul responsable » de l’affaire Benalla. « Qu’ils viennent me chercher », a-t-il lancé. À l’Assemblée, les députés d’opposition n’ont pas été convaincus par l’audition d’un des principaux collaborateurs du président et réclament celle du secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler. Au Sénat, les syndicats de policiers ont dénoncé le rôle d’Alexandre Benalla, qui « faisait régner la terreur ».
La recherche a évolué
Aidez-nous à l’améliorer en répondant à quelques questions
Les députés Les Républicains, qui veulent déposer une motion de censure contre le gouvernement, espèrent profiter de la séquence Benalla pour redevenir audibles. Ils sont persuadés qu’ils tiennent là leur revanche, après le naufrage de l’affaire Fillon l’an dernier.
Au premier jour de la commission d’enquête sur l’affaire Benalla, l’opposition a maintenu la pression. Principale victoire, le report du débat sur la réforme constitutionnelle.
Les déclarations de Gérard Collomb et du préfet Michel Delpuech, auditionnés lundi à l’Assemblée, mettent en cause l’Élysée. Alain Gibelin, patron de la DOPC, contredit sa version.
Le député socialiste exprime sa « frustration » au terme de la première journée d'audition de la commission d'enquête de l'Assemblée sur l'affaire Benalla. Il demande l'audition de plusieurs collaborateurs de l'Élysée.
Entendu lundi par la commission d’enquête sur l’affaire, le ministre de l’intérieur Gérard Collomb a confirmé avoir salué le conseiller présidentiel Alexandre Benalla le soir des incidents du 1er mai, à la préfecture de police de Paris. Il a déclaré avoir été prévenu des faits de violence de la Contrescarpe, dès le lendemain, mais il n’a pas averti la justice.
Avec l’affaire Benalla, la stratégie de « l’homme seul » qui avait porté Emmanuel Macron au pouvoir se retourne aujourd’hui contre lui. Sa majorité est dépassée. Les oppositions politiques tiennent leur revanche sur le président-monarque.
Alors que l’affaire Benalla pose la question de l’impunité au plus haut niveau de l’État, des familles de victimes de violences policières défilaient ce samedi avec leurs soutiens pour demander « justice et vérité ».
Dans son dernier ouvrage, le philosophe Jacques Rancière repose les conditions d’une politique pour le temps présent qui puisse échapper autant à la « gestion experte du présent », à « l’optimisme officiel », au « catastrophisme ambiant » qu’au grand récit de la « nécessité historique ». Entretien.
Mediapart s’est procuré une nouvelle vidéo de l’opération de la place de la Contrescarpe. Elle met en lumière de nouvelles violences commises sur le manifestant, et le rôle central du conseiller d’Emmanuel Macron dans son interpellation.