La ville la plus au sud de la bande de Gaza, qui abrite désormais la majorité de la population palestinienne, a connu entre dimanche et lundi sa pire nuit de bombardements israéliens. Deux otages ont été libérés. Des humanitaires français de retour de mission témoignent.
Jamais un conflit n’avait été aussi mortel pour la profession de reporter. Mediapart s’est penché sur la tragédie des 81 journalistes tués à Gaza et au Sud-Liban depuis la guerre démarrée le 7 octobre 2023. Making of. Notre recension est régulièrement mise à jour, à chaque nouveau décès de journaliste.
Dans le cimetière à ciel ouvert qu’est devenue la bande de Gaza, reposent les âmes de plusieurs dizaines de journalistes, tués en bravant le blocus médiatique imposé par Israël. Mediapart a reconstitué leurs histoires.
Le 21 octobre, un drone israélien a bombardé la maison d’Islam Idhair, tuant ses deux filles et ses deux garçons, âgés de 5 à 13 ans. Depuis une première rencontre en 2009 à Gaza, il a travaillé pour de nombreux médias francophones. Avec sa femme, il espère être accueilli en France.
Général de réserve et militaire de carrière, l’ancien ministre et député s’est illustré en sauvant des vies lors des attaques du Hamas. Très critique de Nétanyahou mais se voulant pragmatique, il ne fait pas pour autant l’unanimité à gauche.
Quatre mois de guerre israélienne à Gaza, quatre mois de massacres et un cessez-le-feu toujours pas d’actualité. Dans « À l’air libre », l’historien Jean-Pierre Filiu revient sur l’entêtement meurtrier d’Israël, pourtant condamné à discuter s’il veut assurer sa sécurité.
Six des sept otages de la famille Tamir, dont Mediapart a raconté le calvaire, ont été libérés par le Hamas lors de la première trêve. Mais « aucune vie normale n’est possible » tant que le dernier d’entre eux n’a pas recouvré la liberté.
Quatre mois après l’attaque du 7 octobre 2023, 136 otages israéliens sont toujours détenus dans la bande de Gaza. Leurs familles sont de plus en plus nombreuses à réclamer un nouvel accord avec le Hamas en vue de leur libération. À quelles conditions, c’est toute la question.
Quatre mois après les massacres du Hamas, le double standard à l’œuvre en Palestine historique catalyse un effondrement moral et politique mortifère. Une réalité qui affleure aussi dans l’hommage prévu mercredi par Emmanuel Macron aux victimes franco-israéliennes.
Des parlementaires français emmenés par le député LFI Éric Coquerel ont appelé à un cessez-le-feu à Gaza, devant la porte égyptienne du poste-frontière de Rafah. Les élus ont également pu constater les difficultés d’acheminement de l’aide humanitaire.
Bombardements en Irak et en Syrie, destructions de drones au large du Yémen : les États-Unis multiplient les opérations militaires après la mort de trois soldats américains. Antony Blinken, chef de la diplomatie, entame dimanche une visite dans la région.
Ils et elles ont 9 ans, 17 ans, 22 ans et 25 ans et cumulent des millions d’abonnés. Depuis le 7 octobre, ces jeunes s’emparent des réseaux sociaux pour ouvrir les dernières fenêtres sur l’enclave palestinienne.
D’après un rapport de Human Rights Watch publié le 21 décembre, et plusieurs témoignages récoltés par Mediapart, Meta exerce une censure systémique des voix palestiniennes sur Instagram et Facebook. Pour faire passer malgré tout leurs messages, les soutiens à la Palestine s’organisent.
Chef de mission en Palestine pour MSF, Léo Cans, de retour de Gaza, souligne les difficultés des humanitaires dans le secours aux populations palestiniennes, mais aussi leur devoir de témoigner : « Une part importante de la population civile meurt sous nos yeux. »
Les États-Unis et leurs alliés, dont la France, qui ont laissé Israël massacrer depuis quatre mois la population de Gaza, s’associent aujourd’hui pour cesser de financer la plus grande organisation humanitaire de l’enclave. Ses programmes pourraient s’arrêter à la fin du mois.
Malgré la décision de la Cour internationale de justice appelant Israël à tout mettre en œuvre pour prévenir tout acte de génocide, rien ne vient freiner l’hécatombe palestinienne. Suscitant des questions sur le pouvoir des juridictions et des institutions intergouvernementales.