J'ai rejoint Mediapart en avril 2018 pour couvrir les gauches, et aujourd'hui, la vie parlementaire.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Le projet de loi sur l’immigration a été adopté mardi par les députés, avec le soutien de la droite et de l’extrême droite. Pour les macronistes, la crise politique est toutefois loin d’être éteinte : Élisabeth Borne a repris à son compte plusieurs obsessions de l’extrême droite, 62 députés n’ont pas voté la loi et plusieurs ministres menacent de démissionner.
L’Assemblée nationale a adopté largement mardi soir le projet de loi porté par Gérald Darmanin, quelques heures après que la commission mixte paritaire eut abouti à un accord entre les macronistes et les Républicains. Le Rassemblement national a voté le texte.
Rejeté par l’Assemblée nationale, le projet de loi devrait être de nouveau soumis au vote des députés mardi. Au terme d’une semaine de négociations, le gouvernement a accepté la plupart des revendications de LR pour obtenir ses voix. Une compromission politique qui n’assure même pas l’essentiel : dans la majorité, des députés menacent de ne pas voter un texte largement droitisé.
Mardi 12 décembre, le gouvernement a défendu à l’Assemblée sa décision de poursuivre le processus législatif sur la loi immigration rejetée la veille. Dans une ambiance électrique, les macronistes ont peiné à convaincre de leur faculté à obtenir une majorité.
La gauche, le Rassemblement national et la plupart des députés Les Républicains ont infligé, lundi 11 décembre, une défaite cuisante au ministre de l’intérieur, qui voit l’examen de son texte stoppé avant même d’avoir été débattu dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Gérald Darmanin a proposé sa démission au président de la République, qui l’a refusée.
Depuis son annonce, il y a plus d’un an, la loi Darmanin a suscité d’interminables discussions entre la droite Les Républicains et le gouvernement. Mais les personnes étrangères présentes en France, elles, n’ont jamais été consultées et vivent depuis des mois dans l’angoisse du sort qui leur sera réservé.
Jeudi, la droite d’opposition a tenté de faire adopter un texte pour réduire l’immigration des Algériens en France, ainsi qu’une proposition de loi visant à faciliter les expulsions en faisant fi du droit européen. Les macronistes et la gauche ont fait échouer l’offensive.
Dans les institutions ou dans les urnes, les écologistes n’obtiennent pas de victoires à la hauteur du moment. Mélanie Vogel, sénatrice Les Écologistes, et Aymeric Caron, député antispéciste allié à La France insoumise, confrontent leurs visions du problème.
Alors que la Nupes vient de voler en éclats et que les gauches n’ont pas toujours été au diapason sur l’immigration, la loi Darmanin réussit à faire l’unanimité contre elle. Reste à se faire entendre dans le débat parlementaire « extrême-droitisé » qui démarre la semaine prochaine à l’Assemblée.
En commission des lois, les députés ont élagué certains des amendements ajoutés au Sénat, tout en conservant des mesures de « fermeté ». S’ils ont réintégré une mesure restrictive de régularisation des sans-papiers travaillant dans les métiers en tension, la droite LR se sent flouée et la gauche n’y trouve pas davantage son compte.
Lors de leur « niche parlementaire », les députés insoumis ont échoué sur le fil à faire adopter leurs mesures en faveur de la régulation des marchés du secteur agro-industriel. Plus tard dans la soirée, le camp mélenchoniste a néanmoins obtenu une victoire sur son texte garantissant la possibilité d’un « accueil physique » aux usagers des services publics.
Loin du tumulte médiatique, un calme précaire règne depuis le 7 octobre dans ce quartier cosmopolite où vit l’une des plus grandes communautés juives d’Europe. Un climat qui s’explique aussi par la grande prudence des responsables politiques locaux, qui veillent à ne pas souffler sur les braises.