Alors qu'un froid polaire règne depuis la mi-janvier sur l'Europe du Sud-Est, 1 000 à 3 000 réfugiés s’engagent tous les jours sur la « route des Balkans » pour gagner l'Europe occidentale. Les gouvernements et les ONG redoutent une nouvelle augmentation de ces flux dès le retour de températures plus clémentes, alors que des milliers de « migrants économiques », désormais illégaux, errent dans la région.
Un nouveau sommet réunit, dimanche à Bruxelles, des pays de l'UE ainsi que la Macédoine et la Serbie. Près de 700 000 réfugiés ont emprunté, depuis le printemps, la «route des Balkans». Mais ce corridor, qui mène de la Turquie à l'Autriche et l'Allemagne, est sur le point de se fermer, alors que l’hiver approche.
Au sud de la Serbie, la ville de Preševo accueille des milliers de réfugiés venant de Macédoine. De fructueuses affaires se développent dans cette ville misérable. Taxis, autobus, commerçants mais aussi policiers : tout le monde profite de l'argent, et monnaye droit de passage et transports vers la Croatie.
Abandonnée par les casques bleus, théâtre du pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, Srebrenica cristallise la « mauvaise conscience internationale ». Ce qui se traduit par des flots d’argent déversés, sans aucun contrôle, et par l'émergence de fortunes douteuses et de trafics incessants.
Srebrenica est aujourd'hui une ville fantôme, 7.000 habitants contre 37.000 avant la guerre, et une économie presque à l'arrêt. Mais le paradoxe de Srebrenica est que les Serbes et Bosniaques vivent mieux ensemble dans la ville martyre, où plus de 8.000 hommes furent assassinés il y a vingt ans, que dans beaucoup d’autres communes de Bosnie-Herzégovine où les haines perdurent.
Génocide ou massacre de masse ? Si plus personne ne remet en cause l’exécution de plus de 8 000 Bosniaques de Srebrenica, la qualification du massacre comme « génocide » continue de faire débat. Quant aux Serbes, ils rappellent qu’ils ont aussi été victimes d’exactions. Retour sur les faits, et l’écrasante responsabilité de la communauté internationale qui a failli à ses devoirs de protection d’une « zone de sécurité » des Nations unies.
Des milliers de personnes se massent autour de la frontière entre la Macédoine et la Serbie, passage obligé sur le long chemin menant vers l’Union européenne. Sans aide humanitaire ni sanitaire. La situation pourrait encore s’aggraver si la fermeture de la frontière hongroise se confirme : des dizaines de milliers de migrants se retrouveraient pris au piège dans les Balkans.
Dimanche 2 novembre, les Républiques populaires de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR) élisent leurs parlements et leurs premiers ministres. Des scrutins qui n'auront de démocratiques que le nom et dont les résultats sont déjà connus, mais qui s'inscrivent dans un processus de légitimation des deux entités.
Les Ukrainiens ont élu leurs députés dimanche 26 octobre, plaçant en tête les listes Porochenko et Iatseniouk. Dans l'est de l'Ukraine, peu nombreux sont les électeurs qui ont pu participer au scrutin. À Slaviansk, ville durement éprouvée par les affrontements entre l'armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes, la population panse ses plaies en espérant éviter le retour des combats.
Après l'annexion de la Crimée par la Russie et alors que les séparatistes renforcent leur contrôle sur les régions de l'est de l'Ukraine, le sud du pays va-t-il à son tour basculer dans le guerre ? De la mer d'Azov jusqu'à la Transnistrie, ces territoires pourraient-ils constituer ce que Vladimir Poutine appelle la «Novorossia», la «Nouvelle Russie»? Carnet de route de nos envoyés spéciaux.
Une guerre larvée se poursuit dans l'est de l'Ukraine. À Starobilsk, en arrière du front, le bataillon Aïdar, constitué de miliciens pro-Kiev, est mis en cause pour ses exactions. Après avoir perdu 45 hommes, il occupe la région tandis que la population subit les vagues de violences successives. Reportage.
Le 25 avril 1915, les troupes franco-britanniques débarquent sur la presqu'île de Gallipoli, à l'ouest du détroit des Dardanelles. Elles butent sur une résistance acharnée des Turcs et d'un colonel nommé Mustafa Kemal. La bataille est commémorée comme un acte fondateur de la République turque, mais le gouvernement musulman conservateur actuel tente d'en récupérer la symbolique.