Le pouvoir a limité la casse lors de ces régionales, mais il est loin de pouvoir espérer endiguer à l’avenir le FN, qui engrange un nombre de voix historique lors du second tour. François Hollande doit désormais trancher entre les appels à réorienter à gauche, à accélérer vers la droite ou à ne rien changer.
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Jean-Philippe Derosier est professeur agrégé de droit public à l’université de Rouen. Favorable à la constitutionnalisation de l’état d’urgence, il critique une réforme précipitée et s’insurge contre la déchéance de nationalité pour tous les binationaux, soumise au Conseil d’État par le gouvernement. Enfermer préventivement les fiches S serait un « Patriot act à la française », prévient-il.
Comme François Hollande l'avait annoncé au Congrès, le ministère de l'intérieur a demandé l'avis du Conseil d’État sur l'enfermement préventif des milliers de personnes fichées « S », considérées comme particulièrement dangereuses. Au nom de l'unité nationale, mais en contradiction totale avec les valeurs affichées jusque-là par le Parti socialiste.
François Hollande a perdu. Le PS n'aura plus que quelques régions dimanche prochain. Mais le chef de l'État se projette déjà dans la présidentielle de 2017. Avec un FN fort et une droite sans ressort, les résultats de dimanche soir confirment sa stratégie : être le seul rempart « républicain » face à Marine Le Pen.
À la veille du scrutin, la classe politique constate dans son ensemble la difficulté à être audible aux oreilles d’un électorat sous état d’urgence. Après notre série de reportages à travers la France, récit d’une France politique en pleine incertitude, à un peu plus d’un an de la prochaine présidentielle.
Les mesures prévues par le gouvernement contre le financement du terrorisme vont disparaître de la loi Sapin 2 contre la corruption, pour intégrer la loi Taubira annoncée pour janvier. Objectif : aller plus vite.
Le projet de loi prévoit d’inscrire l’état d’urgence dans la Constitution, et la déchéance de nationalité pour les binationaux nés français, condamnés pour terrorisme. Genèse et détails d'un texte qui permet aussi à l’exécutif de prendre des mesures d'exception pendant six mois.
Depuis les attentats du 13 novembre, le gouvernement a changé le fondement légal de son intervention militaire en Syrie. Elle est désormais placée sous le régime de la « légitime défense individuelle ». En toute discrétion.
La « grande et unique coalition », promise après les attentats par le président français, s’est pour l’instant transformée en une simple coordination entre Paris, Washington et Moscou. Au niveau européen aussi, les résultats sont encore bien maigres.
L’Assemblée et le Sénat ont voté à la quasi-unanimité, mercredi 25 novembre, la prolongation de l’intervention militaire française en Syrie. Un soutien au revirement de la politique de François Hollande dans la région, entamé en septembre et brutalement accéléré par les attentats du 13 novembre.