L’auteur italien Roberto Saviano, objet direct de la haine de Giorgia Meloni, confie à Mediapart ses réflexions sur la situation française. Et donne aux Français quelques conseils en partant de l’expérience italienne.
Au prétexte de ne laisser aucun Français de côté, les grands médias ont ouvert leurs colonnes au RN en rompant le cordon sanitaire autrefois de rigueur. Dans certaines rédactions, l’heure est à la protestation ou au moins à l’introspection.
Dans un entretien à Mediapart, Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du principal syndicat policier de France, qualifie d’« énorme connerie » l’appel à faire barrage contre le Rassemblement national.
À quatre jours du deuxième tour, le ministère russe des affaires étrangères a publié une photo de Marine Le Pen avec un commentaire sur la volonté du « peuple français » d’une « rupture avec le diktat de Washington et de Bruxelles ».
Le RN a d’ores et déjà remis à plus tard sa promesse d’impôt sur la fortune financière, certainement pour ne pas brusquer le patronat. Sa proposition est, du reste, bien moins ambitieuse que celle de l’union de la gauche et charrie des relents douteux.
À rebours du « ni-ni » d’abord défendu par Édouard Philippe et Bruno Le Maire, le camp présidentiel affiche peu à peu un front républicain plus clair face à l’extrême droite. Les désistements se multiplient, réduisant d’heure en heure le nombre de triangulaires.
À la veille des élections législatives, le collectif Arabengers a tenu samedi 29 juin un événement public pour « raconter l’Algérie », bien loin du récit révisionniste tenu par une extrême droite nostalgique du « temps béni » des colonies.
Un sommet européen s’ouvre jeudi soir à Bruxelles, à trois jours du premier tour des législatives françaises. Dans la capitale belge, le scénario d’une majorité absolue pour l’extrême droite, dans un des pays fondateurs de l’UE, suscite de vives inquiétudes.
De la même façon que les candidats de la majorité prennent aujourd’hui leurs distances avec le président de la République, ceux qui ont accompagné sa conquête du pouvoir en 2017 se montrent à leur tour très critiques. Face au mépris, aux renoncements et à la dérive droitière d’Emmanuel Macron, beaucoup ne se reconnaissent plus dans cette offre politique.
Dans des textes ou lors de rassemblements, certains fidèles prennent clairement position contre l’extrême droite. D’autres plaident au contraire la liberté de vote, voire légitiment le vote RN. La Conférence des évêques ne se mouille pas, au grand dam des premiers.