La crise financière mondiale partie des Etats-Unis aurait pu être le moment de l'Europe. Elle a au contraire souligné l'effacement des institutions clés de la construction européenne, Commission mais aussi Parlement. Dans un entretien à Mediapart, Daniel Cohn-Bendit, tête de liste en Ile-de-France d'Europe-écologie pour les élections européennes du 7 juin, dénonce «un moment de souverainisme économique national».
La richesse de la zone euro devrait se contracter de 4,1% en 2009, a prévenu mardi 31 mars l'OCDE. Alors que le chômage est en train d'exploser sur le continent, John Monks, patron des syndicats européens, détaille à Mediapart ses attentes à la veille du sommet du G-20, à Londres. Il s'inquiète de l'«auto-suffisance» des dirigeants européens, qui refusent toute nouvelle relance budgétaire et affirme: «L'Europe doit faire beaucoup plus.» Entretien.
Alors qu'Alliance nationale fusionne avec le parti conservateur de Silvio Berlusconi, le politologue piémontais Marco Revelli explique dans un entretien à Mediapart en quoi ce rapprochement participe de la déliquescence du système institutionnel italien déjà à l’agonie. Il s'inquiète d'une possible implosion du pays dont les anticorps contre le fascisme ont été totalement neutralisés par les transformations de ces quinze dernières années.
Alliance Nationale (AN) a annoncé, dimanche 22 mars, sa dissolution pour fusionner la semaine prochaine avec Forza Italia (FI) de Silvio Berlusconi, donnant ainsi naissance au nouveau mouvement Peuple de la liberté (Pdl). A sa tête, Gianfranco Fini qui œuvre depuis quinze ans à se présenter sous un jour respectable, n’en demeure pas moins un pur produit du néo-fascisme italien.
En livrant les noms de quelque 250 clients qu'elle a aidés à échapper au fisc, et en payant 780 millions de dollars (601 millions d'euros) au gouvernement américain, la banque helvétique UBS a mis fin à la légendaire discrétion de la place financière suisse. Au regard des accords passés avec les pays européens, les banques suisses pourraient être poursuivies par toute capitale européenne qui en exprimerait la volonté.
Depuis quelques semaines, une partie de la presse anglaise imagine un scénario catastrophe dans lequel Londres deviendrait Reykjavik-sur-Tamise. Si les économistes sont prompts à écarter cette hypothèse, il n'en reste pas moins qu'ils prévoient une reprise économique plus longue au Royaume-Uni que dans le reste de l'Europe. Reportage à Londres.
Le chef du gouvernement britannique a été le premier dirigeant occidental à sortir des starting-blocks avec un plan de relance dès l'automne dernier. Ses mesures énergiques sont peu contestées même si Brown fut l'homme qui, sous Tony Blair, organisa une dérégulation sauvage de l'économie et de la finance. Quatre mois plus tard, alors que le chômage atteint des sommets, le Royaume-Uni est englué dans une crise qui occupe tous les esprits et menace de faire chuter les travaillistes au pouvoir depuis 1997. Reportage à Londres.
En accusant la France de protectionnisme dans la conception de ses mesures de soutien à l'automobile, la présidence tchèque de l'Union européenne, traitée de haut par Nicolas Sarkozy, lui a rendu habilement la monnaie de sa pièce. A la satisfaction évidente des autres partenaires européens de la France que l'attitude et les déclarations intempestives du chef de l'Etat français agacent. Dans le rôle de pompier-diplomate, François Fillon.
Les faillites bancaires sont devenues banales. Pas au Portugal où les relations entre le monde de la banque et celui de la politique traduisent une singulière promiscuité. La faillite du BPP et les conditions de l'appel au contribuable sous la houlette de la banque centrale portugaise ne manquent pas d'intriguer. Ancien premier ministre portugais, le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso, n'a pas jugé bon de se tenir à l'écart. Regrettable.
Déjà partis en campagne pour les élections européennes, Daniel Cohn-Bendit, les Verts et les anciens associatifs écologistes espèrent profiter de "l'effet Obama" en tentant d'imiter à l'échelle française l'expérience du militantisme par internet. Mardi, dans la banlieue de Lille, les leaders nationaux et régionaux ont organisé une première rencontre. Si l'affluence et l'ambiance sont encourageantes, la réalité de la campagne de terrain laisse apparaître les premières difficultés d'une telle organisation.
L'intervention massive des Etats pour renflouer les systèmes bancaires et relancer une machine économique menacée de paralysie durable se traduit par une envolée des déficits budgétaires et un gonflement de la dette publique. Mais tous les pays ne sont pas égaux face au choc de la crise financière mondiale. Pour les plus vulnérables d'entre eux, y compris au sein de la zone euro, on ne peut écarter un scénario catastrophe. Or, l'Union européenne n'est pas équipée pour faire face au défaut de paiement ou à la défaillance sur sa dette d'un pays membre, même participant à la monnaie unique. Dossier.
Les enquêteurs autrichiens continuent d'étudier de près la piste politique après le meurtre par balles, mardi 13 janvier, à Vienne d'un dissident, ancien garde du corps du président tchétchène pro-russe, Ramzan Kadyrov. Réfugié en Autriche depuis 2006, Umar Israilov est le dernier d’un longue liste de dissidents à avoir payé de sa vie la volonté de traduire en justice les coupables des exactions et des actes de torture qui n’ont jamais cessé dans la république de Tchétchénie, appartenant à la fédération de Russie. (Photo: Dmitri Medvedev et Ramzan Kadyrov, 2008.)
Alors que s'achève la présidence française de l'Europe, l'heure est au bilan: celui qui sera affiché déclinera les initiatives prises en Géorgie, la riposte à la crise financière mondiale ou encore l'adoption par les Vingt-Sept du «paquet énergie-climat». Mais il y a un bilan caché: le bouleversement de l'architecture institutionnelle du projet européen. Ce projet repose sur un équilibre institutionnel qui a certes évolué avec le temps mais en préservant toujours cette "méthode communautaire" qui en a fait la singularité et l'efficacité. Avec la complicité du président de la Commission européenne, le portugais José Manuel Barroso, Nicolas Sarkozy a profité d'être à la tête de l'UE pour rompre un équilibre déjà fragile. Pour des résultats politiques plus que moyens. Autre bilan de cet étalage de la "méthode Sarkozy".
Le commissaire aux affaires économiques, Joaquin Almunia, l'a reconnu à mots couverts mercredi 10 décembre : l'Europe n'est pas d'accord en matière de relance économique. Pas de consensus sur la méthode, encore moins sur les chiffres. Berlin, pressé de tous les côtés de gonfler son plan de relance, refuse de céder. Pour le dernier Conseil européen de la présidence française, la mission s'annonce quasi impossible : mettre de l'ordre dans la relance en Europe... Lire aussi notre dossier européen:
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Menu chargé pour ce dernier conseil européen de la présidence française qui s'ouvre, jeudi 11 décembre, à Bruxelles. En plats de résistance: le plan de relance coordonné pour faire face à la crise économique, le paquet "énergie climat", la réponse institutionnelle des Vingt-Sept en attendant une ratification du traité de Lisbonne par les Irlandais et les Tchèques. Autant de sujets sur lesquels Allemands et Français se disputent jusqu'à remettre en cause la solidité du couple fondateur de la construction européenne.
Les forces spéciales de la police russe ont effectué, jeudi 4 décembre, une perquisition au siège de l'association de défense des droits de l'homme Memorial, à Saint-Pétersbourg. Après quelque huit heures de fouilles, les représentants des forces de l’ordre en armes et masqués ont tout emporté, paralysant de facto l’association et le travail des militants. Peut-être définitivement.