Le ministre de l'immigration a annoncé vendredi 11 juillet son intention d'instaurer des quotas d'immigration. Pour rendre public son projet, il a choisi le jour même de la remise du rapport de la commission Mazeaud, qui rejette dans des termes dénués de toute ambiguïté un tel dispositif. Voulus par Nicolas Sarkozy, les «objectifs chiffrés» devraient faire l'objet d'une nouvelle loi sur l'immigration: la cinquième depuis 2003.
En janvier, Nicolas Sarkozy avait surpris en annonçant la suppression de la publicité sur la télévision publique. Il va aujourd'hui beaucoup plus loin en décidant de ponctionner les recettes publicitaires des chaînes privées. Et si, pour la première fois, il pratiquait la seule véritable «ouverture», celle aux idées de gauche ? Lire également un parti pris de Gérard Desportes: le Président, une verticale du pouvoir façon Poutine?
Affichant sa volonté de voir nommé par le pouvoir exécutif le président de France Télévisions, Nicolas Sarkozy s'est livré à une adresse symptomatique en répondant, mercredi 25 juin, au palais de l'Élysée, à Jean-François Copé, qui lui remettait le rapport «pour une nouvelle télévision publique» concocté par la commission ad hoc. Dans nos sociétés de communication, tenir la télévision revient toujours à s'emparer d'un sceptre post-moderne...
Ce mercredi à 16h15, après la remise qui lui sera faite du rapport rédigé par la commission pour une nouvelle télévision publique suite à quatre mois de travaux, Nicolas Sarkozy prendra la parole. Le chef de l'État ne devrait pas résister au plaisir d'infliger quelques corrections à Jean-François Copé, le président de la commission. L'Elysée veut ainsi doubler la taxe proposée sur les fournisseurs d'accès Internet et les opérateurs mobiles.
La fin de la publicité sur les écrans de France Télévisions prive le service public de financement sans pour autant lui restituer une identité, un projet, les moyens d'une ambition. Tout semble fait pour que la commission Copé, qui parachève ses recommandations avant de les remettre le 25 juin à Nicolas Sarkozy, n'ait été qu'une entreprise de pompes funèbres parée des meilleures intentions : rajouter quelques chevaux au corbillard. Lire notre "parti pris".
Deux semaines après l’annonce, par Nicolas Sarkozy, de la suppression de la publicité sur les chaînes de télévisions et les radios du service public, le brouillard commence à se dissiper.
Jean-François Copé a présenté, lors d'une conférence de presse tenue ce mercredi à l'Assemblée nationale, ces souhaits quant à l'architecture d'une télévision publique transformée sur le modèle d'une «grande entreprise moderne». Elle devrait proposer des «contenus ambitieux» à des Français enfin pris en considération, jusqu'au niveau le plus local, s'il faut en croire le ton conquérant du président de la commission, qui remettra son rapport le 25 juin à Nicolas Sarkozy.
Un paysage audiovisuel français se met en place pour que la commission Copé s'y enlise. La sauvegarde de la télévision publique s'est transformée en promotion du secteur privé : le président de la République reconnaîtra sans doute les siens...
Davantage de publicité sur les chaînes privées, une seconde coupure dans les films, un assouplissement des règles anti-concentration: avec ces cadeaux proposés à M6 et TF1 (dont l'action était hier à la hausse), la décision prise par Nicolas Sarkozy d'en finir avec la publicité sur le service public s'apparente de plus en plus à un marché de dupes. Lundi 2 juin, un rassemblement, aux Folies Bergères à Paris, en faveur d'une télévision publique correctement financée a rassemblé plus d'un millier de professionnels.
Sur RTL, Nicolas Sarkozy a annoncé la tenue d'Etats généraux de la presse cet automne pour faire face à la crise du secteur. Il en a profité pour critiquer la gratuité des contenus: «Le problème d'Internet est considérable parce que comment voulez-vous que les gens achètent leurs journaux en kiosque s'il est gratuit sur Internet.» Cette position n'en donne que plus d'actualité à notre démarche auprès de la Commission paritaire des publications et agences de presse. Notre argumentaire pour bénéficier de la même TVA que les autres journaux est présenté ici.
Le point de vue de Vincent Giret, directeur éditorial multimédia pour l'ensemble du groupe Lagardère, à propos du basculement journalistique en cours sur la Toile.
Le quotidien du groupe Amaury a beau être l'un des rares succès de la presse française aujourd'hui, il a failli manquer la marche du passage à Internet. Il a mis les bouchées doubles pour rattraper son retard et réorganiser sa rédaction afin de s'adapter aux nouveaux moyens de diffusion de l'information. Cela ne se fait pas sans heurts, même si un accord important vient d'être signé pour passer au plurimédia.
La commission Copé, qui réfléchit à une télévision publique délivrée de la publicité mais non dénuée d'une «nouvelle ambition», doit rendre ses conclusions définitives le 25 juin. Trois pistes en pointillé ont été présentées le 21 mai avec une prudence de Sioux...
Mediapart s'est procuré une étude exclusive sur l'avenir de la presse aux Etats-Unis. Des simulations sur dix ans montrent que les quotidiens américains devront dire adieu aux bénéfices dans deux ou trois ans à peine.
Troisième volet de notre enquête sur la crise de la presse: l'information économique. Depuis le rachat des Echos par Bernard Arnault, patron de LVMH, et l'arrivée de Nicolas Beytout, la rédaction du journal s'inquiète pour son indépendance. Quant à La Tribune, elle lutte pour sa survie depuis sa reprise par Alain Weill, patron de RMC, BFM et BFM-TV. Lire également une étude exclusive: l'effondrement menace les grands quotidiens américains.
Après quatre mois d'attente, les journalistes du quotidien Les Echos ont voté pour Henri Gibier à la tête de la rédaction. Au nom de leur indépendance, ils craignent cependant que son numéro 2 soit nommé directement par Nicolas Beytout, PDG du groupe.