Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Les deux commissions sénatoriales qui enquêtaient sur les incidents en marge de la finale de la Ligue des champions le 28 mai dernier ont rendu publiques mercredi leurs conclusions : contrairement à ce qu’avait affirmé le ministre de l’intérieur, le fiasco est avant tout dû à un « enchaînement de dysfonctionnements » dans l’organisation, imputables notamment à la préfecture de police.
Le 26 mars, lors d’une interpellation à Aulnay-sous-Bois, le policier Emmanuel N. a tué un automobiliste, Jean-Paul Benjamin. En recherchant une balle manquant à son chargeur, les enquêteurs ont découvert que le vestiaire du policier avait été vidé, en secret, par ses collègues. Sa conjointe, elle-même technicienne à la police scientifique, s’est également chargée de récupérer ses affaires.
Dans un rapport provisoire que Mediapart a pu se procurer, une mission d’inspection confirme nos informations sur « les pratiques médicales et scientifiques déviantes » de l’IHU, ainsi que sur son management « tyrannique ». Des faits susceptibles de revêtir une « qualification pénale ». Les inspecteurs pointent également l’immobilisme des autorités.
À la suite des révélations de Mediapart sur Yolande Gabriel, 65 ans, décédée chez elle le 21 août 2020 après avoir attendu les secours plus d’une heure, une enquête est ouverte. Un juge d’instruction est désormais saisi. Pendant son appel au 15, ses souffrances avaient été minimisées.
Deux gardiens de la paix sont visés par une enquête de l’IGPN pour avoir utilisé des gaz lacrymogènes lors de la finale de la Ligue des champions. Mais qui a donné les ordres ? Alors que le Sénat a chargé jeudi le préfet Lallement et dénoncé « l’impréparation des autorités », Mediapart a enquêté sur les hommes qui commandaient le dispositif. Vidéo, sons et témoignages attestent d’un goût immodéré pour la méthode violente.
Le schéma du maintien de l’ordre mis au point par la préfecture de police et ses mauvaises décisions au cours de la soirée expliquent en grande partie le chaos lors de la finale de la Ligue des champions. C’est ce que montrent des documents confidentiels que Mediapart s’est procurés, auxquels n’ont pas eu accès les sénateurs chargés de l’enquête sur le sujet.
Fin avril, un policier a tiré à dix reprises au fusil d’assaut sur une voiture, faisant deux morts et un blessé grave sur le Pont-Neuf, à Paris. Les premiers éléments de l’enquête, auxquels Mediapart et Libération ont eu accès, mettent à mal la thèse de la légitime défense : les balles mortelles ont atteint les victimes par le côté et l’arrière.
Soupçonné d’un refus d’obtempérer lors d’un contrôle routier à Paris qui a dégénéré, provoquant la mort d'une passagère à la suite de tirs policiers, le conducteur a été mis en examen, jeudi 9 juin, pour « tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Plus tôt dans la journée, sa sœur et son avocat ont tenu une conférence de presse.
Le 26 mars, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), un policier a tué le conducteur d’une camionnette, Jean-Paul Benjamin, 33 ans et habitant de Sevran. Les éléments de l’enquête que Mediapart a pu consulter contredisent la thèse de la légitime défense de cet agent qui a fait feu alors que ni sa vie ni aucune autre n’étaient en danger au moment du tir.
Yolande Gabriel, 65 ans, est décédée chez elle le 21 août 2020 après avoir attendu les secours plus d’une heure. Pendant son appel au 15, ses souffrances ont été minimisées. Sa fille s’interroge sur d’éventuels préjugés racistes. Le Samu de Seine-et-Marne reconnaît seulement « une exaspération injustifiée » du médecin.
Après la gestion chaotique et violente par les forces de l’ordre des supporters aux abords du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions, le ministre de l’intérieur reprend les déclarations mensongères du préfet Didier Lallement. Alors même que les images documentent la faillite des autorités dans l’organisation de la finale, plusieurs hauts fonctionnaires du ministère font part de leur embarras auprès de Mediapart.
Le 19 juin 2021, en Bretagne, lors d’une opération menée pour interdire une rave party, Alban, 22 ans, a eu la main arrachée par une grenade tirée par les gendarmes. Le 11 mars 2022, le parquet de Rennes a classé sans suite. Pourtant, l’enquête démontre non seulement la disproportion de la force mais les responsabilités de la préfecture et du ministère de l’intérieur. Mediapart a pu consulter des SMS et des appels aux pompiers, accablants, enterrés par le procureur de la République.
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Lors d’un reportage sur les violences policières à Grenoble, un policier a perdu son sang-froid et m’a mise en joue ainsi que deux confrères, avec son lanceur de balle de défense (LBD). La scène a été enregistrée.