Le 11 mars 2011, vingt-cinq ans après l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Russie, un séisme suivi d’un tsunami fracassait celle de Fukushima Daiichi, au Japon. Dix ans plus tard, l’énergie atomique n’a pas desserré son emprise sur le monde industriel. Pourquoi ? Notre dossier.
Conseil européen sur l’énergie, discours d’Emmanuel Macron sur le plan d’investissement « France 2030 » : les déchets sont l’angle mort des discours prônant la relance du nucléaire. Pourtant, aucun pays au monde, de la Chine à la Finlande, n’a trouvé de solution pérenne pour les gérer.
Dans un livre trépidant nourri d’archives inédites et soutenu par des enquêtes de terrain, l’historienne et professeure au MIT Kate Brown décortique la stratégie mise en place pour minimiser le bilan de la catastrophe nucléaire de 1986 et éviter les études des effets à long terme sur les populations civiles.
Le Japon annonce qu’il va rejeter dans l’océan Pacifique l’eau contaminée issue de la centrale. Pour l’auteur et théoricien Sabu Kohso, c’est une « catastrophe éternisée » dont les effets nourrissent un « capitalisme apocalyptique ».
Dix ans après l’accident nucléaire de Fukushima, il faut toujours arroser les réacteurs de la centrale pour stabiliser leur température. La zone d’évacuation s’étend encore sur plus de 300 km2. Pour l’auteur et théoricien Sabu Kohso, c’est une « catastrophe éternisée » dont les effets nourrissent un « capitalisme apocalyptique ».
En 2021, aucun des 56 réacteurs en fonctionnement dans l’Hexagone n’est au niveau des critères de sûreté post-Fukushima, selon Greenpeace et négaWatt. Et l’Europe vient de voter 5 milliards d’euros de subvention au réacteur expérimental ITER, sur ses crédits climat.
L’accident de la centrale de Fukushima et la contamination des régions alentour furent l’occasion de mettre en place une « politique de la résilience » que le chercheur Thierry Ribault décrit comme une pure technologie du consentement.
Deux voix venues du Japon secouent la torpeur pronucléaire de la France, en ce septième anniversaire de la catastrophe de Fukushima. Écouter Naoto Kan, ancien premier ministre devenu anti-atome, et lire Masao Yoshida, le directeur défunt de la centrale, c’est comprendre l’impuissance des gouvernements face à une catastrophe nucléaire.
En juillet 2012, Mediapart publiait ce portfolio, travail du photojournaliste Antonio Pagnotta, qui durant neuf mois est régulièrement entré dans la zone interdite autour de la centrale de Fukushima au Japon. Il y avait rencontré un homme qui a refusé d'évacuer les lieux. Ce premier portfolio (d’une série de sept à retrouver ici) a donné lieu à un récit, « Le dernier homme de Fukushima », publié en mars 2013 aux éditions Don Quichotte.
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Entre avril 2011 et mars 2012, Antonio Pagnotta s’est introduit régulièrement dans la zone interdite de Fukushima. Il explique comment il a pu travailler. Entretien et vidéos.
Chaque année, des centaines de tonnes d’organismes marins sont piégées dans les systèmes de refroidissement des réacteurs nucléaires français, selon des informations obtenues par Mediapart. Beaucoup d’entre eux y périssent. Certaines espèces détruites par ces « prélèvements » sont pourtant protégées.
Les derniers incendies à Tchernobyl, début avril, ont enfin ouvert les yeux de l’Ukraine sur la question écologique. Ici, le 26 avril 1986, la plus grave catastrophe nucléaire du XXe siècle (plus importante même que celle de Fukushima en 2011, selon l’IRSN) anéantit la zone, provoquant des milliers de morts et l’évacuation définitive de plus de 200 000 personnes. C’était il y a 34 ans, une génération. Depuis 2001, le photographe Guillaume Herbaut se rend régulièrement sur les lieux. Dans ce monde désolé, il croise des parias, quelques enfants et des jeunes.
On ne trouve rien sur la sûreté nucléaire dans le projet de loi énergie climat qui prolonge la vie des réacteurs, et été adopté en commission mixte paritaire le 25 juillet. Pourtant les risques augmentent avec le vieillissement des centrales. Des associations portent plainte contre EDF, après nos révélations sur la triche de l’exploitant à Tricastin.
La concertation publique sur la prolongation des plus anciens réacteurs nucléaires français vient de se clore dans l’indifférence générale. Le débat est confisqué par la technicité des échanges, la bureaucratie des procédures et l’absence de volonté de faire de la place aux citoyen·ne·s.
Une nouvelle fois, EDF a annoncé des retards et des surcoûts sur le chantier de Flamanville. Depuis des années, l’omerta, le déni, les mensonges constituent les ingrédients de ce dossier pour cacher une réalité inavouable : l’EPR est un fiasco, la filière nucléaire est en faillite. Il est plus que temps d’en finir.
La France est le pays du G7 qui consacre le moins d’argent à la recherche publique sur les renouvelables, relativement aux autres sources d’énergie, selon une note du Commissariat général au développement durable diffusée lundi 4 février.
Lors de la présentation de sa stratégie sur le climat pour les dix prochaines années, le président a confirmé que des réacteurs nucléaires seraient fermés ; mais l’option d’ouvrir de nouvelles tranches demeure. Sur les transports, l’État s’en tient au minimum.