Nos enquêtes, reportages et analyses sur la crise traversée depuis des années par le système hospitalier, et encore aggravée par l’épidémie de Covid-19.
Pénurie de généralistes, manque de spécialistes en ville : les urgences explosent à l’hôpital, en quête permanente de bras et de lits. Pour accéder aux soins, un filtre s’opère selon la gravité des symptômes et un autre, plus insidieux, selon la distance géographique et les moyens financiers des patients.
Des directeurs alertent sur l’ampleur du déficit de leurs établissements en 2024. Les causes en sont connues : des promesses non tenues du gouvernement sur la compensation des augmentations de salaire et de l’inflation, et la reprise d’une dette colossale de 30 milliards d’euros.
Mediacités publie une carte inédite des territoires éloignés des urgences hospitalières, des « zones blanches » en expansion, si l’on se réfère à la précédente étude sur le sujet. Même les départements qui comptent une grande métropole ne sont pas épargnés.
Depuis que la section Force ouvrière du CHU de Nantes a annoncé que quatre personnes étaient décédées aux urgences cet été en attendant d’être soignées, l’hôpital de Loire-Atlantique concentre tous les regards et inquiétudes.
L’effondrement du nombre de psychiatres conduit à des pratiques de privation de liberté en toute illégalité. Des patientes sarthoises racontent leur traumatisme. Les soignants alertent sur les risques de passage à l’acte chez les patients, d’abord contre eux-mêmes.
Le film « État limite », qui sort en salle le 1er mai, suit un psychiatre dans les méandres de l’hôpital public, où l’humanité s’étiole. Isolé, en manque de moyens, il s’épuise parce qu’il refuse de transiger sur son éthique du soin. Réalisateur et psychiatre racontent.
La mort de Lucas Mannina, un jeune homme de 25 ans, à l’hôpital d’Hyères (Var) alerte sur l’accueil des patients aux urgences, qui ne cesse de se dégrader. Des élus demandent une commission d’enquête.
Lucas, 25 ans, est mort d’un choc septique dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2023 aux urgences de l’hôpital d’Hyères. Son dossier médical et des témoignages recueillis par Mediapart révèlent une série de dysfonctionnements dans sa prise en charge.
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Sous-payés, contraints de passer par des évaluations qui les sanctionnent, parfois obligés de quitter le territoire, les praticiens d’origine étrangère ont protesté jeudi 18 janvier devant le ministère de la santé. Mediapart détaille leurs situations inextricables.
Les débats débutent au Parlement sur un budget d’austérité de la Sécurité sociale. L’hôpital devrait creuser sa dette, déjà colossale. Le privé a, lui, les armes pour maintenir ses bénéfices : des patients choisis et une activité centrée sur les actes les plus rémunérateurs.
Le travail de nuit et de week-end à l’hôpital est enfin revalorisé. Reste à financer cette mesure, qui coûte plus de 1 milliard d’euros, dans la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale. Les établissements publics sont inquiets : les revalorisations accordées depuis le Covid n’ont été qu’en partie financées, et ont creusé leurs déficits.
Faute de médecins, l’établissement public de santé mentale de la Sarthe est contraint de fermer de nombreux lits. Seuls les malades les plus graves sont hospitalisés, parfois au mépris de leurs droits. Les autres se dégradent, faute de soins. Parmi des soignants désemparés, les arrêts maladie se multiplient.
La décision est inédite : un tribunal administratif a annulé la déclaration d’utilité publique du plus grand projet hospitalier de France, l’hôpital Grand Paris-Nord, parce qu’il « diminue l’offre de soins hospitaliers ». Décryptage d’un camouflet judiciaire pour l’AP-HP.
Les urgences de Feurs ferment : officiellement, elles ne peuvent plus fonctionner en raison du refus de travailler des intérimaires. C’est en réalité un long démantèlement de l’hôpital public. Sur ces ruines, le privé prospère. La création d’urgences privées est même évoquée.
Mediapart a enquêté sur la mort d’Achata Yahaya, survenue le 30 octobre dernier, après plus de 6 heures d’attente au Grand hôpital de l’Est francilien, des suites d’une détresse respiratoire. L’intervention tardive d’un médecin, alors qu’elle étouffait, n’a pas suffi à la sauver. L’établissement admet un « délai inhabituel » de prise en charge, dans un contexte de « forte tension ». « Il y a des décès qui sont étouffés », dénonce une représentante de la CGT.
La régularisation des médecins aux diplômes extra-européens a été, une fois encore, repoussée. En plus de les maintenir dans la précarité, l’administration les renvoie souvent vers de longs parcours de consolidation de leurs compétences. Au CHU de Grenoble, des médecins s’indignent du traitement réservé à l’une de leurs collègues.