Mercredi 3 décembre, les députés de gauche ont mené une guérilla parlementaire pour retarder l'examen du projet de loi sur l'audiovisuel public. Agacé, le secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, a menacé: «Le gouvernement va faire preuve, dans les 48 heures, d'une capacité d'imagination qui fera l'émerveillement de l'opposition...» Une manière de faire pression, en évoquant implicitement le 49.3, une procédure qui permet au gouvernement de faire adopter un texte sans débat.
Les députés devaient entamer, mercredi 26 novembre, au soir, l'examen des articles du projet de loi réformant l'audiovisuel public, qui boute la publicité hors de France Télévisions. La veille, lors du débat introductif, la gauche a dénoncé «l'euthanasie» d'un service public et le «cadeau fait aux amis du président», patrons de médias concurrents. Mais une partie de la droite aussi a tiqué, remontée, notamment, contre le mode de financement alternatif imaginé par l'Elysée.
Près de onze mois après que Nicolas Sarkozy eut sorti de son chapeau l'idée d'un audiovisuel public chamboulé avec une télévision sans publicité, la traduction législative de cette réforme improvisée est examinée par le Parlement. Si les déclarations de bonnes intentions n'ont jamais manqué envers le secteur public, chaque décision envisagée vise ou bien à favoriser le secteur privé, ou bien à ne lui faire aucun tort: de la fatwa présidentielle aux petits amendements entre amis... récit.
Deux amendements, adoptés en commission mercredi 19 novembre à l'Assemblée nationale, réduisent de moitié les taxes prévues sur les opérateurs télécoms comme sur les recettes publicitaires des chaînes privées. Ces ponctions devaient assurer le financement d'un audiovisuel public sevré de ressources publicitaires (après 20 heures) dès 2009...
La nuit, la télévision française et l'élection américaine: LCI, i>télé (Canal +), BFM et Public Sénat s'agitent, de part et d'autre de l'Atlantique, entre la prudence revendiquée et la certitude jamais scellée que le vainqueur ne pouvait être autre que celui auquel chacun et tout le monde pensait...
Pendant que, par la voie législative, se discutera la réorganisation d'un audiovisuel public sans publicité, par la voie réglementaire se met en place le transfert, vers les principales chaînes du secteur privé, d'un surcroît publicitaire plus que juteux...
Alors que le projet de loi sur l'audiovisuel public organisant le grand chambardement de la télévision est présenté, mercredi 22 octobre, en conseil des ministres, entretien avec la productrice Fabienne Servan-Schreiber. À la fois aux avant-postes de la clameur des professionnels de la télévision et dans le même temps citée comme une possible et nouvelle «prise de guerre» opérée sur la gauche par Nicolas Sarkozy, qui pourrait la nommer à la tête de France Télévisions, elle refuse de voir se refermer un piège qui consisterait à «réduire le périmètre public en exigeant une télévision immédiatement vertueuse». Lire aussi:
Un décret afferme une manne publicitaire à TF1 et M6
Au Parisien et à L'Equipe, l'heure n'est plus à l'euphorie. Pour ces journaux aussi, l'équation économique devient plus difficile, alors qu'ils affichaient une superbe santé il y a quelques années. L'Equipe va devoir affronter un nouveau concurrent, Le 10 Sport. Cinquième et dernier volet de notre série consacrée à la presse écrite.
S'il rachète à Serge Dassault le Journal des finances, Bernard Arnault, le propriétaire des Echos et patron du groupe de luxe LVMH (Louis Vuitton), contrôlera un peu plus encore l'information économique. En face, le quotidien La Tribune, racheté par le pape du low-cost Alain Weill, tente de survivre avec une nouvelle formule... Quatrième volet de notre série, après Le Monde, Libération et Le Figaro.
Au début de l’année, Mediapart a publié sur son pré-site une enquête de Laurent Mauduit sur les Caisses d’épargne. Objectifs: présenter un cas d’école des dérives d’un capitalisme financier, illustrer le journalisme d’enquête. Aujourd’hui que la crise ébranle les Caisses d’épargne, en passe de fusionner avec les Banques populaires (lire l’article de Martine Orange), il n’est pas besoin de démontrer la pertinence de ce travail. Or voici qu’il nous vaut une cascade de mises en examen sur plaintes des dirigeants des Caisses d’épargne.
Le siège historique du quotidien communiste L'Humanité, à Saint-Denis, conçu par l'architecte brésilien Oscar Niemeyer, pourrait être revendu à une société de promotion immobilière avant d'être loué à l'Etat. Cette opération en cours de négociation permettrait au quotidien d'assurer sa survie financière. La mairie, elle, espère faire installer la sous-préfecture dans les lieux.
Selon Guy Seligmann, président de la Scam (société des auteurs multimédia), la mouture du projet de loi sur l'audiovisuel public, du fait des retouches de dernière minute auxquelles procèdent les pouvoirs publics, donne lieu à d'ultimes tractations, qui pourraient peut-être créer la surprise en aboutissant à un financement et à un statut équilibrés du secteur public.
Au sujet du projet de loi sur l'audiovisuel, dont Mediapart a donné l'intégralité jeudi 18 septembre, entretien avec Serge Regourd, professeur à l'université de Toulouse-1, qui publie le 4 octobre Vers la fin de la télévision publique ? (Ed. de l'Attribut), dont nous présentons les bonnes feuilles. Voici le décryptage d'un théâtre d'ombres orchestré par l'Elysée, qui consiste à bouleverser le secteur public en fonction des intérêts du secteur privé...
Le photojournalisme ne meurt ni ne se rend : il accomplit sa mue. Dans ce second volet d'une enquête à partir du dernier Festival Visa pour l'image de Perpignan, des photographes et des directeurs d'agence analysent le paysage après la tempête, donnent des chiffres éloquents et invitent chacun, dont les sites les plus sérieux sur la Toile, à balayer les clichés jusque devant leur porte...
La société de production Endemol (Loftstory, etc.) s'apprête à tourner un film sur la vie privée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, entre Cécilia et Carla. La fiction est inspirée de deux livres écrits par des journalistes. La politique par les trous de serrure, le privé et le public, les vrais-faux secrets et quelques confessions distillées par nos célébrités: faut-il s'inquiéter de ce nouvel âge de la République?
Depuis son accession à l'Elysée, Nicolas Sarkozy (Cécilia ou Carla comprises) a tenu quinze fois la couverture de Paris Match. Cette semaine encore, l'hebdomadaire fait sa Une avec le couple présidentiel avec pas moins de 28 pages. Mais c'est tout au fond de la page 103, qu'un sondage Ifop Paris Match note que Nicolas Sarkozy est le plus impopulaire des hommes politiques français.