Dans son entretien à Forbes, Emmanuel Macron explique que ses choix économiques sont déterminés par sa volonté de coller aux intérêts des investisseurs. Il ne se contente pas d’annoncer la fin de l’exit tax, il présente une vision du monde faite de soumission à la volonté des plus riches.
Emmanuel Macron pousse à son paroxysme la logique de la monarchie républicaine, en tirant tous les leviers que la Ve République lui confère. Sans cacher une certaine autosatisfaction, il dit « assumer totalement la “verticalité” du pouvoir », quitte à renier la culture du débat prônée durant la présidentielle.
Alors que la mobilisation étudiante se poursuit, l’exécutif continue de défendre ses politiques teintées de pragmatisme et d’éthique libérale. Sous couvert de modernisation, son approche de « la jeunesse » révèle en filigrane une vision classique de la société, où les alternatives sont encouragées à condition qu’elles respectent le cadre fixé par le pouvoir.
Emmanuel Macron s'était engagé à dédoubler les classes de CP en éducation prioritaire, ce qui a été fait. Son ministre, Jean-Michel Blanquer, s'est attaché durant cette année à afficher sa volonté de tout bouleverser de la maternelle au lycée. Sa collègue de l'enseignement supérieur s'est attelée pour sa part, avec quelques heurts, à la réforme d'accès à l'université en mettant en place une sélection.
Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron a assuré aux Français qu’il voyait la transition écologique comme le « défi du XXIe siècle ». « Une urgence française », autant que mondiale. Pourtant, un an après son arrivée à l’Élysée, les écologistes s’impatientent, attendant « des actes, au-delà des grands principes ».
Des frappes en Syrie aux inégalités entre les femmes et les hommes, en passant par la réforme de la SNCF, la ZAD et les hôpitaux… Au terme de la première année de son quinquennat, Emmanuel Macron a répondu dimanche 15 avril aux questions de Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel.
Avant l’entretien avec Emmanuel Macron, interrogé à Chaillot par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, Mediapart a dressé le bilan d’un an d’action présidentielle.
L’hyper-président Macron bombe le torse à l’international, ne craint pas d’affronter « en même temps » les étudiants, les cheminots et les écolos, et met en scène son pouvoir « jupitérien ». Mais après un an à l’Élysée, a-t-on affaire à nouveau type de chef d’État ou à un colosse aux pieds d’argile ? Dernier volet de notre enquête.
Le constat de crise de la démocratie représentative est largement partagé. Mais plutôt que de l’affronter pour tenter de la résoudre, Macron pense pouvoir la contourner en misant sur un autoritarisme technocratique, passant outre l’esprit des lois et les réalités de la société. Deuxième volet de notre enquête.
Le « macronisme » a déjà été maintes fois scruté dans ses influences et sa trajectoire. Mais quelle pratique du pouvoir la première année de Macron à l’Élysée dessine-t-elle ? Comment les chercheurs qui travaillent sur l’État, la démocratie et le politique s’en saisissent-ils ? Enquête en trois volets.
« Les riches n’ont pas besoin de président, ils se débrouillent bien tout seuls », a affirmé Emmanuel Macron pour en finir avec son accusation de « président des riches ». Mais en cherchant à se débarrasser de cette étiquette, il trahit une vision du monde encore plus inquiétante.
Pur produit de la technostructure, Emmanuel Macron avait promis qu’il bousculerait les schémas de l’« ancien monde » en réformant le fonctionnement de l’appareil d’État. Un an après son élection, la méthode qu’il a instaurée, en mettant au pas la haute administration et en accordant un rôle prédominant à Bercy, a accentué un mouvement vieux de trente ans : l’hypercentralisation du pouvoir.
Élu sur un programme équilibré entre le libéralisme et le social, le président a oublié ce second pilier pour mener une politique classique de réformes néolibérales.
Une trentaine de chercheurs en sciences politiques se sont réunis pendant deux jours à Paris pour tenter de définir les origines du macronisme, en se penchant sur ceux qui ont permis son émergence : électorat, militants, élites… Radioscopie d’un melting-pot politique, né sur les cendres du parti socialiste.
S’il assure se désintéresser des sondages et assumer une forme d’impopularité, le chef de l’État n’hésite pas à construire sa stratégie politique en fonction de l’opinion publique, afin d’établir un rapport de force avec les voix contestataires. Au risque de diviser les Français.
L’exécutif multiplie les concertations avec les élus locaux, les responsables associatifs et les corps intermédiaires pour faire la pédagogie de ses « transformations ». C'est la méthode Macron pour anesthésier les mécontentements : éterniser les discussions. Pour mieux imposer ses choix.
Mediapart vous invite en cette année 2023 à un voyage dans l’année 1973 pour en (re)découvrir les moments plus ou moins connus et mieux comprendre les évolutions du dernier demi-siècle. Des analyses, des récits, des interviews exploreront cette année du choc pétrolier, et de bien d’autres événements...
Elle a fait de l’histoire et contribué à faire l’histoire. Michelle Perrot, 94 ans, vient de publier un nouvel essai, Le temps des féminismes (Grasset, 2023). La chercheuse y revient sur son parcours, son choix d’étudier l’histoire des femmes à l’université, l’écart entre son travail scientifique et...
Mediapart a décidé de raconter ce que le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme, entretenus par nombre de personnalités politiques et de médias, font à ce pays. Et de donner la parole à celles et ceux qui subissent ces discriminations au quotidien, trop souvent invisibilisé·es.