Trois figures emblématiques du mouvement pro-démocratie ont été condamnées mercredi 2 décembre par un tribunal hongkongais, affaiblissant une opposition déjà marginalisée.
Peur, retraits des symboles taïwanais, abandon des sujets trop sensibles, la loi controversée imposée le 30 juin dernier par Pékin dans l’ex-colonie britannique a plongé les milieux académiques dans une profonde inquiétude et accentué une autocensure déjà rampante.
Depuis 2015, les militants indépendants, féministes comprises, sont durement réprimés dans la puissance asiatique. « Ce n’est pas tant #MeToo qui fait peur aux autorités, mais l’organisation même des internautes et militants », explique l’une de ces féministes.
La loi de sécurité nationale imposée par Pékin a introduit plus d’incertitudes qu’elle n’a restauré la stabilité. Le texte fragilise les libertés mais aussi le système judiciaire et légal hongkongais qui a fait la réputation du centre financier international.
La loi de sécurité nationale que Pékin s’apprête à promulguer sur le territoire semi-autonome fait redouter aux businessmen locaux une réaction des États-Unis sur la parité entre le dollar américain et le dollar hongkongais.
Lundi 18 mai, alors que la presse de la région chinoise semi-autonome se dit de plus en plus entravée, Jimmy Lai Chee-Ying, fondateur du groupe Next Digital, sera sur le banc des accusés aux côtés de 14 autres figures du mouvement pro-démocratie.
Alors que les yeux sont rivés sur la pandémie qui a momentanément forcé les opposants au silence, les autorités de Hong Kong ont mené un coup de filet symbolique dans le camp pro-démocratie et relancé le débat sur le pouvoir de Pékin dans la région semi-autonome chinoise.
L’ex-colonie britannique expérimente depuis fin janvier l’école virtuelle. Les enseignants renouvellent leurs méthodes et la palette d’outils technologiques. Les élèves, calfeutrés, s’adaptent bon gré mal gré, mais les inégalités se creusent.
La crise du coronavirus a fourni au camp antigouvernemental l’occasion de prouver sa résistance. Si les manifestations de rues massives sont en sommeil, la contestation se poursuit, sous d’autres formes.
À Hong Kong, îlot libéral du sud de la Chine, opinions politiques et monde du travail ne vont pas de pair. Mais depuis juin, en riposte à la multiplication des licenciements de protestataires pro-démocratie, les opposants s’organisent, à travers de nouveaux syndicats et un réseau souterrain d’embauche.
Dans les tribunaux, les audiences s’enchaînent, mettant sous pression le système judiciaire, ainsi que les manifestants à la pointe de la contestation. Pékin entend utiliser le judiciaire comme une arme politique et lui demande de juger sévèrement des gens qui se battent pour l’indépendance de la justice.
La police n’exclut pas l’usage de balles réelles pour venir à bout de ces « repaires de criminels », de ces « usines d’armes » que seraient devenues les universités contrôlées par des « émeutiers ».